Le territoire Lubero déclaré « zone sans armes ».

Le Gouverneur de la province du Nord-Kivu, Julien Paluku a, au terme de la visite de compassion ce mardi 29 novembre, déclaré le territoire de Lubero « zone sans arme » à la suite de récents massacres d’une trentaine de personnes, par les miliciens de mai mai Mazembe-Guidon, dans la partie la partie Sud de ce territoire.

Sur place à Luhanga, l’Autorité provinciale, avec dans sa suite les membres du comité provincial de sécurité et le Chef de Bureau de la Monusco-Goma, a transmis le message de compassion à la population après des explications fournies par le Responsable militaire.

Julien Paluku a réitéré sa ferme condamnation pour ces tueries sauvages avant de rassurer les rescapés et les familles des victimes que ces actes barbares ne resteront pas impunis. Il a surtout des mesures sécuritaires parmi lesquelles le renforcement en effectifs militaires et policiers pour traquer et neutraliser les tous les détenteurs illégaux d’armes.

Dans une mise au point par un message à l’issue de la descente effectuée ce jour à Luhanga, Julien Paluku a tenu à confirmer qu’il s’est agi d’une attaque perpétrée par un groupe par un groupe des mai-mai appelés « Mazembe ». Les premiers éléments fournis par les populations victimes des massacres renseignent qu’il ne s’agit pas d’une ethnie qui s’affronte contre une autre mais d’un groupe identifié d’hommes armés. Il confirme un bilan provisoire de 30 personnes tuées dont 1 combattant mai mai tout en annonçant l’arrivée sur le lieu du drame d’une unité de Police militaire pour renforcer la sécurité des personnes et de leurs biens.

Tout en annonçant la poursuite des opérations de traque contre tous les groupes armés dans la région, le Gouverneur Julien Paluku « déclare le Sud du territoire de Lubero zone sans armes, c’est-à-dire, seuls les éléments des Forces armées de la RDC (Fardc) et de la police nationale congolaise (PNC) sont autorisés à détenir une arme. A toute personne détenant une arme, il lui sera appliqué la mesure la plus forte pour décourager cette pratique ».

A la population, le Gouverneur demande à tout un chacun « de vaquer librement à ses occupations habituelles » tout en appelant les Fardc et la PNC de sécuriser, avec l’appui de la Monusco, les populations dans leurs zones de retour.

Enfin, Julien Paluku  « lance un appel à tous les acteurs politiques et sociaux de s’abstenir de toute déclaration d’incitation à la haine tribale et/ou à la violence. Par conséquent, l’Autorité provinciale demande au Procureur Général de faire, le cas échéant, application de loi ».

A noter qu’à la suite de ces tueries survenues dans la nuit du 26 au dimanche 27 novembre, dans la bourgade de Luhanga au Sud du territoire de Lubero, les membres du Gouvernement provincial du Nord-Kivu, réunis en conseil extraordinaire, ont arreté une batterie de mesures après une autopsie du problème et monter des stratégies pour endiguer le mal une fois pour toutes.

ACP/Symphorien Kambale/kms

COMMUNIQUE DE PRESSE DU GOUVERNEUR DE LA PROVINCE DU NORD-KIVU

 

A l’issue de ma descente effectuée à Luhanga, ce mardi 29 novembre 2016, afin d’évaluer la situation sécuritaire et sociale qui prévaut dans cette partie du Territoire de Lubero à la suite des massacres perpétrés à l’encontre des populations civiles :  

  1. 1. Je tiens à confirmer qu’il s’agit d’une attaque perpétrée par un groupe des maï-maï appelés « Mazembe » ;
  2. 2. Les premiers éléments fournis par les populations victimes des massacres renseignent qu’il ne s’agit pas d’une ethnie qui s’affronte contre une autre mais d’un groupe identifié d’hommes armés ;
  3. 3. Je tiens à confirmer un bilan provisoire de 30 personnes tuées dont 1 combattant maï-maï ; 
  4. 4. J’annonce l’arrivée sur le lieu du drame, d’une unité de Police Militaire pour renforcer la sécurité des personnes et de leurs biens ; 
  5. 5. J’annonce la poursuite des opérations de traque contre tous les groupes armés présents dans la région ; 
  6. 6. Je déclare le Sud du Territoire de Lubero, « Zone sans armes », c’est-à-dire, seuls les éléments des FARDC et de la PNC sont autorisés à détenir une arme. A toute autre personne détenant une arme, il lui sera appliqué la mesure la plus forte pour décourager cette pratique ; 
  7. 7. J’annonce le déploiement du Barza Intercommunautaire dans la Zone pour lancer les dialogues sociaux en vue de la réconciliation des communautés déchirées par ces événements tragiques ; 
  8. 8. Je demande à la population de vaquer librement à ses occupations habituelles ; 
  9. 9. J’appelle les FARDC et la PNC de sécuriser, avec l’appui de la MONUSCO, les populations dans leurs zones de retour
  10. 10. Un appel est lancé à tous les acteurs politiques et sociaux de s’abstenir de toute déclaration d’incitation à la haine tribale et/ou à la violence. Par conséquent, je demande au Procureur Général de faire, le cas échéant, application de la Loi. 

Fait à Goma, le 29 novembre 2016

 

= : Honorable Julien PALUKU KAHONGYA : =