Les pionniers de l’UDPS optent pour le dialogue

« Nous sommes contraints d’aller au dialogue politique pour éviter à notre pays et à notre peuple un désastre », expliquent les pionniers de l’UDPS.

C’est sont des hommes et des femmes qui tout au long des années 80 ont bravé, à mains nues, la dictature féroce du Maréchal Mobutu pour permettre aux populations congolaises d’avoir une vie meilleure. Aujourd’hui, réunis en courant au sein de l’Union pour la démocratie et le Progrès social (UDPS), les pionniers ont tenu un point de presse, hier mercredi 6 avril 2016, au Centre des handicapés à la Gombe. Et ce, dans l’objectif de faire connaître à l’opinion nationale et internationale leur position sur le dialogue politique en gestation.

Après avoir brossé leur parcours parsemé d’embuches, tortures et humiliation, ces hommes ayant la légitimité historique d’avoir permis, au prix des sacrifices énormes la popularité de l’UDPS sur le plan national et sa notoriété sur le plan international. Sociétaires du parti, ils ne sont pas à l’UDPS comme un cheveu tombé dans la soupe, ils ont construit ce parti brique après brique dans l’abnégation la plus totale et dans l’espoir d’un Congo meilleur pour tous. Jouissant d’une légitimité historique que personne au monde ne peut leur denier et qui leur accorde le droit et leur impose le devoir de prendre la parole aujourd’hui.

Cette prise de parole, argumente Corneille Mulumba est d’attirer l’attention des Congolais sur les risques que court la Rd Congo, d’une part et d’autre part, lancer un appel solennel à tous les membres et cadres de l’UDPS, toutes ailes confondues, souligne-t-il, de s’impliquer dans le dialogue en gestation et de s’unir en vue de conforter la position du parti au sein de ce dialogue et face aux enjeux électoraux à venir.

Les raisons d’un nouveau dialogue politique en RDC

Préoccupés par les pièges et les dangers multiformes qui menacent la survie de la République Démocratique du Congo en cette année électorale 2016, les pionniers considèrent que l’UDPS ne peut accéder pouvoir d’Etat que par la voie d’élections libres, transparentes, et apaisées. Aussi, ils considèrent que l’UDPS s’est donnée comme objectif de changer les conditions de vie des populations congolaises, et non se contenter de l’alternance, c’est-à-dire « Ote-toi que je m’y mette ». Les pionniers sont convaincus qu’aller aux élections dans les conditions aussi brouillées ne peut profiter qu’aux seuls pêcheurs en eaux troubles et aux puissances occultes qui saisiraient l’occasion pour leur imposer des dirigeants devant sauvegarder et protéger leurs intérêts au détriment de la population congolaise.

Les pionniers relèvent que sur le plan politique, le processus électoral est dans l’impasse. Corneille Mulumba affirme que le temps est devenu beaucoup trop court pour prétendre organiser des élections convenables et crédibles. « D’autre part, le démembrement précipité des provinces donne lieu à des bricolages dans la désignation des animateurs de ces institutions ».

Ceci dit, les pionniers de l’UDPS pour pousser les membres et cadres de leur parti à participer au dialogue en gestation, soulignent que la Cour Constitutionnelle, tout comme la Ceni, sont manifestement instrumentalisées par le pouvoir en place, ce qui présage des contestations postélectorales dans la rue. Pour ces pionniers, seul le dialogue est en même de contenir cette pression de la contestation qui risque de faire embraser le pays dans le chaos, du fait que sur le plan économique et social, le peuple congolais vit dans une misère chronique, un dénuement total et sous une tension permanente (manger, se soigner, ou scolariser les enfants constituent un casse-tête quotidien pour le congolais moyen)

Elections dans le délai constitutionnels et réalisme politique

Dans leurs propos, les pionniers ont souligné qu’à l’unisson, la classe politique et la société civile exigent la tenue des élections dans les délais constitutionnels, c’est-à-dire d’ici novembre 2016, élections qui doivent être transparentes, crédibles, et apaisées. Mais avec réalisme, les pionniers de l’UDPS reconnaissent que ceci n’est plus faisable puisque la RDC va donc bientôt se retrouver avec des institutions illégitimes au 31 décembre 2016.

« Nous sommes donc contraints d’aller au dialogue politique pour éviter à notre pays et à notre peuple un désastre. Parti d’avant-garde, clairvoyant, et responsable, l’UDPS considère que seul ce dialogue peut nous permettre de trouver des compromis susceptibles de générer un processus électoral apaisé, de préserver la cohésion nationale, l’unité et l’intégrité du Congo et de garantir une paix durable », précisent-ils. D’ajouter, gardiens du temple des valeurs prônées par l’UDPS et incarnation de ce noble et patriotique combat, les pionniers de l’UDPS entendent prendre part, les qualités, à ce dialogue.

Termes de référence du dialogue et la transition

A les en croire, les pionniers de l’UDPS, gardiens de valeurs de ce parti de l’opposition indiquent que les décisions adoptées au dialogue politique vont impacter la gouvernance de la RDC pour les 10 à 15 prochaines années. « Raison pour laquelle il faut obtenir l’implication de toutes les forces politiques et sociales du pays, chacun devant assumer pleinement ses responsabilités devant notre peuple et devant l’histoire dans le devenir de notre pays », renchérissent-ils. En plus, ils insistent sur le fait que le dialogue devant créer les conditions pour l’émergence de la RDC en ce qu’ils doivent planter ensemble les piliers de l’émergence du pays, voir plus loin et viser plus haut, et ne pas chercher uniquement à satisfaire les ambitions des uns et des autres pour la magistrature suprême.

« Nous ne devons pas focaliser toute notre attention et notre énergie sur des individus, au risque de nous laisser distraire et de passer à côté de l’essentiel la préservation des intérêts supérieurs du Congo et du peuple congolais plus que jamais menacés », a dit Corneille Mulumba. Quant au processus électoral, les pionniers disent qu’il faut se préparer à organiser des élections convenables et apaisées en vue de déjouer les pièges qui leur sont régulièrement tendus et qui leur maintiennent dans l’asservissement, la pauvreté et la dépendance. « Organiser de telles élections, c’est avant tout en maitriser le processus et le financement, nous prendre totalement en charge. C’est le prix à payer pour notre démocratie, notre souveraineté et notre liberté », insiste-il.

Relevant le secret de la transition, les pionniers de l’UDPS conscient qu’ils sont contraints, dos mur par le pouvoir d’accepter une période de transition dans l’impasse où se trouve le Congo, ces gardiens des valeurs du parti affirment que le dialogue politique va permettre aux acteurs politiques d’être d’accord de la manière dont la RDC va être gouvernée au cours des mois à venir. « Il nous faudra trouver des compromis sur le processus électoral et son financement, nous mettre d’accord sur les conditions de la cohésion nationale, sur les décisions à prendre pour mettre définitivement fin à la déstabilisation de la partie Est et pour restaurer une paix durable en RDC. Il nous faudra prendre des décisions essentielles et consensuelles pour booster notre économie et diminuer le chômage des jeunes. La reconstruction de l’Etat congolais devra également faire l’objet des préoccupations des délégués au Dialogue politique », insistent-ils.

Quant à la durée et le format du dialogue, les pionniers proposent que le dialogue soit délocalisé de Kinshasa pour éviter la pression pour de raison de sérénité des travaux, et que la durée soit de 45 jours avec possibilité de prolongement de 15 jours et que 300 délégués y prenne » part dont, 100 de la MP, 100 de l’opposition et 100 de la société civile.

 

Pius Romain Rolland/L’Avenir