Le gouvernement congolais tient à poursuivre le dialogue stratégique avec les Nations unies, les partenaires internationaux et régionaux, afin de définir le calendrier devant aboutir au retrait ordonné et définitif de la Monusco de la République démocratique du Congo.
«Mon gouvernement prend bonne note de la réduction des effectifs de la Monusco», a déclaré le représentant de la RDC à l’ONU, Ignace Gata Mavita, vendredi 31 mars à New York lors de l’adoption de la résolution 2348 prorogeant le mandat de la Monusco. Les effectifs de la mission onusienne passe de 19.815 à 18.316 hommes.
La RDC «va poursuivre le dialogue stratégique avec les Nations unies, les partenaires internationaux et régionaux, afin de définir le calendrier devant aboutir au retrait ordonné et définitif de la Monusco de la République démocratique du Congo», a annoncé M. Gata.
Un autre sujet qu’il a abordé concerne l’impasse dans les discutions directes entre la Majorité présidentielle et l’opposition politique, sous l’égide de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco). Il estime que le dialogue doit se poursuivre:
«Pour le président de la République, l’impasse actuelle ne doit nullement être considérée comme une rupture définitive du dialogue. Au contraire, les échanges vont devoir se poursuivre afin de déboucher, dans les brefs délais, sur les voies les plus adéquates pour la mise en œuvre effective de l’accord du 31 décembre 2016».
Il a par ailleurs déploré «les tergiversations du Conseil de sécurité» concernant les combattants du mouvement armé populaire de libération du Soudan. La Monusco, poursuit-il, porte seule la responsabilité pour les avoir amenés sur le territoire congolais.
Les discussions ont été âpres au Conseil de sécurité de l’ONU sur notamment les contours politiques à fixer dans la Résolution 2348. Que de reports pour le vote du texte final. Des accrochages entre diplomates. Mais finalement, la Résolution a été votée et rendue publique ce vendredi 31 mars.
Bien qu’elle ne réduit que de 7% les effectifs de la Monusco (réduction très symbolique soit 500 militaires sur les 19000), l’ONU insiste néanmoins sur la mise en œuvre de l’Accord du 31 décembre.
Le Conseil de sécurité demande à toutes les parties prenantes en RDC, y compris au Président Joseph Kabila, à la majorité présidentielle et à l’opposition, de mettre en œuvre sans délai l’accord du 31 décembre 2016, en toute bonne foi et dans son intégralité.
L’ONU invite les protagonistes de la crise politique en RDC à redoubler d’efforts en vue de parvenir rapidement à la conclusion des pourparlers en cours sur les arrangements particuliers afin de nommer sans tarder un Premier Ministre présenté par le Rassemblement, conformément à l’accord conclu.
L’ONU veut aussi que soit vite mis en place le Conseil national de suivi de l’accord.
La communauté internationale souhaite que soit appliquer pleinement les mesures de confiance, afin de commencer sans plus tarder la préparation des élections présidentielle et législatives qui devraient avoir lieu avant la fin de 2017.
Les Nations-Unies vont s’impliquer pour obtenir l’application du compromis politique arraché de haute lutte par les prélats catholiques.
Selon François Delattre, l’ambassadeur de France aux Nations-Unies, la mise en œuvre de cet Accord est un pas important dans le processus de l’organisation des élections libres, démocratiques et transparentes en RDC. Le diplomate français ne cache pas le soutien que les Nations-Unies vont apporter au processus électoral.
« Tout sera mis en oeuvre pour aider les parties aux travaux des pourparlers dirigés par les évêques d’appliquer l’Accord », explique-t-il.
Outre le soutien à l’Accord du 31 décembre 2016, la protection des civils a été réaffirmée dans cette Résolution.
Au Conseil de sécurité de l’ONU, on pense qu’il faut mettre fin aux foyers d’insécurité à travers le pays. Après le Nord-Kivu, maintenant, c’est le Kasaï avec les miliciens de Kamwinu Nsapu.
D’ailleurs, c’est l’une des raisons qui a justifié que dans la résolution 2348, la taille des troupes de la Monusco n’a presque pas bougé.
La réunion du Conseil de sécurité de l’ONU a commencé ce vendredi par une minute de silence observée en mémoire de deux experts de l’ONU tués au Kasaï dans le centre du Congo-Kinshasa.
MMC