Kigali, la capitale rwandaise a abrité hier mercredi le sommet extraordinaire de l’Union Africaine consacrée au lancement de la zone de libre échange continentale africaine. La signature de l’accord par 44 pays africains est une étape essentielle pour doper le commerce interafricain. Cette cérémonie a été présidée par le nouveau président de l’Union africaine en exercice, le rwandais Paul Kagame, assisté par le président de la commission de l’UA, Moussa Facki Mahamat.
La délégation de la République démocratique du Congo était conduite par le Vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, Léonard She Okitundu, représentant personnel du président de la République. Il était accompagné du ministre d’Etat en charge du Commerce extérieur, Jean-Lucien Bussa ; du ministre de l’Industrie, Marcel Ilunga Lehu et de la ministre du Genre, Enfant et famille, Chantal Safou Lopusa.
A en croire notre correspondant à Kigali, ce document a été signé par quarante pays, représentés par leurs chefs d’Etat ou les hauts représentants, qui ont fait le déplacement de Kigali, afin d’officialiser la création de la ZLEC. Tous ces pays auront un marché unique de plus d’un milliard de personnes et représentant un PIB de plus de 3,400 milliards de dollars.
Ainsi, chacun des États signataires sera appelé à éliminer ses barrières douanières, libéraliser les services et ouvrir son marché pour booster les échanges entre pays africains. Soulignons que la décision d’instaurer ce marché commun continental remonte au Traité d’Abuja de 1991. Sa ratification exige la signature de 22 pays et plus.
Content de l’implication et de la détermination de tous les Etats africains représentés, le président de la commission de l’UA, Moussa Facky a affirmé que les résultats vont au-delà des attentes, car sur les 40 pays qui ont signé la déclaration de Kigali le même jour, une trentaine a ratifié cet accord sur le libre échange.
Le Vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, représentant personnel du chef de l’Etat a salué cette initiative portant signature de cet accord historique qui constitue un projet phare de l’agenda 2063 attendu par tous les États africains. Pour Léonard She Okitundu, la RDC s’est appropriée ce projet depuis son lancement pour des multiples raisons, notamment l’élargissement du marché intra africain avec pour corollaire l’augmentation exponentielle du PIB des États, la création de nombreux emplois surtout en faveur des jeunes africains, la réduction substantielle de la pauvreté dans laquelle beaucoup de concitoyens congolais vivent et l’intensification des mouvements des personnes et des biens.
Selon lui, cette zone de libre échange est véritablement une voie royale qui permettra aux économies des États africains de prétendre competir avec celles des autres continents du monde et de donner des solutions idoines aux maux qui gangrènent les États africains dont le manque et vétusté des infrastructures routières, ferroviaires, difficulté de navigation aérienne intra africaine, etc. « D’ailleurs, il a fallu à de nombreuses délégations dont la mienne de transiter par Addis-Abeba pour les uns ou Nairobi pour les autres, avant de rejoindre Kigali qui se trouve à moins de trois heures de vol seulement de Kinshasa, la capitale de mon pays », dit-il, tout en réitérant les remerciements de son pays au Gouvernement du Rwanda pour la réussite de l’organisation de cette session et lancer à cet effet un vibrant appel à tous les Etats africains de signer massivement tous les instruments juridiques qui seront avalisés par les chefs d’Etats et de gouvernements pour la prospérité et l’indépendance économique de notre cher continent l’Afrique.
(JMNK/Bernetel M.)