Analysant le discours du Chef de l’Etat « La dynamique » rejoint J. Kabila

Mais l’opposition manque le courage politique

  • Une frange de l’opposition politique congolaise dite Dynamique pour l’unité d’action de l’opposition, s’est réunie ce lundi 6 juillet 2015 à la Paroisse Notre-Dame de Fatima à Kinshasa afin d’analyser, une semaine plus tard, le discours prononcé par le Président J. Kabila à l’occasion du 55èmeanniversaire de l’accession de la Rdc à l’indépendance, sans les ténors de l’opposition ayant pignon sur rue.
  • Constituée de quelques partis politiques, quelques regroupements politiques, quelques groupes parlementaires de l’opposition ainsi que des associations de la société civile et de la diaspora à compter du bout de doigt, la Dynamique, par la bouche de son modérateur Gilbert Kiakwama-kia-Kiziki n’a fait que rejoindre le Chef de l’Etat, n’apportant aucun élément nouveau pouvant justifier hélas sa peur de participer aux prochaines élections dont le train prend déjà la vitesse de croisière

De l’analyse de ce discours prononcé à l’occasion du 55ème anniversaire de l’accession de la Rdc à sa souveraineté tant nationale qu’internationale, la Dynamique reconnaît avec Joseph Kabila que ‘’le calendrier électoral global, exigé à cor et à cri par l’Opposition, a été contesté par la même Opposition sitôt publié….’’

Alors que celui-ci a été publié le 12 février 2015, l’Opposition, dans sa déclaration du 27 février 2015, cherchera des faux-fuyants, l’accusant de non consensuel, inconstitutionnel, irréaliste, incohérent et dangereux. Pourtant, l’opposition est bien représentée au sein de cette institution d’appui à la démocratie.

L’analyse biaisée de Kiakwama

Parlant du financement des élections, M. Kiakwama a noté l’extrait du discours de Joseph Kabila selon lequel : ‘’…les besoins pour l’organisation réussie des élections s’élèvent à plus d’un milliard de dollars américains, alors que le budget pour l’ensemble des besoins de l’Etat était arrêté à neuf milliards de dollars américains… ».

La Dynamique hélas se plaint du coût élevé de l’organisation des élections, soit 1.155.000 Us$. Pourtant, parlementaires qu’ils sont pour la plupart, ont voté un budget de 9 milliards de dollars ! Même si les élections ne se financent pas en un seul exercice budgétaire, comme ils l’affirment avec raison, comment cela pouvait-il être possible quand tous les budgets votés au parlement ces 5 dernières années n’affichait pas grand-chose à l’organisation des élections ?

Tous pour l’enrôlement de nouveaux majeurs

La troisième préoccupation de La Dynamique, c’est l’enrôlement des nouveaux majeurs. A ce propos, le Chef de l’Etat avait parlé dans son discours de : ‘’…la participation aux scrutins de 2015 d’anciens mineurs devenus majeurs injustement privés d’un droit que j’estime légitime….’’ Quoi de plus normal pour un père de la nation ! Et sans contredire, les fameux opposants acquissent que ‘’Le droit de tous les congolais majeurs, y compris les nouveaux de participer aux élections est garanti par la Constitution en son article 5’’. Et d’ajouter : «  il est urgent de procéder à l’enrôlement de tous les électeurs, y compris les nouveaux majeurs ».

Quant à la sécurisation du processus électoral, alors que le Président Kabila avait stigmatisé l’intolérance politique dans son discours : ‘’…l’intolérance politique et la non-acceptation des résultats des élections par les perdants ayant conduit à des violences meurtrières avant, pendant et après les scrutins de 2006 et 2011…’, la Dynamique se dédouane que : « La sécurisation du processus électoral est de la responsabilité du Gouvernement ». Réputée à la base de dérapages, toute honte bue, l’opposition renvoie curieusement la balle à «  Monsieur Kabila et son gouvernement [qui] sont les responsables des violences meurtrières qui ont émaillé les scrutins de 2006 et 2011 ».

Le découpage territorial est constitutionnel

Quant au découpage territorial, alors que les 26 provinces sont constitutionnelles, dernier point de leur rencontre, cette frange de l’opposition part de l’extrait du speech de Joseph Kabila selon lequel : ‘’…Je note également que quoique non inscrit dans l’ordre du jour de mes consultations, la question de la réforme territoriale, de l’installation de nouvelles provinces a été abordée…et a reçu une large adhésion…’’, aujourd’hui, la Dynamique affirme pince-sans-rire, sans référendum préalable, que le gouvernement parle « du découpage territorial, pour des raisons faciles à deviner, son cheval de bataille défiant par ailleurs la grande majorité du peuple congolais qui s’y oppose farouchement ».

De tout ce qui précède, cette opposition politique du reste très divisée en son sein, ne cesse de cavalcader : elle insiste sur la commission tripartite Pouvoir-Opposition-CENI, alors que le Dialogue national est en vue. En outre, elle souligne curieusement une chose et son contraire : si le découpage territorial est prévu à l’article 4 de la Constitution, celui-ci est inopportun pour le moment. Mais quand sera-t-il alors opportun ? Encore un alibi à dormir débout.

Quel bâton magique ?

Tout en reconnaissant la gravité de la situation aussi bien du côté calendrier électoral global que de la Constitution, elle insiste sans bâton magique sur l’organisation des élections présidentielles, dont le délai est expressément fixé par l’article 73 de la Constitution, et d’autre part, aux élections législatives nationales qui se tiennent le même jour que la présidentielle, soit le 27 novembre 2016, lesquelles seront précédées par les élections provinciales, sénatoriales ainsi que celles des gouverneurs et vice-gouverneurs de province.

De même, en violation de la loi électorale et de la constitution, la Dynamique réitère, s’agissant des élections urbaines, municipales et locales, sa position de les postposer pour 2017 en vue d’une meilleure préparation. Car dit-elle, la CENI déclare dans son rapport annuel 2014-2015 adressé au Parlement que‘’L’organisation des élections municipales et locales de 2015 requiert en amont et ce, avant la répartition des sièges, la stabilisation des entités (groupements) en termes de dénomination, limites, composition et noms de ceux qui les dirigent’’.

Manque de courage politique

Tout compte fait, l’opposition manque de courage politique pour affronter les impératifs du moment. Et au moment de sortir le pays de la crise, si crise il y a, la Dynamique réaffirme haut et fort son refus de participer au dialogue et aux consultations initiés par le président Kabila. Elle soutient, dans le même esprit, le refus des groupes parlementaires de l’opposition de prendre part à toute plénière de la session extraordinaire qui examinerait le projet de loi sur la répartition des sièges pour les élections urbaines, municipales et locales ; voyant dans tout cela la volonté de ‘’glissement’’ de la part des dirigeants.

MB