C’est en secrétaire général déterminé du camp de la Majorité qui voit la souveraineté nationale entamée dans son prestige, mais qui fait bonne figure malgré la tragédie, que Aubin Minaku Ndjalandjoko est intervenu, vendredi dans la soirée, dans une déclaration télévisée pour dénoncer la tentative d’un coup d’Etat que l’Opposition a fomenté lors de son conclave tenu à Bruxelles.
La Majorité présidentielle (MP) réunie vendredi sous la présidence de son secrétaire général, Aubin Minaku, rejette toutes les résolutions adoptées par le Conclave de l’opposition tenu les 8 et 9 juin à Bruxelles, en Belgique, estimant qu’elles constituent « une tentative de coup d’Etat ».
Dans une déclaration rendue publique à l’issue de la réunion, la Majorité présidentielle, fidèle à l’option de sagesse levée par le Président de la République, invite le facilitateur Edem Kodjo à poursuivre sans désemparer l’action entreprise en vue de la mise en place effective du comité préparatoire et de l’ouverture du dialogue « avec les filles et fils de toutes les composantes disposées à trouver des solutions aux problèmes majeurs qui minent le processus électoral ».
Elle encourage également la CENI (Commission électorale nationale indépendante) à poursuivre ses efforts de doter le pays d’un « fichier électoral transparent, fiable et inclusif » reprenant notamment les dix millions de nouveaux majeurs et les Congolais de la diaspora, « en vue d’ouvrir la voie à l’organisation prochaine d’élections crédibles, démocratiques et apaisées à tous les niveaux, de la base au sommet ».
La MP regrette, par ailleurs, que 56 ans après l’indépendance de la RDC, l’opposition recourt aux mêmes méthodes et pratiques des années 60 et 90 « qui ont semé le chaos, mis en mal le processus démocratique et sapé le tissu économique du pays » et félicite la société civile qui, mue par l’esprit patriotique et de fierté nationale, « s’est refusé à prendre part à un complot contre la nation ».
La Majorité présidentielle invite enfin le peuple congolais à se ranger derrière le Président Joseph Kabila Kabange «sur la voie de la paix, de l’unité, de l’émergence et de la préservation des acquis démocratiques».
La coalition de la Majorité présidentielle « rejette toutes les résolutions adoptées par ce conclave comme constitutives d’une tentative de coup d’État », a déclaré son secrétaire-général, Aubin Minaku, président de l’Assemblée nationale, lors d’une conférence de presse à Kinshasa.
Le forum d’opposants qui s’est tenu mercredi et jeudi à Genval, près de Bruxelles, est « un complot contre la Nation », a-t-il ajouté, en appelant les Congolais à se lever « pour faire échec au coup d’État institutionnel en gestation ».
La MP « dénonce et fustige toute approche insurrectionnelle tendant au renversement des institutions démocratiquement élues en violation des dispositions pertinentes de la Constitution comme attentatoire à la démocratie », a encore déclaré M. Minaku.
Le « conclave » de Genval a réuni une centaine de délégués de l’opposition et de la société civile. Dans la nuit de jeudi à vendredi, ce « conclave » s’est uni au sein d’une nouvelle structure, baptisée « Rassemblement ».
Réactions également de Lambert Mende Omalanga contre les mêmes résolutions
Entre temps, en réponses aux questions de RFI, le ministre de la Communication et des Médias, Lambert Mende, estime pour sa part que ce conclave s’est fixé sur l’opposition à un homme, en l’occurrence Joseph Kabila et qu’il ne s’est pas intéressé aux vrais problèmes de la nation.
« On en vient à se poser des questions : et si tout cela était mis en scène par des tireurs de ficelles ; ceux qui sont entrain de nous maintenir la tête sous l’eau depuis 1960, ceux qui ont mis à mort Patrice Emery Lumumba, ceux qui ont mis à mort Mzee Lauren-Désiré Kabila, ceux qui profitent de la naïveté de certains d’entre- nous pour les appeler à Bruxelles alors qu’ils peuvent bien parler ici pour les conditionner et les opposer à d’autres congolais alors qu’en réalité, les problèmes de la nation doivent susciter un sursaut pour que tous, nous puissions nous retrouver autour d’une même table pour évoquer ces priorités que sont des élections fiables et apaisées. Mais, nous comprenons bien qu’ils sont à la remorque des forces qui n’apparaissent pas. Celles-là même qui ont financé la réunion de Bruxelles. Nous les connaissons. »
Pour Lambert Mende, la résolution est venue en appui à l’initiative du président. Donc, ce sont des roulements des mécaniques pour mériter, peut-être, des prébendes qu’ils reçoivent de ceux que nous appelons, nous, les tireurs de ficelles que nous allons très vite identifier.
Raymond Okeseleke L./AFP/RFI/MMC