Pour les autorités congolaises qui perdent patience, il n’est pas question de cautionner la présence de groupes armés qui nourrissent l’intention d’entreprendre des actions armées contre leur pays d’origine (Soudan du sud).
La RDC ne sait que faire d’environ 750 combattants sud-soudanais désarmés de l’ancien vice-président Riek Machar qui s’étaient réfugiés en territoire congolais à la suite de violents combats entre les troupes du président et celles du vice-président sud-soudanais.
Ainsi Kinshasa cherche-t-il à se débarrasser d’eux, craignant qu’ils ne se servent de son territoire comme base arrière pour attaquer Juba, capitale du Soudan du sud.
Depuis qu’ils sont arrivés sur l’e territoire congolais, ces combattants semblent y demeurer, provoquant le courroux des autorités congolaises, surtout de la population qui craint pour sa sécurité déjà très précaire.
Impatientes, les autorités congolaises donnent un ultimatum d’une semaine, à compter de lundi 3 octobre, à la Monusco, pour leur chercher un autre endroit pour les relocaliser.
Ces 750 combattants sont arrivés avec Riek Machar en août dernier dans le nord-est de la République démocratique du Congo. A la demande de Kinshasa, et pour raison humanitaire, la Monusco les avait récupérés dans le parc de la Garamba, avant de les désarmer et de les cantonner sur différents sites à Dungu, Bunia, Munigi et Goma.
Pour les autorités congolaises qui perdent patience, il n’est pas question de cautionner la présence de groupes armés qui nourrissent l’intention d’entreprendre des actions armées contre leur pays d’origine (Soudan du sud).
En effet, Kinshasa pense que les hommes de Riek Machar, quoique désarmés et sous bonne garde des casques bleus de la Monusco, constituent quand même et toujours une menace pour leur pays, ainsi pour la population congolaise.
Face à ce qui leur paraît comme un laxisme de la Monusco, les autorités congolaises haussent le ton et donnent un ultimatum à la Monusco pour prendre des dispositions en vue de la relocalisation de ces 750 combattants.
A partir de lundi 3 octobre, elles laissent donc une semaine à ces éléments pour quitter le sol congolais, et demandent à la Monusco de « prendre toutes les dispositions pour procéder à leur évacuation ».
Cependant, un député membre de la Commission défense et sécurité à l’Assemblée nationale estime, quant à lui, que l’ultimatum est loin d’être une solution. Il plaide plutôt pour la mise en place « urgente » d’une tripartite RDC-Sud-Soudan-Monusco pour régler cette question.
La présence des combattants de Riek Machar sur le territoire congolais, précisément dans la partie orientale en proie à une insécurité grandissante depuis plus de 20 ans suite à l’activisme de nombreux groupes armés tant locaux qu’étrangers, constitue en soi une grave insécurité.
Voilà pourquoi leur départ est un impératif et une préoccupation majeure dans cette partie du pays. En effet, la population de ce territoire est en train de payer un lourd tribut de l’hospitalité qu’elle a accordée, de bonne foi, par le passé, aux autres réfugiés rwandais, ougandais ou burundais qui, au fil du temps, se sont transformés en véritables ennemis de cette même population hospitalière. Rien, pour l’instant, ne garantit que les 750 combattants sud-soudanais de Riek Machar ne vont pas, un jour, se retourner contre ceux qui leur ont accordé asile.
Kléber Kungu/L’Observateur