A l’instar des responsables des confessions religieuses et autres de la Société civile reçus auparavant par le chef de l’Etat, un groupe d’Opposants politiques reste favorable au dialogue et s’oppose à toute ingérence externe dans les affaires congolaises.
Les délégations des partis politiques qui se sont entretenues avec le Président Joseph Kabila Kabange vendredi au Palais de la nation à Kinshasa, ont toutes exprimé la nécessité et l’importance de placer les questions électorales au centre du dialogue souhaité par la majorité des acteurs politiques afin que la période des élections soit apaisée.
Steve Mbikayi, initiateur de la « Nouvelle classe politique et sociale » a dit avoir répondu à l’appel du Président de la République pour défendre sa position en qualité d’opposant nationaliste.
« On n’est pas venu ici pour faire allégeance au Chef de l’Etat, a-t-il affirmé, avant de qualifier d’irresponsable les acteurs politiques qui répondent à la convocation des ambassadeurs et refusent de répondre à l’appel d’un Congolais, en l’occurrence le Chef de l’Etat, pour parler des affaires congolaises.
Il a déclaré être disposé à participer au dialogue proposé par le Chef de l’Etat si celui-ci est différent des concertations nationales.
Pour que ce dialogue soit différent des concertations nationales, Steve Mbikayi a proposé la mise en place d’une commission préparatoire constituée des membres de l’Opposition et de la Majorité présidentielle aux fins de débattre, sans tabous, de toutes les questions qui fâchent, souhaitant voir un grand nombre d’opposants être impliqués dans le processus en cours.
Il s’est, par ailleurs, dit opposé à l’ingérence des étrangers dans les affaires des Congolais et surtout dans l’organisation des élections qui sont, selon lui, un symbole de souveraineté nationale.
C’est dans ce contexte qu’il a proposé la création d’une caisse de solidarité pour renflouer le budget de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et ne pas recourir à l’assistance de l’étranger.
Le coordinateur national de l’Alliance pour le développement et la République (ADR), Gérard Tumba, a indiqué avoir démontré au Chef de l’Etat la nécessité d’organiser le dialogue pour le bien et l’intérêt de la nation.
« La période des élections doit être une période apaisée. Pour cela, dans une posture tout à fait républicaine, les Congolais doivent se parler » a-t-il déclaré, ajoutant que « la question du calendrier électoral qui est global pour le moment doit muer pour devenir consensuel, parce que telle est la demande formulée pour un grand nombre ».
A la question de savoir qui doit piloter le dialogue, il a dit que le Conseil de sécurité a demandé à Martin Kobler, le Représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies en RDC, de mettre ses bons offices à la disposition de toutes les parties prenantes pour baliser la voie des élections.
« Ce n’est pas à lui de les organiser. C’est une activité souveraine », a-t-il précisé, estimant que « c’est aux Congolais d’organiser leur dialogue et de prendre a témoin la communauté internationale ». « Nous avons dit au Chef de l’Etat que le dialogue inclusif est incontournable », a-t-il conclu.
Le Président du cartel « Forces du futur », Arthur Zahidi Ngoma a déclaré que « nous sommes-là pour vous dire que nous devons faire ce dialogue avant les élections », indiquant que « nous devons faire quelque chose pour qu’il n’y ait pas une chose qui soit un motif de conflit ».
En réponse à une question de la presse, il a lancé: «Je ne vois pas comment un homme politique peut être contre le dialogue. Même si vous prenez une kalachnikov à la fin de fin, vous allez finir par un dialogue ».
ACP