En prévision de ce sommet, il est prévu la tenue cette semaine à Kinshasa, d’une réunion de l’Agence de défense et de sécurité de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC).
Un Sommet international est prévu à Luanda en Angola le 26 octobre prochain pour trouver une sortie de crise politique en République démocratique du Congo (RDC). Cette réunion sera organisée conjointement sous l’égide de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL), des Nations unies, de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) et de l’Union africaine (UA).
En tant que président de la GIRGL l’Angola entend donc prendre ses responsabilités pour réduire les tensions qui couvent dans une région devenue presqu’instable et ou les contestations populaires prennent de plus en plus d’envergure. Le sommet de Luanda qui était prévu de longue date, apprend-on, n’a pas pu se tenir en raison notamment des évènements violents des 19 et 20 septembre dernier consécutifs à la manifestation pacifique organisée par le Rassemblement des forces sociales et politiques acquises au changement -une plate-forme de l’opposition – ainsi qu`à cause de la difficulté à ce que les acteurs politiques congolais trouvent un accord sur les élections.
Ce sommet des chefs d’Etat est d’une importance capitale et revêt un caractère d’urgence tout particulier d’autant plus qu’il a le délicat défi de faire sortir la RDC d’une crise politique que le dialogue politique peine à résoudre après son démarrage le 1er septembre dernier. Lors d’une intervention à RFI, le ministre angolais des Affaire extérieures Georges Chikoti a justifié la tenue de ce sommet en déclarant que la région devenait un peu instable. Ce qui impliquait la responsabilité de son pays qui assume la présidence de la CIRGL.
Urgence du sommet
Georges Chikoti a également souligne l’urgence du sommet. Le diplomate du pays hôte du sommet international sur la RDC a reconnu qu’au stade actuel des choses, il ne sera pas possible d’organiser des élections dans le délai, c’est-à-dire à la fin de l’année et que, par conséquent, il faudra une période de transition qui devra permettre de résoudre des aspects techniques et financiers nécessaires à la tenue de ces élections tant réclamées par l’opposition.
Pour ce faire, l’Union africaine avait nommé un Facilitateur, l’ancien Premier ministre togolais Edem Kodjo dont la mission est de conduire les Congolais à un commun accord sur la tenue des élections non tenues dans le délai. Après plus d’un mois d’un dialogue initialement prévu pour une durée de deux semaines seulement, les choses semblent s’enliser. Entre-temps, un projet d’accord a été distribué aux participants pour amendement et que les options ont été levées pour permettre a la Commission électorale nationale indépendante (Céni) de finaliser la révision du fichier électoral et d’organiser les élections, en commençant par la présidentielle. Mais en prévision de ce sommet international, il est prévu deux réunions. D’abord, la réunion des experts de l’UA, de l’Onu et de la CIRGL le 24 octobre prochain. La seconde réunion est celle de l’Agence de défense et de sécurité de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), qui se tiendra cette semaine en RDC.
Enjeu, le suivi de la situation politique en République démocratique du Congo. C’était l’un des engagements pris par la communauté internationale et 14 pays de la région lors de la signature des accords d’Addis-Abeba en février 2013. C’est dans ce cadre que se place le sommet de Luanda. A tout prendre, le sommet international sur la RDC (Onu, UA CIRGL) pourrait donc proposer un appui technique et financier pour organiser au plus vite les élections présidentielles et législatives. Comme on voit, les Congolais ainsi que la communauté internationale attendent beaucoup de ce sommet à l’issue duquel ils souhaitent voir des recommandations qui doivent aider la RDC à sortir de sa crise politique. Cependant, des recommandations qui sont limitées par le cadre très strict des accords d’Addis-Abeba signés en février 2013 qui interdisent de s’ingérer dans les affaires intérieures des Etats voisins. En plus de la crise politique congolaise, le sommet de Luanda se penchera également sur les autres crises qui déchirent la région, notamment la situation au Burundi, celle du Soudan du Sud ou encore la Centrafrique. Demander aux acteurs politiques de mettre un peu d’eau dans leur vin et d’accepter la transition qui débouchera inévitablement sur de nouvelles élections en RDC, voilà une des missions principales que la rencontre de Luanda doit mener.
Kléber Kungu/L’Observateur