*C’est une avancée significative dans la gouvernance de la RDC que de voir le Premier Ministre, à l’Assemblée Nationale, présenter et défendre son bilan de quatre ans d’exécution du programme gouvernemental. Puisque l’on ne voit pas Matata tous les jours à l’hémicycle, les Députés nationaux, revenus fraichement des vacances parlementaires ou ‘‘souffrances parlementaires’’, pour reprendre les propos de l’un d’eux, n’ont pas manqué de questions. Les intervenants étaient tellement nombreux qu’il s’est posé un problème de procédure.
Le Député de l’Opposition, M. Delly Sessanga a cru bon soumettre une motion de procédure devant permettre de recouper les préoccupations des élus selon qu’ils sont de la Majorité ou de l’Opposition. Il estimait que c’était la meilleure façon de gagner du temps. Dans la mesure où chaque intervenant, ils étaient une centaine au total, avait droit à cinq minutes. Aubin Minaku, le gardien du temple, a préféré que tous les intervenants prennent effectivement la parole, au nom de la démocratie.
L’idéal, pour lui, était que les Députés en profitent pour présenter les doléances de leurs circonscriptions électorales respectives. Ce qui fut dit, fut fait. Ils ont dit ce qu’ils avaient à dire, Minaku se contentant d’assurer la police des débats. Comme quoi, il n’y a pas à épargner le temps dès lors qu’il est question pour la Représentation nationale, de redynamiser le contrôle parlementaire sur l’Exécutif central.
A l’Assemblée Nationale, Matata Ponyo répondait hier, mercredi 20 avril, à la question orale. Il n’a pas eu grand-chose à se reprocher. Des progrès considérables, a-t-il dit, ont été accomplis dans plusieurs domaines et cela, sur toute l’étendue du territoire national. Parmi ses hauts faits, Matata cite la baisse considérable de l’incidence de la pauvreté, la diminution de la malnutrition aigüe, l’augmentation du pouvoir d’achat. Un bémol, tout de même, la création d’emplois est restée ‘‘relativement’’ faible.
En 2015, 50.000 emplois ont été créés. Le Premier Ministre a affirmé avoir injecté plus de 4 milliards de dollars dans le social. Environ, 28 % du budget global. Il en veut, pour preuve, l’accroissement ‘‘impressionnant ‘’ des taux de scolarisation et d’alphabétisation. Matata reconnaît, au passage, qu’il faudra améliorer la qualité de l’enseignement, redoubler d’efforts dans la réduction de la mortalité infantile et juvénile. En même temps, les principaux indicateurs économiques ont connu une évolution positive, malgré le choc exogène, en 2015, dû à la baisse des prix des matières premières sur le marché international.
Le taux d’inflation a tourné autour de 0,8 %. « C’est le taux d’inflation le plus bas enregistré depuis 20 ans en RDC », déclare Matata Ponyo. Sur le plan des infrastructures, le Premier Ministre a noté la construction de 750 écoles sur les 1000 prévues. Il a réhabilité près de 23.000 Km de routes praticables. En 2014, 21000 Km étaient utilisables contre 4500 en 2006. Un bilan très satisfaisant, à en entendre plusieurs Députés de la Majorité. Bilan mitigé, selon ceux de l’Opposition. Le peuple congolais, lui, n’a qu’à apprécier les arguments des uns et des autres, pour en tirer ses propres conclusions.
La Pros.