A cette fin de l’année 2015, l’évolution de l’activité économique en RDC est positive, quoi qu’il soit le reflet de la situation économique mondiale marquée par plusieurs mois de chute des cours des matières premières, et par un affaiblissement de l’activité économique internationale. Le choc de cette longue chute dont la fin est annoncée, par les économistes, pour avant le deuxième semestre 2016, est dur pour les pays extracteurs des produits miniers. Cette chute des prix est imputable à la contraction de la demande, essentiellement liée à la surproduction. La RDC, qui est un des pays producteurs miniers, cherche à redéployer son économie. Elle se lance vers de nouveaux débouchés plus porteurs, notamment dans l’agriculture avec une préférence pour l’agro-industrie.
Au plan intérieur, le niveau de l’activité économique subit une forte pression liée à cette perturbation des cours mondiaux. Entendu que les entreprises minières soient en réduction d’activités et que celles relevant du portefeuille public soient toujours en phase de leur mutation.
Au plan macroéconomique, le gouvernement, par la voix de son Premier ministre, est persuadé de se trouver sur la bonne voie, en prenant comme référentiel le boni de taux de croissance enregistré de 7,7%, qui est en recul de 1,3 point par rapport au taux annualisé de 10,5%.
S’il faut le souligner, ce fléchissement est dû aux aléas des activités du secteur minier : la chute des cours des métaux ferreux et non ferreux, principalement le cuivre, le cobalt et l’or sur le marché au cours de cette année finissante, a entrainé un ralentissement de l’activité économique avec comme corollaire la baisse de la croissance économique à 7,7% en 2015, au contraire des prévisions tablées sur 10,5%. Piliers du secteur minier, le cobalt et l’or ont enregistré des baisses significatives de l’ordre de 1,05 % et 1,24% de leurs valeurs. Ils se négociaient à 24.282,56 USD contre 25.607,06 USD la tonne.
Quant aux prix des produits pétroliers, ils ont également poursuivi les mêmes tendances baissières. Jusqu’au moment où nous mettons sous presse, la chute du prix du baril se poursuit inlassablement impactant sur les prévisions annualisées. A Londres, le baril se négocie à 30 USD !
UN SEUL BEMOL : LA DOLLARISATION
Malgré les remous ayant caractérisé la majeure partie de l’année 2015 du point de vue de comportement du marché mondial des matières premières, la situation empirique de ce marché n’a pas changé au cours de ce mois de décembre.
Le cours du cuivre a connu une légère hausse de 1,05% au 3 décembre. Quant au cobalt et l’or, ils ont néanmoins enregistré des baisses respectives de 1,05 % et 1,24% de leurs valeurs. Il en est de même pour les principales céréales qui ont tous accusé des baisses à l’exception du maïs qui a connu une hausse de +1,30%. Le riz et le blé ayant enregistré des baisses de moins 7,08% et -4,59%.
Cependant, un bémol dans cette observation sur la situation macroéconomique nationale, au plan fiduciaire, la RDC est marquée par une forte monétarisation économique. Une enquête de la Banque Mondiale a relevé que, pour 2015, les dépôts bancaires en monnaie étrangère dans le pays, représentent plus de 80% du total des dépôts bancaires. En outre, cette situation traduit un degré élevé de dollarisation, et ne prennent pas en compte les billets étrangers en circulation et hors circuit bancaire.
La difficulté d’estimer la taille exacte des liquidités étrangères en dehors du système bancaire est due à la fois à la faiblesse de l’appareil statistique du pays, à l’importance de l’économie informelle et aux mécanismes de circulation de la monnaie et de sa thésaurisation. Ce constat a été aussi fait par le gouvernement.
La dollarisation est utilisée pour libeller les prix des biens et services sur le marché intérieur, effectuer des paiements et constituer une épargne en laissant une marge limitée à la monnaie nationale.
Le volume exact des monnaies étrangères dans l’économie congolaise n’est pas connu ; le degré de pénétration des devises étrangères dans l’économie congolaise est difficile à évaluer. Un effort idoine à fournir serait un catalyseur pour remettre les choses dans l’ordre, promettent plusieurs experts du gouvernement.
DES ACTIONS ECONOMIQUES ENCOURAGEANTES
L’année 2015 a commencé sous des promesses aujourd’hui réalisées. Plusieurs infrastructures d’utilité publique, tant d’appui à l’économie et social, ont vu le jour. Les entreprises publiques transformées en sociétés commerciales, établissements et services publics sont dans une courbe ascendante. Depuis un peu plus d’une douzaine d’années, le pays n’avait pas une compagnie aérienne digne de ce nom. Congo Airways est la réponse nationale à ce besoin. Cette compagnie est sur une croissance importante : elle a acquis, grâce à une mobilisation financière et technique du gouvernement ainsi que d’autres parties prenantes, un outil de travail adapté à son cœur de métier qui est la desserte, par les voies aériennes, de tout le pays.
Concernant l’amélioration en fourniture d’électricité, la SNEL qui avait commencé l’année 2015 dans une situation technique difficile, à cause de l’amortissement fort avancé de ses matériels, commence à sortir la tête de l’eau. Petit à petit, le niveau technique acquis par cette société commerciale de l’Etat, ajoutée à l’expertise étrangère sous sa responsabilité se révèle : quoi qu’il y ait encore des perturbations éphémères de ses services à la clientèle, la SNEL est sur la bonne voie de relever le défi de services de qualité à tous les abonnés. La preuve, en cette fin de l’année, les populations de la capitale émettent des avis positifs. Le cas de ces deux entreprises se veut l’échantillon des autres entreprises transformées par la loi du 30 avril 2009.
Au cours de cette même année finissante, le pays a mis au point le raccordement avec le câble à fibre optique WACS. Ce raccordement permet aujourd’hui la connexion internet du pays avec le reste du monde.
C’est ainsi que la Société congolaise des postes et télécommunications (SCTP) amorce sa métamorphose avec l’appui du gouvernement, et elle semble être partie pour de nouvelles espérances économiques.
Il en est de même pour la Société congolaise des ports et des Transports (SCPT) qui, avec la nouvelle direction, travaille à pas de charge. Elle a relancé le trafic fluvial suspendu depuis plusieurs années en raison du vieillissement du matériel de travail.
Pendant son absence de trafic, cette société commerciale n’avait plus aucune flottille et avait laissé le privé s’introduire dans son domaine. Tous les analystes estiment que l’année 2015 est positive sur le plan économique ; elle ouvre la voie aux initiatives porteuses pour l’année 2016.
AMBALU/Cp
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