Un représentant spécial du SG de l’ONU en chasse un autre. Le Nigérien Maman Sambo Sidikou a été nommé jeudi pour remplacer l’Allemand Martin Kobler qui vient d’achever une mission de deux ans à la tête de la Monusco. Le nouveau chef a été depuis octobre 2014, à la tête de l’Amisom, la Mission de l’Union africaine en Somalie.
La Monusco a changé de tête. Le Nigérien Maman Sambo Sidikou a pris la place de l’Allemand Martin Kobler, selon un communiqué du Secrétaire général de l’Onu dont une copie est parvenue, jeudi 8 octobre, à l’Objectif. Maman Sambo Sidikou arrive en RDC après avoir passé une année à la tête de la Mission de l’Union africaine en Somalie (l’Amisom), ou il a laissé de bonnes impressions.
Le successeur de Kobler a un double carrière, voire même triple. Journaliste de formation, il a alterné les postes à responsabilité dans son pays et à l’international. Au Niger, il a tour à tour été ministre des Affaires étrangères de 1997 à 1999, puis directeur de cabinet du président jusqu’à l’élection de Mamadou Tandja. Il a ensuite assumé des fonctions sur le plan international, notamment au sein de l’Unicef et de la Banque mondiale. Suivi d’un premier passage par la région des Grands lacs. Maman Sidikou a été coup sur coup directeur pays de Save the children ou Rwanda, puis en RDC.
Avant d’être rappelé par Mahamadou Issoufou qui le Nomme en 2011 ambassadeur du Niger à Washington. Il a également servi en tant que chef d’état-major du Premier ministre et du directeur de la télévision nationale au sein du ministère de l’Information. Sidikou est titulaire d’un doctorat en éducation de l’Université d’Etat de Floride. Il est marié et a deux enfants. Ceux qui le côtoient, affirment qu’il a une grande capacité d’écoute, de discrétion et de finesse politique…
Maman Sambo est nommé à la tête de la Monusco à un moment critique caractérisé par une crise de confiance entre les autorités congolaises et celles de la mission onusienne. Il est appelé à relever les défis et faire en sorte que la barre placée par Martin Kobler soit maintenue toujours haut pour la crédibilité de la Monusco dans ce pays en proie aux affrontements surtout dans sa partie de l’Est.
Kobler part tête haute
Le patron de la Monusco sortant sort par la grande porte, après avoir accompli une mission remarquable en RDC. Il a étonné par son mobilisme et sa capacité d’aborder des questions politiques de la RDC. A la fin de son mandat comme le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies pour la Mission de stabilisation en RDC (Monusco), Martin Kobler a lui-même jugé son bilan largement positif.
Il a dit quitter la RDC avec un sentiment de satisfaction, de fierté, mais également de frustration. Le chef de la Monusco s’est dit profondément satisfait des résultats obtenus dans le cadre de la pacification et de la stabilisation de l’Est de la RDC. ‘‘Pour la première fois, je suis allé à Goma, on a jeté les pierres sur ma voiture. La population était énervée avec la perception de la passivité de la Monusco. Avec la force, on a commencé à soutenir. Les FARDC, ce qui a mené à la chute du M23 au mois de novembre 2013. Je suis satisfait avec les îlots de stabilité. C’est le cas de Kamango. Il y a un an, c’était une ville fantôme. Aujourd’hui, c’est une ville vibrante”, s’est-il félicité. Cette satisfaction n’est pas totale.
Martin Kobler a exprimé sa frustration à cause de certains objectifs non atteints. “Malheureusement, le terrorisme continu dans les environs de Beni, Oicha et Eringeti. C’est pourquoi je suis profondément frustré. Depuis les derniers six mois, ce n’était pas possible d’avancer dans la coopération avec les FARDC”, s’est-il plaint.
Il a plaidé pour la réduction des cas de violations des droits de l’homme enregistrées à la veille des élections. Pour lui, La priorité de la Monusco devrait être la tenue des élections crédibles et transparentes conformément à la constitution. Martin Kobler a été nommé Représentant spécial du secrétaire général des Nations unies en RDC le 10 juin 2013 en remplacement de Roger Meece. Il avait pris ses fonctions le 13 août de la même année.
Ibakucha Moyanda/L’Objectif