António Guterres à Beni pour une évaluation de la réponse internationale contre Ebola et des opérations de maintien de la paix menées par la MONUSCO

Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, est arrivé ce dimanche à Beni, ou il procèdera non seulement une évaluation de  la réponse internationale contre la maladie à virus Ebola mais aussi celle des opérations de maintien de la paix  menées par la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en RDC (MONUSCO) et sa brigade d’intervention pour protéger les civils et soutenir les autorités congolaises dans la consolidation de la paix et la stabilisation du pays, annonce la monusco dans un communiqué parvenu dimanche à l’ACP.

Beni constitue la  deuxième étape d’une visite de trois jours qu’il a entamé samedi à Goma et qu’il bouclera lundi à Kinshasa, notent  la source indiquant que  l’agenda du séjour du Secrétaire général de l’ONU   dans cette partie de la République, prévoit notamment une  rencontre avec  des survivants d’Ebola et des travailleurs du secteur de la santé engagés dans la riposte au virus ainsi qu’une  visite d’un centre de traitement de cette épidémie.

« Je suis très heureux de me retrouver dans le territoire de Beni aujourd’hui. Je ne pouvais pas me rendre ici sans venir à la rencontre des habitants de ce magnifique territoire, qui au-delà d’une terrible épidémie d’Ebola et d’autres terribles maladies comme la rougeole, le paludisme et le choléra, doivent malheureusement faire face à l’insécurité », a-t-il déclaré,  avant  de souligner que  « Je souhaite par ma présence ici réaffirmer le plein succès de la MONUSCO dans la lutte contre les groupes armés qui sèment la peur et la mort », a-t-il ajouté.

 Un lourd tribut payé  par les casques bleus

 Le  Secrétaire général des Nations Unies, qui a réitéré l’engagement de la force de la MONUSCO dans la lutte contre les groupes armés dans l’Est de la RDC et particulièrement dans la région de Beni, a aussi relevé que « les casques bleus de la MONUSCO ont également payé un lourd tribut au service de la paix, mais cela ne fait que renforcer notre détermination. Nous ferons tout pour contribuer à mettre fin au fléau de l’insécurité dans cette région ».

Sur les 73 casques bleus tués en RDC depuis le début de la mission, connue alors sous le nom de MONUC, en 1999, 38% l’ont  tous  depuis 2015,  sur le territoire de Beni, a,  en outre  révélé António Guterres  qui  a également  rassuré les populations locales en soulignant qu’« Il est important que la population de Beni sache que nous avons entendu ses cris de détresse. Les nations unies dans leur ensemble sont déterminées à soutenir les autorités congolaises, les communautés locales et les acteurs de la société civile dans la lutte contre l’insécurité. C’est l’un des sujets que j’évoquerai avec les autorités nationales à Kinshasa dans quelques jours », a-t-il   précisé.

Les groupes armés  appelés à déposer immédiatement les armes

 « La MONUSCO et ses partenaires les FARDC et la PNC continueront à travailler ensemble pour ramener la paix et la sécurité dans la région. Je présente mes sincères condoléances aux familles et aux proches des victimes de cette violence », a encore  laissé entendre  M. António Guterres, qui a   lancé un appel  à tous les groupes armés de  déposer immédiatement les armes. « Je condamne ce crime et j’appelle tous ces groupes armés à cesser immédiatement les attaques en vers la population civile et les forces de sécurité chargées de la sécurité du peuple congolais », a-t-il  enfin ajouté.

Dans un  rapport rendu public,  mercredi 14 août,  Human Rights Watch et le Groupe d’étude sur le Congo (GEC) ont  état de 1900 personnes tuées et 3300 d’autres enlevées par les groupes armés   entre juin 2017 et juin 2019, dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. La  région de Beni  est présentée dans ce  rapport   comme «l’épicentre » des violences, en raison de l’activisme ADF. Au moins 31% des meurtres des civils ont été perpétrés à Beni pendant  cette  période, souligne le rapport.

 Face à la gravité de la situation, le Chef de l’Etat Félix, Antoine  Tshisekedi n’est pas resté les bras croisés.  Dans son intervention  du haut de la tribune du 39ème sommet de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC), mi-août 2019, à Dar es-Salaam (Tanzanie), il a proposé la mise en place d’une « coalition régionale contre le terrorisme » en vue de combattre les ADF, accusés d’une série de massacres des civils depuis cinq ans dans la région de Beni.

Dans cette même logique, les FARDC  ont  annoncé  samedi à Beni qu’elles vont lancer bientôt une nouvelle opération « d’envergure » contre les combattants ADF, précisant  qu’une autre opération  est déjà en cours contre les mêmes ADF et d’autres groupes armés dans le territoire de  Beni. ACP /FNG/MPK/Cfm