Greenpeace a organisé, ce lundi 15 mai 2017, au Cepas, la journée commémorative du 15ème anniversaire du moratoire portant suspension de l’octroi des allocations forestières en République démocratique du Congo (RDC), sous le thème « Moratoire en RDC, 15 ans après : bilan et perspectives », à laquelle plus de 60 participants composés des délégués issus des secteurs publics, des bailleurs de fonds, de la société civile et des communautés concernées ont pris part.
L’objectif poursuivi par Greenpeace, à travers cette initiative, est de susciter un débat public constructif relatif au moratoire en considérant les acquis enregistrés depuis son instauration et de convenir de meilleures approches consensuelles à son efficacité.
En même temps, discuter de l’expérience de l’instauration du moratoire en République démocratique du Congo (RDC) en évaluant ses forces et faiblesses, passer en revue l’état des lieux de l’exploitation forestière industrielle en RDC, échanger sur l’agenda officiel du gouvernement relatif au moratoire, susciter l’engagement des acteurs à plus de mobilisation des financements et formuler des recommandations concrètes à l’égard des décideurs politiques pour la préservation des forêts.
Dans son intervention, Chouchouna Losale, au nom de la société civile environnementale, a expliqué que la RDC a suspendu, depuis 2002, les allocations forestières, pour lui permettre de prendre des dispositions de manière à améliorer ce secteur. Surtout que la société civile environnementale est convaincue que le dénominateur commun pour le développement congolais c’est la forêt, ce qui nécessite un travail sérieux pour l’amélioration de la gouvernance forestière.
De son côté, le coordonnateur de Greenpeace/RDC, Raoul Monsembula, estime qu’en prenant la mesure de suspendre l’octroi des allocations forestières, la République démocratique du Congo s’est engagée à assainir ce secteur pour répartir sur de nouvelles bases. Il reconnait que les 15 années du moratoire « ont été compromises dans sa mise en application », car plusieurs fois violé. Pour lui, la levée du moratoire dans les circonstances actuelles ne fera qu’accentuer le désordre dans ce secteur. Cela nécessite donc de poser un diagnostic sans équivoque, conclut-il.
Quant à Damien Longi, représentant du secrétaire général à l’Environnement, la RDC doit continuer avec des efforts pour obtenir des résultats satisfaisants. Le challenge est de réduire de 0,2 à 0,1 le taux de déforestation d’ici 2022, et accroitre la superficie de ce réseau de 10 à 17% en vue d’augmenter de 50% les recettes. « La levée du moratoire passe par le respect de la légalité. Toute tentative contraire compromettrait les efforts déjà consentis », termine-t-il avant d’insister sur l’amélioration de gouvernance forestière.
Après d’autres exposés, les participants se sont retrouvés en ateliers pour présenter leurs recommandations.
MCN Team / mediacongo.net