* Au cours d’une réunion spéciale restreinte avec les membres du Gouvernement ayant en charge le secteur économique, le Président de la République Joseph Kabila Kabange a donné des instructions fermes au Gouvernement. Au plan économique, la mise en œuvre rigoureuse et sans faille des 28 mesures déjà préconisées ; l’application des sanctions à l’endroit de tous les responsables, cadres et agents des Services publics agissant en violation des prescrits légaux et réglementaires, en favorisant notamment la fraude fiscale et douanière ; La prise des mesures incitatives de nature à assurer l’accroissement et la diversification de la production, en mettant un accent particulier sur l’agriculture ; l’implication des Gouvernements provinciaux dans la mobilisation des recettes à caractère national et la protection de l’industrie locale à travers des mesures spécifiques.
*Au plan monétaire, Joseph Kabila a recommandé la poursuite des efforts entrepris par la Banque centrale du Congo en vue de la stabilisation du marché de change et la concertation avec le Gouvernement sur les mécanismes d’intervention sur le marché de change, prenant en compte le souci de l’harmonisation de la politique monétaire avec celles fiscale et économique. Le Chef de l’Etat a profité de l’occasion pour interdire à toute personne de se présenter au nom de la famille présidentielle, en vue d’obtenir les enlèvements d’urgence ou les exonérations de marchandises au niveau de la douane
Dans son message à la Nation congolaise, à l’occasion du 56ème anniversaire de l’indépendance de la République démocratique du Congo, le Président de la République s’est dit conscient de la situation économique préoccupante que traverse le pays, suite principalement au choc exogène découlant de la baisse continue des cours des matières premières d’exportation qui affectent plusieurs pays producteurs, en Afrique et dans le monde. « Après avoir résisté vaillamment pendant plusieurs mois, la stabilité et la croissance économique de notre pays, amorcées au prix de beaucoup de sacrifices depuis 2001, sont aujourd’hui mises à rude épreuve », a-t-il indiqué.
C’est dans l’objectif d’accroître les ressources financières, d’améliorer la qualité de la dépense et de mettre en œuvre les réformes structurelles à impact rapide qu’ont été retenues comme réponses de l’exécutif à ces perspectives peu favorables, une batterie adoptée de 28 mesures urgentes. Ce, sans oublier les actions à mener pour leur mise en application, les institutions, organismes et services intervenants de même que la période de mise en œuvre.
C’est en faisant suite à son message à la Nation du 29 juin dernier que le Président de la République a tenu une réunion spéciale restreinte, avec les membres du Gouvernement ayant en charge le secteur économique. Outre le Premier Ministre, ont pris part à cette rencontre : le ministre d’Etat, ministre du Budget ; le ministre des Finances, le ministre de l’Economie, la ministre du Portefeuille. Etaient invités à la réunion, le Vice-gouverneur de la Banque centrale et le Directeur de Cabinet du Président de la République.
Selon le communiqué de la Présidence de la République rendu public à cet effet, et qui est signé par M. Néhémie Mwilanya Wilondja, directeur de cabinet, un seul point était à l’ordre du jour. Il s’agit de l’évaluation des 28 mesures économiques urgentes au regard de la situation économique et monétaire du pays.
Après un large tour d’horizon sur la question, le Président de la République a donné les instructions ci-après au Gouvernement : au plan économique, la mise en œuvre rigoureuse et sans faille des 28 mesures déjà préconisées ; l’application des sanctions à l’endroit de tous les responsables, cadres et agents des Services publics agissant en violation des prescrits légaux et réglementaires, en favorisant notamment la fraude fiscale et douanière ; la prise des mesures incitatives de nature à assurer l’accroissement et la diversification de la production, en mettant un accent particulier sur l’agriculture ; l’implication des Gouvernements provinciaux dans la mobilisation des recettes à caractère national et la protection de l’industrie locale à travers des mesures spécifiques.
Au plan monétaire, il a recommandé la poursuite des efforts entrepris par la Banque centrale du Congo, en vue de la stabilisation du marché de change et la concertation avec le Gouvernement sur les mécanismes d’intervention sur le marché de change, prenant en compte le souci de l’harmonisation de la politique monétaire avec celles fiscale et économique. Signalons qu’un Conseil des ministres extraordinaire se tiendra à ce propos dans le courant de la semaine, sous la présidence du Chef de l’Etat.
Modeste Bahati pour préciser les contours
La réunion, celle-ci intervient à la suite de la chute des matières premières sur le plan international, suivie de la faible mobilisation des recettes sur le plan interne. Pour le ministre de l’Economie, Modeste Bahati Lukwebo, lui aussi participant à la réunion, ces mesures avaient été prises pour parer à tout ce qu’il y a comme carence et incidence négative de la baisse des cours. Ainsi donc, le Président de la République a rappelé aux membres du Gouvernement, surtout le task force, c’est-à-dire un petit comité qui a été placé pour suivre l’application de ces 28 mesures, il y avait nécessité que la situation puisse être prise en main, afin d’envisager des voies et moyens d’atteindre les résultats escomptés.
« Ces résultats, c’est notamment l’encadrement des recettes publiques, mais également la lutte contre la fraude. Comme vous le savez, Joseph Kabila a dit que nous sommes dans l’état de guerre économique, c’est-à-dire, la guerre contre la fraude économique, mais aussi contre ceux qui n’honorent pas leurs engagements vis-à-vis du Trésor public », dit-il, avant de révéler qu’à l’issue de cette réunion, il a été question que l’on puisse cibler de manière prioritaire quelques actions pour se rendre compte de l’application effective de ces mesures. Et ce, parce que les membres du comité de pilotage se sont rendus compte que l’application de ces mesures pose problème et les responsabilités sont établies à plusieurs niveaux : certains agents des régies financières, des agents de l’ordre qui s’immiscent dans les opérations de dédouanement… pis encore, même le décret limitant le nombre de services à la frontière n’était pas du tout appliqué. A l’occasion, Joseph Kabila a interdit à toute personne de se présenter au nom de la famille présidentielle, en vue d’obtenir les enlèvements d’urgence ou les exonérations des marchandises au niveau de la douane.
(JMNK)