La République Démocratique du Congo vient de remporter le deuxième CHAN de son histoire en surclassant le Mali (3-0) hier dimanche 07 février 2016 à Kigali en finale de l’édition 2016, la 4ième de son histoire. Menés par un Elia Meschak du Tout Puissant Mazembe, intenable et auteur d’un doublé, les Léopards n’ont laissé aucune chance à leurs adversaires. Le clou est venu de Bolingi Mpangi Jonathan du Tout Puissant Mazembe qui a crucifié les Aigles du Mali avec un 3ièmebut.
Les lampions se sont éteints hier à Kigali au Stade Amahoro, aux termes d’une rencontre qui a opposé les Léopards de la République Démocratique du Congo aux Aigles du Mali. Une rencontre officiée par l’arbitre sud-africain Bennett, devant le Président de la République du Rwanda, Paul Kagame, du Président de la Confédération Africaine de Football et Président intérimaire de la Fifa Issa Ayatou et tant d’autres officiels du monde sportif. La rencontre qui a opposé une RDC habituée à la compétition et le Mali à la recherche du sacre. 3-0 est le score qui a sanctionné la rencontre. Cette victoire et le sacre des Léopards de la RDC viennent essuyer les larmes de ses frères et sœurs qui ont payé de leurs sangs dans la guerre d’agression à l’Est du pays. La RDC déterminée dès l’entame de la compétition en surclassant l’Ethiopie par un score lourd de 3-0, puis les Palancras Négras d’Angola 4-0. La qualification étant acquise sans calcul au premier tour, malgré la rencontre du Cameroun peu négligée, ce sont les Amavubis du Rwanda qui ont payé du sang des Congolais en encaissant 2-1, dont un but marqué à la dernière minute de la rencontre par le défenseur Padou Bompunga, qui propulse les fauves congolais en demi-finale. A cette étape de la compétition, la victime n’est autre que le Sily de la Guinée Conakry qui a été éliminé aux tirs au but après un match nul de 1-1.
Ayant son ticket pour la finale, avec 11 buts marqués contre 7 encaissés, la République Démocratique du Congo a mouillé le maillot comme c’est fut en 2009. Cette fois-ci, l’appel du Chef de l’Etat avait tout changé. Surmotivés, les Léopards ont humilié le Ghana arrogant sur la marque de 2-0. L’exploit est réédité ce dimanche. Nettement dominatrice du Mali (3-0), la République Démocratique du Congo a remporté la finale du CHAN 2016 ce dimanche à Kigali devant les supporters dans un stade Amahoro largement acquis à sa cause, devenant la première nation à remporter la compétition pour la deuxième fois après son sacre de 2009. Choc entre les Léopards, meilleure attaque du tournoi, et les Aigles, meilleure défense, la rencontre a tenu ses promesses. Bien entrés dans le match, les hommes de Florent Ibenge se créaient logiquement la première grosse opportunité. Mais Elia Meschak, esseulé dans la surface, ne parvenait pas à cadrer sa tête. La réplique malienne ne tardait pas. Lancé dans le dos de la défense congolaise, Coulibaly se présentait face à Matampi, mais mettait son lob légèrement hors-cadre.
La pluie s’invite à la fête avec le plus beau but du tournoi
Dans la tradition congolaise, la pluie est un signe de bénédiction. Celle-ci est venue depuis la mobilisation tous azimuts partant de Kinshasa, en passant par Lubumbashi, Bukavu, Goma, Beni, Butembo et partout ailleurs, le Chef de l’Etat Joseph Kabila qui tenait à la coupe et au sacre de la RDC a affrété le dimanche matin un avion avec les supporters de Kinshasa, question de pousser les fauves à la victoire, ce qui a été fait.
Après un premier quart d’heure animé malgré la pluie qui s’abattait sur la capitale rwandaise, les deux sélections semblaient progressivement paralysées par l’enjeu, le jeu devenant plus brouillon et se concentrant au milieu de terrain. Comme souvent dans pareil cas, il fallait un exploit individuel pour décanter la rencontre. Cela tombe bien, Meschak passait par là. Excentré côté droit de la surface malienne, l’attaquant de Don Bosco décochait une frappe imparable qui terminait sa course sous la barre de Diarra (29e, 1-0). L’un des plus beaux buts du tournoi.
Le Mali tentait de répliquer à son tour par la solution individuelle. Abdoulaye Diarra décochait une magnifique frappe en cloche des 25 mètres mais Matampi s’arrachait pour la détourner. A la retombée du ballon, Dieng tergiversait et butait à nouveau sur le portier congolais (34e). La domination restait néanmoins à l’avantage des Léopards et il fallait une belle parade de Diarra pour empêcher Bolingi de doubler la mise d’une demi-volée (37e). Les hommes de Djibril Dramé pouvaient même s’estimer heureux de ne pas jouer une mi-temps à dix, Samake étant miraculeusement sanctionné d’un simple avertissement alors qu’il avait accroché ce diable de Meschak qui partait seul au but (45e+1).
La RDC trop forte pour le Mali
Bien qu’ils se contentent de gérer au retour des vestiaires, les Congolais n’étaient pas vraiment inquiétés, à l’exception d’une frappe de Samake au-dessus (61e), première véritable occasion malienne depuis une tête de Doumbia trop molle avant la pause (42e). Pourtant, alors qu’ils commençaient à s’endormir dangereusement, les Léopards allaient inscrire le but du break au moment le plus inattendu. Sur une nouvelle accélération, Meschak s’infiltrait dans la surface, avant de devancer la sortie de Diarra puis de marquer d’une frappe entre les jambes de Samake (62e, 2-0).
Complètement dépassés, les Maliens pliaient à nouveau dix minutes plus tard. Sur un nouveau service de Lomalisa, déjà à la passe sur le deuxième but, Bolingi fixait à l’entrée de la surface avant de battre Diarra d’une superbe frappe croisée (73e, 3-0). Dans les dernières minutes, Sinayoko avait bien une balle de but au bout des pieds pour sauver l’honneur, mais il échouait face à Matampi. Même privée de Bompunga, suspendu, et Luvumbu blessé depuis les quarts, cette RDC était trop forte. Assumant pleinement leur statut de favoris, les Léopards posent à nouveau leurs griffes sur le CHAN, une compétition qui semble décidément taillée pour eux !
Le sang congolais a été vengé
C’est la liesse totale lorsque le Président Paul Kagame du Rwanda a remis à Joël Kimwaki la coupe de la 4ième édition du CHAN 2016. Dans les rues de Kinshasa, c’est la liesse totale. Au coup de sifflet final, les rues de Kinshasa, Lubumbashi, Butembo, Beni, Bukavu Goma, Kabinda, Tshofa, Kamina, Matadi, Boma, MbujiMaji, Kikwit, Kisangani, Mbandaka, Lisala, Gemena, Bunia, Likasi, Kolwezi, MxeneDitu, Kabeya Kamwanga, Kananga, Tshikapa et ailleurs, les congolais ont essuyé les larmes longtemps versées. A en croire certains supporters qui ovationnaient le Président de la République par le slogan wumela !attendent aujourd’hui matin le retour triomphal des fauves congolais. Une coupe qui consacre l’unité, la paix, la cohésion de la République Démocratique du Congo. C’est à juste titre, lors de leur victoire sur le Rwanda, le Quotidien L’Avenir titrait « L’âme des congolais indivisible ». Et lorsque le Premier des sportifs congolais affrétait l’avion Patrice Emery Lumumba vers Kigali avec toute la délégation gouvernementale, nous écrivîmes « L’impossible n’est pas la RDC. RDC, élokoyaMakasi. L’ordre de mission du ministre des sports Dénis Kambayi signé par le Premier ministre, le capitaine de l’équipe expirait au 07 février 2016. Une ténacité qui en valait la peine d’y croire à la victoire finale. Aujourd’hui, le Congo est sur la toile de l’Afrique.
(Pius Romain Rolland)