Prétendue vacance de pouvoir au sommet de l’Etat
A. Atundu : « C’est une tactique de l’opposition pour préparer la violence …»
*Dans son point de presse tenu le weekend dernier à Kinshasa, André-Alain Atundu, porte-parole de la Majorité Présidentielle, a estimé que la défaite généralisée de l’opposition apparait comme une véritable expiation suite aux messages malveillants, sombre-obscurs qu’elle débite au lieu d’œuvrer pour l’intérêt de notre peuple et de la véritable démocratie. Pour lui, le débat fallacieux et surréaliste sur la prétendue vacance de pouvoir au sommet de l’Etat au-delà de décembre 2016, n’est en réalité qu’une tactique de l’opposition pour préparer la violence, dans l’ignorance intentionnelle de l’article 70 de la constitution
*A l’en croire, la victoire de la MP à l’élection des Gouverneurs et vice-gouverneurs s’explique aisément par le simple fait qu’elle ne s’est trompée ni d’objectifs ni d’électeurs : il s’agissait d’une élection au second degré, dont les députés provinciaux constituaient le corps électoral. Elle a donc agi sur trois cordes sensibles et déterminantes du corps électoral, en s’adressant sans distinction à l’intelligence, au cœur et à la conscience de chaque député-électeur. De leur côté, les candidats de l’opposition s’adressaient de préférence aux bas- instincts de la foule, comme le tribalisme et la haine viscérale
Au lendemain de la victoire écrasante, incontestable, sans appel et sans bavure de la Majorité Présidentielle à la dernière élection des Gouverneurs et vice-gouverneurs, des frustrations personnelles et les déceptions amères de nombreux acteurs politiques battus et non des moindres ont apparu au grand jour. L’on a également enregistré des accusations et des imputations sans fondement réel ni crédible sur l’argent, les intimidations et les menaces qui ont été abusivement clamées et proclamées urbi et orbi par les mauvais perdants qui endossent incontestablement la responsabilité de leur cuisant échec, parce qu’ils avaient sous-estimé et mal évalué la tâche et l’adversaire.
Et pourtant, la Majorité présidentielle sous la houlette de son Autorité morale, ne peut aller contre les dispositions pertinentes de la Constitution sur la liberté de conscience, de pensée, d’expression et donc de choix. Il est évident que toute organisation, une campagne électorale en l’occurrence, a un coût intellectuel, humain et financier. Et ne pas en tenir compte dans sa stratégie de conquête des postes de Gouverneur de province, c’est faire montre d’une naïveté coupable et déconcertante.
La MP a agi sur trois cordes sensibles
Dans un point de presse tenu au siège de la Majorité présidentielle, André-Alain Atundu, porte-parole de cette famille politique, a expliqué que la défaite généralisée de l’opposition apparait comme une véritable expiation, suite aux messages malveillants, sombre-obscurs qu’elle débite au lieu d’œuvrer pour l’intérêt de notre peuple et de la véritable démocratie. Pour lui, la victoire de la MP se justifie parce qu’elle ne s’est trompée ni d’objectifs ni d’électeurs : il s’agissait d’une élection au second degré dont les députés provinciaux constituaient le corps électoral.
« La Majorité présidentielle a systématiquement agi sur trois cordes sensibles et déterminantes du corps électoral, en s’adressant sans distinction à l’intelligence, au cœur et à la conscience de chaque député-électeur. Tandis que les candidats de l’opposition s’adressaient de préférence aux bas-instincts de la foule comme le tribalisme et la haine viscérale », dit-il, avant d’ajouter que l’opposition a mené le combat sans foi, en commettant une erreur fatale par la sous-évaluation de la tâche et de la Majorité. La Majorité a su mener de main de maître ce combat électoral sérieusement, et selon les règles du métier, grâce à un convaincant exposé de motif, à une argumentation percutante et efficace qui a fini par convaincre les députés-électeurs à rallier notre vision et à choisir nos candidats.
Le dialogue, une occasion pour améliorer la démocratie
Après l’élection des Gouverneurs, le dialogue tel que convoqué par le Chef de l’Etat est-il encore possible ? Et l’ambassadeur de répondre : « Le dialogue est non seulement opportun, mais aussi nécessaire, au regard de l’évolution des enjeux et défis du processus électoral ». Pour lui, la désignation officielle par l’Union africaine de M. Edem Kodjo comme facilitateur international, avec le soutien du Secrétaire général de l’ONU, donne une chiquenaude vitale à ce processus qui commençait à languir, et met fin par la même occasion, aux diatribes et supputations autour d’un éventuel autre facilitateur international désigné par le Ban Ki-moon pour cautionner la participation au dialogue convoqué par le Chef de l’Etat.
Dans ce contexte, le dialogue semble une opportunité et une chance pour mener ensemble une réflexion profonde, sans passion et sans esprit partisan, sur la gouvernance électorale au pays et ses pesanteurs professionnelles et factuelles. Il appartient aux hommes politiques, ainsi mis devant leurs responsabilités, de lever les options nécessaires pour améliorer le fonctionnement de notre démocratie. Et ce n’est pas le moment indiqué, compte tenu de l’importance de la question électorale et de son incidence sur les échéances à venir, de distraire l’opinion par des décisions déconnectées de la réalité ou par des déclarations précoces de candidature qui ne contribuent nullement à dénouer le processus électoral.
Ainsi, A. Atundu pense que le débat fallacieux et surréaliste sur la prétendue vacance de pouvoir au sommet de l’Etat au-delà de décembre 2016, n’est en réalité qu’une tactique de l’opposition pour préparer la violence, dans l’ignorance intentionnelle de l’article 70 de la Constitution.
La lucidité du Conseil de sécurité
Au lendemain de la décision de l’ONU sur la présence de la Monusco et le processus électoral, certaines personnes particulièrement futées évoquent une résolution exhortant la Rd Congo à tenir les élections présidentielles et législatives en 2016, dans le respect de la Constitution. A ce sujet, Atundu salue la lucidité des membres du Conseil de sécurité sur la question électorale à travers la bien usitée expression « élections en temps voulu » dans la même logique que le communiqué conjoint de l’OIF, de l’UA, de l’UE et de l’ONU qui ont parlé d’élections « à bonne date ». Ces prises de position confirment les difficultés objectives et réelles dans l’organisation des élections. Elles confortent et légitiment le dialogue politique et inclusif convoqué par le Chef de l’Etat comme cadre approprié, pour débattre de la problématique du processus électoral.
D’autre part, le concept de résolutions a connu une évolution sémantique qui l’a transformé en recommandation. De ce point de vue, les Nations Unies devraient tenir compte des avis techniques de la CENI et de l’issue du dialogue politique inclusif convoqué par le Chef de l’Etat. André-Alain Atundu, porte-parole de la Majorité présidentielle, a terminé son point de presse par réagir par rapport à la dernière annonce-phare d’un groupement politique, car il s’agit de la fin théâtrale et théâtralisée d’une opération de traitrise, initiée sournoisement depuis belle lurette par le principal intéressé. « L’on comprend donc mieux que les prétendues révélations sur les tentatives d’empoisonnement, les factices accidents-attentats et d’autres faits semblables faisaient partie d’un scénario bien mis au point avec l’arrivée d’un deus ex machina en provenance d’Europe. Il termine par l’énoncé d’un adage populaire : « un rêveur ne peut empêcher l’allure et le passage d’un cabriolet dont il n’est pas maître ».
Signalons, par ailleurs, que le bureau politique de la Majorité présidentielle s’est réuni, ce week-end même, pour faire le bilan de la campagne des Gouverneurs. Ici, A. Atundu qui faisait le compte rendu, affirme qu’ils ont enregistré 17, voir 18 provinces sur les 21. « Et puis, nous avons évalué le cas de contentieux pour retenir ce qui juridiquement et en bon démocrate, pouvait l’être », dit-il, tout en insistant : « nous avons un cas de contentieux dans le Haut Uélé, dans le Bas Uélé, l’Equateur, la Mongala et la Tshopo. Pour la Mongala et l’Equateur, la MP en démocrate convaincue, a décidé de retirer ces recours, pour ne garder que le cas du Bas Uélé ».
(Jean-Marie Nkambua)