Kinshasa, 28 décembre 2020 (ACP).- Le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, a promis, lundi, de sanctionner tous les auteurs de sabotage de sa nouvelle politique publique impulsée dans le cadre de l’Union sacrée, dans son allocution en la salle des congrès du Palais de la Nation à Kinshasa, à l’ouverture des travaux de la 7ème session de la conférence des gouverneurs de province.
« Les actes de sabotage de nouvelle politique publique que je compte impulser pour le reste de mon quinquennat ne seront plus tolérés ni impunis », a-t-il averti, au début de cette conférence, élargie aux présidents des Assemblées provinciales et la première qu’il préside depuis son investiture à la magistrature suprême en janvier 2019.
Le Chef de l’Etat a rassuré ses représentants dans les provinces que l’union sacrée va faire respecter leurs fonctions dans le respect de la constitution. « L’Union sacrée de la nation se veut justement comme vous l’avez suggéré, de sécuriser dans le respect de la constitution et des lois de la république, la fonction de gouverneur de province, représentant de la haute autorité en province contre les diverses velléités de déstabilisation par des députés provinciaux dans le but d’assurer la stabilité provinciale en vue de booster le développement à la base. Je ne me fais aucun doute que le nouveau cadre dans lequel évolueront les institutions permettra la stabilité des gouvernements provinciaux, gage d’un développement continu », a-t-il dit.
Ce même cadre, a-t-il ajouté, accordera beaucoup plus d’attention aux priorités financières des provinces, à la construction des infrastructures et il accéléra le processus de pacification, accordera beaucoup plus de facilité aux investisseurs, mettra davantage d’accent sur le contrôle des finances, poursuivant les réformes.
Le Chef de l’Etat a également, promis un suivi trimestriel de la politique des gouvernements provinciaux. « Désormais, la mise en œuvre de mon programme et ceux des gouvernements provinciaux sera suivie et évaluée trimestriellement afin de nous assurer que nos politiques publiques retenues et planifiées dans les différents secteurs de la vie nationale améliorent les conditions de nos compatriotes », a-t-il affirmé.
Mise en garde contre toute tentative de mettre en danger la souveraineté du pays
Le Chef de l’Etat a également mis en garde contre toute participation d’un gouverneur de province à toute entreprise susceptible de mettre en danger, de suspendre ou d’interrompre dans notre pays l’État de Droit, son indépendance, sa souveraineté, son unité, son indivisibilité, son caractère social, démocratique et laïc notamment par la mise en place de ses propres forces de défense nationale ou de sûreté extérieure.
« Les institutions nationales à savoir : le président de la République, le parlement : Assemblée nationale et Sénat, ainsi que les cours et tribunaux, exercent exclusivement les missions et prérogatives en vue de l’unité du pays. Il n’y a pas de notion de décentralisation ou de régionalisation pour ses missions et prérogatives souveraines. Les provinces sont plutôt bénéficiaires que partenaires », a t-il dit.
Appel à la réflexion sur le pouvoir exécutif national et des provinces
Le Chef de l’Etat a appelé à une réflexion qui cadre sur la révisitation des objectifs fondamentaux des règles et mécanismes de fonctionnement du pouvoir exécutif national et des provinces dans un environnement politique atypique en préservant les acquis de l’alternance pacifique du pouvoir de 2018.
Pour le Chef de l’Etat, la 7ème conférence des gouverneurs de province qui se tient du 28 au 29 décembre 2020, sous le thème : « la gouvernance des provinces dans l’environnement démocratique actuelle, défis et opportunités » devra s’appesantir sur plusieurs réflexions.
Il s’agira notamment de tirer les échecs de la coalition mis en place au lendemain des élections de 2018 pour gouverner le pays mais surtout de préconiser des solutions plus efficaces pour faire face aux effets pervers de la pandémie de COVID-19 qui sévit en RDC depuis le mois de mars 2020.
Pour le Chef de l’Etat, l’alternance pacifique du pouvoir obtenu démocratiquement à l’issue des élections de 2018 avait planté le décor d’une nouvelle gouvernance. Il devrait augurer un environnement démocratique apaisé ouvrant ainsi une fenêtre d’opportunité tant à l’exécutif national qu’aux exécutifs provinciaux à même de permettre à chaque échelon du pouvoir de l’Etat de faire face aux défis majeurs relevés pour le bien- être de nos populations.
Cette alternance pacifique du pouvoir qui devrait aussi constituer un acquis à préserver pour créer au niveau national et provincial, une gouvernance de développement, c’est-à-dire celle qui donne des réponses concrètes aux attentes des administrés a échoué.
« Deux ans après l’alternance politique en RDC, la coalition FCC-CACH, qui en est l’émanation, a montré ses limites en ne répondant pas positivement à l’essentiel des attentes du peuple congolais tant au niveau national que provincial », a indiqué le Chef de l’Etat, ajoutant qu’à l’espoir né en janvier 2019, a succédé le doute qui risquait, si on n’y prenait garde, à entraîner le peuple dans le désespoir avec toutes les conséquences qu’on peut facilement imaginer.
La crise de la coalition FCC-CACH s’est également fait ressentir au niveau des provinces, par l’action de certains Exécutifs et de certaines Assemblées provinciales où certaines décisions ont été prises non pas en fonction de l’intérêt des administrés, mais des orientations de la plateforme d’appartenance des acteurs concernés.
« Ne pouvant pas rester insensible devant une telle situation , en tant que garant de la Nation et de bon fonctionnement des institutions, j’ai donc tiré toutes les conséquences en engageant de larges consultations des forces vives de la Nation à travers les leaders les plus représentatifs de la société civile et de la classe politique dont les gouverneurs des provinces afin de recueillir leurs avis et éventuelles recommandations sur les solutions de sortie de crise », a-t-il souligné.
« A l’issue de ces consultations, j’ai pris une série des décisions… dont l’une des plus importantes est la constitution de l’Union sacrée de la Nation dont la finalité est de procurer à l’Etat par le biais de l’action du futur Exécutif national, la capacité à rencontrer les attentes légitimes de notre peuple qui sont considérables et qui touchent à tous les domaines de la vie de la Nation », a-t-il rappelé.
S’agissant des questions sécuritaires, le Président de la République en a appelé à beaucoup d’initiatives de la part des gouverneurs de province pour préserver la paix ; dénoncer de manière récurrente les nombreuses barrières souvent payantes à travers nos villes, avant d’exiger à tous les gouverneurs de province de les répertorier et de les lever dès leur retour à leurs provinces respectives.
S’agissant de l’économie, le Président Félix-Antoine Tshisekedi a demandé que soient identifiées toutes les opportunités qu’offrent nos provinces, la création des banques agricoles et de l’habitat, booster l’agriculture pour parvenir à l’autosuffisance alimentaire, offrir des facilités aux Petites et moyennes entreprises et accompagner les jeunes entrepreneurs congolais dans leurs actions.
Pour ce qui est des infrastructures, il a évoqué le lancement de la construction et l’amélioration de routes et des voies aéroportuaires, la construction ainsi que la réhabilitation des bâtiments scolaires. C’est le temps de nous remettre au travail, le peuple est fatigué de discours politiciens, a martelé le Président de la République. Nous devons raffermir la démocratie, consolider un Etat de droit et de la bonne gouvernance, abandonner les pratiques honteuses de la corruption, a-t-il encore dit.
Le chef de l’État a ensuite parlé des défis auxquels doivent s’affronter nos provinces, notamment la pandémie de la COVID-19 face à la quelle les chefs de l’exécutif provincial doivent arrêter des mesures idoines de même que la décentralisation qui doit être progressive et bien financée.
Appel à l’adhésion à l’Union sacrée de la Nation
Pour le Président Félix Tshisekedi, l’ appel à l’Union sacrée de la Nation concerne également les acteurs politiques de la Nation au premier rang duquel se trouve le gouverneur et les membres des Assemblées provinciales pour qu’ils puissent orienter leurs choix, leurs actions et surtout leurs décisions dans le sens de l’intérêt des population de leurs provinces respectives et non pas pour sauvegarder leurs intérêts individuels , politiques ou sectaires.
Ce même cadre, a-t-il ajouté, accordera beaucoup plus attention et des priorités aux préoccupations financières des provinces et à la construction des infrastructures de même il accéléra le processus de pacification, accordera beaucoup plus de facilité aux investisseurs, mettra davantage l’accent sur le contrôle des finances et poursuivra des réformes multisectorielles engagées.
« Le peuple congolais est fatigué des discours politiques. Il tient à la réalisation de son bien-être par une politique volontariste qui tient à ses aspirations au progrès social », a-t-il dit, ajoutant : « Mon souci majeur est de bâtir une gestion responsable de la chose publique à tous les niveaux du fonctionnement de l’État, …en abandonnant toutes les mauvaises pratiques honteuses de détournement des deniers publics ainsi que la corruption ».
Auparavant, dans son mot de bienvenue, le gouverneur de la ville de Kinshasa, Gentiny Ngobila Mbaka avait fait savoir que cette septième session de la conférence des gouverneurs de province se tient pendant les festivités de fin d’année, une occasion pour présenter au Président de la République et à sa famille, au premier ministre, aux membres du gouvernement et aux gouverneurs de province les vœux de la paix, du bonheur et de prospérité.
L’actuelle session de la conférence des gouverneurs de province, a-t-il encore dit, se déroule dans un contexte particulier, marqué par la deuxième vague de la pandémie de la COVID-19, avec des menaces multiformes pour le développement de notre pays.
C’est pour cette raison qu’il a exhorté chacun des participants à ces travaux à une stricte observance des gestes barrières telle que recommandée par le chef de l’État et les autorités sanitaires du pays.
La conférence des gouverneurs de province a été instituée conformément aux principes de la libre administration des provinces et d’autonomie de gestion de leurs ressources économiques, humaines, financières et techniques ainsi qu’une large décentralisation des entités territoriales à l’intérieur de chaque province, selon la constitution de février 2006. Ce cadre de concertation a pour mission, entre autres, d’émettre des avis et de formuler des suggestions concrètes sur la politique à mener et la législation à élaborer. Il participe également à la consolidation nationale et assure une bonne harmonie entre le pouvoir exécutif national et les provinces. ACP/Luniongo/Monga/Lutumba/Yogolelo/Khonde/ Jeannot Lusenge/ Hagu