Les nations – Unies ne croient plus à la tenue cette année des élections en République Démocratique du Congo. Entre l’impératif du délai constitutionnel et l’organisation des élections crédibles et apaisées, l’ONU se veut désormais pragmatique.
« (…) Que ce soient les experts des nations unies venus de New – York pour voir la faisabilité du fichier électoral, que ce soit la CENI , l’ O.I.F ou les experts américains de IFES, tous nous disent, à moins qu’ il ait un consensus d’ aller aux élections avec le fichier actuel qui a tous ses défauts, on ne peut pas avoir les élections le 27 novembre, voilà ce que nous disent les experts (…) », a déclaré le chef de la Monusco, le nigérien Maman Sambo Sidikou qui était devant la presse jeudi dans un hôtel Kinois.
Pour contourner le blocage, le diplomate évoque un plan B qui parait être le moins sûr à savoir, procéder à une révision partielle du fichier électoral.
« Il y a une autre option, c’est d’avoir une révision partielle qui prendrait neuf mois et demi, mais évidemment, on dépassera le terme du mandat actuel du chef de l’Etat ou alors, on fait une révision complète qui nous prendra dix mois. Dix mois que nous disent nos experts à nous, douze mois que dit la CENI parce que ce n’est plus les seize mois, ils parlent désormais de douze et douze mois que dit aussi IFES, le groupe américain, ça nous amène à près d’ une année pour finir le fichier électoral. Ensuite, vous déciderez vous les congolais de quand, vous voulez avoir les élections »
Pragmatique, la monusco représentée à la CENI comprend qu’ il ne faut pas s’ engager sur une piste qui pourrait conduire à la violence ou aux élections contestées mais une question demeure , comment expliquer les appels incessants à la préservation de l’ordre constitutionnel ? Diplomate chevronné, Maman Sidikou sait à quoi joue la communauté internationale.
« C’est dans l’ordre des choses que tout le monde appelle au respect des textes mais s’il y a des cas de force majeure ou des questions techniques qui se posent, il faut se mettre ensemble pour trouver des solutions à cela. Mais la même communauté internationale qui appelle au respect du délai constitutionnel appelle aussi la classe politique à dialoguer parce que nous savons que l’ alternative n’ est pas bonne pour le peuple congolais, pour la région, la paix et le monde. »
Aux nations- unies, on est convaincu que seul le dialogue inclusif et crédible entre les parties prenantes permettra de désamorcer les tensions actuelles, surmonter l’ impasse électoral et prévenir la violence.
Vous pouvez écouter Maman Sidikou dans ce reportage de Jean Pierre KAYEMBE.