Pétrole sous les Virunga : les résultats des tests sont « positifs »

Les résultats de l’étude sismique réalisée au sein du parc des Virunga, dans l’est de la République démocratique du Congo, attestent la présence de pétrole dans le sous-sol de cette réserve naturelle, la plus vieille d’Afrique, a-t-on indiqué vendredi de source officielle à Kinshasa.

La société britannique Soco a « remis entre nos mains les résultats des analyses sismiques » il y a quelques semaines et ceux-ci sont toujours à l’étude mais ils « sont positifs » a déclaré à l’AFP le ministre des Hydrocarbures congolais, Aimé Ngoi Mukena.

A la question « est-ce qu’il y a un champ [pétrolier] ? » les résultats indiquent que « oui », a ajouté le ministre, joint par téléphone, sans donner plus de détails.

Le parc national des Virunga s’étire dans la province du Nord-Kivu le long de la frontière avec le Rwanda et l’Ouganda. Abritant plusieurs espèces animales menacées, parmi lesquelles le gorille des montagnes, et offrant une diversité de paysages exceptionnelle, il est classé au patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco.

Depuis que l’on soupçonne la présence de pétrole dans son sous-sol, l’Unesco a fait savoir à plusieurs reprises que l’exploration et l’exploitation pétrolières étaient « incompatibles » avec le règlement du Comité du patrimoine mondial.

En 2010, l’État congolais avait attribué à plusieurs entreprises des permis d’exploration pétrolière sur des concessions à cheval sur de larges portions des Virunga.

A l’issue d’une intense mobilisation internationale et locale, la RDC a suspendu ces permis mais a associé Soco à une « étude » destinée à estimer les effets d’une éventuelle exploitation pétrolière sur l’environnement.

A cet effet, Soco – titulaire de la licence sur le « bloc V », zone de prospection qui englobe la majeure partie de la moitié sud du parc – a réalisé en 2014 des tests sismiques dans lesquels les opposants au forage ont vu un programme d’exploration pétrolière caché.

Après avoir fini ces tests, Soco avait annoncé qu’elle ne comptait plus être « impliquée d’aucune façon » dans le bloc V.

M. Ngoi Mukena a indiqué que Soco avait remis au gouvernement une lettre dans laquelle elle « sollicite de se retirer du bloc V ».

Interrogé par l’AFP, un porte-parole de l’entreprise a indiqué que Soco ne souhaitait plus parler du bloc V car cette affaire ne la concerne plus.

M. Ngoi Mukena n’a pas indiqué ce que le gouvernement comptait faire de la licence sur le bloc. Certains opposants à l’exploitation pétrolière dans le parc craignent que le gouvernement cède ce permis à un autre opérateur.

AFP