Après les consultations menées par le président Joseph Kabila, les congolais attendent les décisions qu’ils croient annoncées ce 30 juin !

La série des consultations menées par le président Joseph Kabila auprès des forces vives semblent arriver à leur terme et les congolais sont maintenant en attente des décisions que compte prendre le président vraisemblablement ce 30 juin !

Depuis qu’il a reçu en consultations, dans sa ferme de Kingakati, vendredi 19 juin, une délégation des jeunes, le Président Joseph Kabila a marqué une pause. On se demande si ce n’est déjà pas la fin annoncée des Consultations présidentielles. Désormais, les Congolais attendent de grandes annonces. Comment va procéder Joseph Kabila ? Va-t-il le faire en marge de son traditionnel discours du 30 juin, jour de la fête nationale ?

Lors de sa rencontre avec les responsables des organes de presse congolais, en milieu de semaine dernière, Joseph Kabila, tout robuste qu’il est, présentait des signes de fatigue. «Elles sont épuisantes ces Consultations», se disait-il. S’il n’était pas convaincu du bien-fondé de ces Consultations, jamais il ne se serait soumis à pareil exercice, lui qui a dix mille choses à faire par jour. De la fatigue, certes, mais il y a surtout la conviction que tout a déjà été dit sur le dialogue. Les redites n’intéressent pas les gens. Tout comme ces acteurs sociopolitiques qui défilent plus d’une fois devant le Chef de l’Etat en prenant la précaution de changer, chaque fois, de casaque.

Joseph Kabila veut d’un dialogue pour aménager le calendrier électoral, envisager des mesures de sécurisation du processus électoral, chercher le financement des élections, définir les modalités d’enrôlement de nouveaux majeurs ou encore parler du rôle de la Communauté internationale dans le processus électoral rd-congolais. Sur toutes ces questions, on sait, si les déclarations faites à la presse au sortir des audiences au Palais de la Nation ou à la Cité de l’Union Africaine, qui veut quoi, qui attend quoi, pourquoi et comment. Par exemple, on sait que la position de l’Eglise catholique n’a pas beaucoup évolué dans le sens que l’aurait voulu le Président.

Le Cardinal Laurent Monsengwo conserve l’attitude  d’une église au milieu du village. Derrière cette formule simpliste se cache une position tranchée. L’Eglise catholique est favorable au dialogue comme mode de résolution des conflits. Aucun esprit épris de paix ne peut affirmer le contraire. Mais, le dialogue soutenu par les catholiques doit se faire dans le respect de la Constitution et des délais constitutionnels. Une rhétorique qui ne plait pas toujours dans certains milieux. Si le village brûle, qu’adviendrait-il de l’église située au milieu du village, a-t-on répondu à Monsengwo. Les Ambassadeurs avec à leur tête Martin Kobler, Représentant du Secrétaire général des Nations Unies et patron de la Monusco, ont dit vouloir jouer un rôle positif pour la tenue du dialogue politique.

Cela ne signifie pas qu’ils sont neutres dans ce processus. Martin Kobler appuyait sa position par les dispositions de la Résolution 2211 du Conseil de Sécurité. Plus, les Ambassadeurs ont fait le choix de financer la présidentielle et les législatives nationales qu’ils considèrent comme contraignantes et importantes. Ce qui leur a valu la riposte du Porte-parole du Gouvernement, Lambert Mende. Celui-ci les envoie regarder ailleurs. Toutes les élections prévues par la Constitution sont importantes, affirme Mende, sans détour. Sur la même ligne défensive, on retrouve le Speaker PPRD de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku. Il soutient la thèse de deux calendriers. D’abord, les arriérés électoraux de 2006 et 2011. Ensuite, les législatives nationales et la présidentielle. En embuscade, Léon Kengo, Président du Sénat, mettant en avant le manque de moyens financiers, plaide pour un calendrier unique.

En effet, Kengo a surpris plus d’un lorsqu’il a déclaré sur la télévision publique que le Budget de l’Etat 2015 n’a pas pris en compte les opérations électorales. Parallèlement, les églises de réveil, les églises indépendantes, l’église orthodoxe et l’église kimbanguiste sont pour un dialogue sans exclusive où l’on aborde toutes les questions, sans tabou, y compris celles qui fâchent. Marini Bodho, pour le compte de l’Eglise du Christ au Congo (ECC), estimait, aussitôt après sa réception au Palais de la Nation, qu’un dialogue formel du genre Sun City ou la CNS n’était pas nécessaire. Si tout dépendait de lui, le Président Joseph Kabila tirerait des conclusions à l’issue des Consultations. A ce stade, l’on constate que Marini ne sera pas suivi à la lettre. Dans une semaine, l’on saura quelle direction va prendre la République.

La Prospérité