Assemblée nationale: Débat houleux sur la situation sécuritaire au Nord-Kivu

Le bureau de l’Assemblée nationale a joué sa partition en permettant la tenue d’un débat sur la situation sécuritaire au Nord-Kivu et précisément dans les territoires de Beni et Lubero, en proie aux tueries, depuis un certain temps. C’est une nécessité qui s’imposait. Et l’action du bureau de l’Assemblée nationale de pouvoir apporter la lumière sur l’insécurité dans cette partie de la République, à la demande de plusieurs députés notamment ceux du Nord-Kivu, en convoquant ces trois membres du gouvernement impliqués directement dans la gestion de la situation sécuritaire dans la province du Nord-Kivu, a été salué par l’ensemble des élus, toutes tendances confondues.

A cet effet, trois membres du gouvernement ont été face aux représentants du peuple. Il s’agit du vice Premier ministre, ministre de l’Intérieur et Sécurité Evariste Boshab, du ministre de la Défense nationale et Anciens combattants, Crispin Atamatabe et le ministre de l’Environnement, Conservation de la Nature et Développement durable Bopolo.

Des points majeurs ont dominé le débat, lors de cette plénière : la situation sécuritaire proprement dite au Nord-Kivu à la suite des massacres répétitifs perpétrés contre les populations congolaises innocentes dans les territoires de Beni et Lubero essentiellement. Le deuxième point concernait le ministre de l’Environnement. Il a porté sur la tension sécuritaire autour du Parc de Virunga (Nord-Kivu).

D’après les indiscrétions glanées dans les couloirs du Palais du peuple, le débat a été véritablement houleux. Devant les députés nationaux, le vice-Premier ministre, ministre de l’Intérieur, a eu à dresser l’historique de la situation des groupes armés et des rebellions au sein de cette province avant de brosser un état des lieux de la situation actuelle. Il a aussitôt tablé sur une projection dans l’avenir. Dans un silence de cimetière, les élus du peuple ont également suivi l’exposé du ministre de la Défense. Ce dernier a été accompagné d’une forte délégation des officiers généraux des FARDC, rétroprojecteur en appui sur les contours réels des dispositions militaires prises aux fins de venir à bout des groupes armés, auteurs des situations macabres dans cette partie de la République. L’objectif est d’éradiquer toutes les forces négatives encore opérationnelles sur le territoire national.

Ce débat houleux d’environ six heures de temps, a permis aux députés nationaux de soulever plusieurs préoccupations. Toujours selon les mêmes sources, sauf changement des dernières minutes, les membres du gouvernement convoqués à l’hémicycle sont attendus à nouveau au Palais du peuple afin de rencontrer les attentes de la représentation nationale.

Pour rappel, avant le huis clos, le président de l’Assemblée nationale Aubin Minaku Ndjalandjoko a eu à faire la pédagogie sur le caractère sensible et hautement sécuritaire de ce point à l’ordre qui selon ses propres mots, se doit être examiné et géré avec sérénité, lucidité et surtout responsabilité afin d’arriver à des solutions idoines et salvatrices pour les populations concernées. Ce, au-delà de l’émotion et du sensationnel. Cette mise au point a permis aux députés nationaux de voter massivement contre la motion incidentielle présentée par le député Albert-Fabrice Puela. Ce dernier sollicitait une séance publique en lieu et place du huis clos.

Pourtant, dans tous les Parlements du monde, les questions impliquant les forces armées et sécuritaires ou des aspects stratégiques et des opérations militaires se traitent toujours à huis clos. Dans la plupart de cas, d’ailleurs, en commissions. C’est ici le cas de féliciter le président de la Chambre basse du Parlement, Aubin Minaku, qui comme à l’accoutumé, a permis en dépit des appréhensions de certains, un débat démocratique à l’Assemblée nationale sur un sujet d’une telle importance. Huis clos ou séance publique, l’essentiel étant de permettre aux élus, représentants du peuple d’être informé et d’agir dans le cadre de leurs prérogatives afin de protéger les intérêts de la nation en contribuant à l’accélération de la résolution du problème.

L’Avenir