Le gouvernement est déterminé à faire voler sur le ciel congolais le premier avion de Congo Airways. Pour constituer la flotte de cette compagnie aérienne, le Premier ministre Matata Ponyo projette de faire un voyage en France.
La République démocratique du Congo est intéressée par l’achat d’avions Airbus pour sa nouvelle compagnie aérienne, a déclaré lundi à l’AFP son Premier ministre, Augustin Matata Ponyo, qui prévoit de se rendre en France début mai. « Nous sommes actuellement au niveau de l’acquisition des appareils » pour Congo Airways, a déclaré M. Matata à propos de la nouvelle compagnie nationale publique auprès de laquelle Air France est engagée par un contrat d’assistance technique.
« Je serai en France le mois prochain à Paris et à Toulouse où j’irai voir […] l’usine de fabrication d’Airbus parce que nous commençons avec des Airbus », a ajouté M. Matata. « Nous sommes en train de travailler sur deux Airbus 320 », a déclaré le Premier ministre, indiquant qu’il s’agirait dans un premier temps d’opérations de « location-achat » (crédit bail). Le gouvernement cherche aussi un troisième avion plus léger, à hélices, a indiqué M. Matata.
Selon une source proche du dossier, il s’agirait d’un Q400 du constructeur canadien Bombardier. Pour le Premier ministre congolais, « Congo Airways est un projet qui prend forme et qui devrait se traduire par des vols d’inauguration dans les prochains mois ».
Aux termes du projet retenu, la nouvelle compagnie aérienne commencerait par desservir huit villes en RDC et passerait à 14 destinations intérieures au bout de trois ans. Dans cette perspective du développement de la compagnie, qui pourrait ensuite déborder du cadre des frontières de la RDC, les autorités envisagent l’achat d’autres Airbus, neufs.
Vis-à-vis de l’avionneur européen, « notre idée c’est de pouvoir intensifier notre coopération afin de pouvoir élargir notre stock d’avions », a dit M. Matata, sans être en mesure à ce stade de préciser le nombre d’avions dont la compagnie pourrait avoir besoin.
Immense pays au coeur de l’Afrique, la République démocratique du Congo est actuellement dépourvue de compagnie aérienne nationale. L’essentiel du trafic aérien est assuré par des vols affrétés par la Mission de l’ONU au Congo (Monusco) ou le Programme alimentaire mondial (PAM), ainsi que par deux compagnies locales, CAA, et Korongo, toutes deux sur la liste noire des compagnies aériennes établies par l’UE (comme la cinquantaine de compagnies enregistrées dans le pays et dont la plupart n’assurent plus de vols).
Le développement de la nouvelle compagnie aérienne doit s’accompagner d’une remise à niveau des infrastructures de transport aérien dans ce pays parmi les moins développés au monde mais qui connaît depuis 2010 une croissance économique supérieure à 7% chaque année.
AFP