Calendrier aménagé de l’élection des Gouverneurs: La MP affûte ses armes

*Lors d’une réunion organisée hier par l’Autorité morale de la Majorité Présidentielle, le président Joseph Kabila, les têtes couronnées de cette famille politique ont mis en place des mécanismes pour gagner démocratiquement l’élection des Gouverneurs et vice-gouverneurs de 21 nouvelles provinces. Et ce, après l’élection des bureaux définitifs de différentes Assemblées provinciales, car la MP se veut respectueuse des décisions de la CENI, qui est une structure indépendante.

*En ce qui concerne le dialogue politique national et inclusif, M. Edem Kodjo, le facilitateur désigné par l’Union africaine a déjà commencé ses contacts qui doivent aboutir à une conclusion de constat d’un consensus. C’est à la suite de cette conclusion que sera mis en place un Comité préparatoire, qui devra déterminer le format et la durée de ces assises

Sur invitation du Président de la République Joseph Kabila Kabange, l’Autorité morale de la Majorité Présidentielle, les têtes couronnées du bureau politique de cette famille politique proche du Chef de l’Etat, dans sa nouvelle configuration, se sont retrouvées hier à Kingakati, ferme privée du n°1 des Congolais, située à quelques kilomètres de la ville province de Kinshasa, pour échanger avec responsabilité au sujet des questions politiques majeures.

A en croire l’honorable Aubin Minaku, président de l’Assemblée nationale et Secrétaire général de la Majorité Présidentielle, les membres du bureau politique ont échangé sur la publication du calendrier réaménagé de l’élection des Gouverneurs et vice-gouverneurs de 21 nouvelles provinces, les dénégations de l’UDPS sur le dialogue et l’appel à la ville morte lancée par la Dynamique, le Front citoyen 2016 et le G7.

Abordant le premier point relatif à l’élection des Gouverneurs et vice-gouverneurs, le Secrétaire général de la MP qui s’est exprimé hier sur les antennes de la Rtnc, a indiqué que les membres du bureau politique ont analysé comment ils peuvent proposer des solutions en vue de la mise en place d’un comité qui aura pour tâche de préparer les meilleures stratégies. Concrètement, au cours de cette réunion, a dit Aubin Minaku, la MP a mis en place des mécanismes en vue de prendre part à l’élection des gouverneurs et vice-gouverneurs de province, après l’élection des bureaux définitifs de différentes Assemblées provinciales, car la MP se veut respectueuse des décisions de la CENI, qui est une structure indépendante. « Aujourd’hui, nous avons posé les premiers jalons afin que, démocratiquement, nous puissions gagner », a encore dit Aubin Minaku.

Il a invité toutes les composantes de la MP, au nom de l’Autorité morale, à se préparer chacun dans sa sphère, à soutenir le dialogue national, à contribuer à sa réussite et à appuyer la démarche de la MP en vue de gagner les postes de façon démocratique, tant au niveau des bureaux définitifs des Assemblées provinciales qu’en ce qui concerne les futurs gouverneurs et vice-gouverneurs de province.

A une question, le secrétaire général de la MP a indiqué que « dans la vie, il y a toujours des sceptiques, mais l’essentiel pour la MP est de démontrer qu’elle poursuit un objectif, à travers la vision claire optée par le Président Joseph Kabila, l’Autorité morale de la MP. Aujourd’hui, a-t-il ajouté, « la MP va respecter et les décisions de la Cour constitutionnelle et celles de la CENI. Car hier, sur base d’un arrêt de la Cour constitutionnelle, le gouvernement avait mis en place les commissaires spéciaux, à travers des mesures exceptionnelles. Puisque la Cour avait estimé que c’était provisoire et exceptionnel, la MP est prête à respecter ces directives républicaines de la part de la Cour constitutionnelle et de la CENI». Une précision de taille, les Gouverneurs et leurs adjoints qui seront élus ne seront là que pour le reste de la législature et non pour les cinq années à venir.

« On attend la conclusion de constat d’un consensus »

Le deuxième point abordé par les chefs de principaux partis de la Majorité Présidentielle et de leur allié, c’est les dénégations de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) du lider maximo, Etienne Tshisekedi wa Mulumba. A la MP, l’on apprend que le premier à entreprendre la démarche pour l’organisation d’un dialogue fut l’UDSP qui avait envoyé des gens pour sonder le Chef de l’Etat. Par la suite, le Chef de l’Etat entreprendra aussi la même démarche pour sonder l’UDPS, jusqu’à ce que les deux parties soient arrivées à un compromis.

D’ailleurs, l’Udps a réaffirmé hier qu’elle irait au dialogue, selon Bruno Mavungu, le Secrétaire général du parti d’Etienne Tshisekedi, qui l’a dit à la presse à Kinshasa. « N’en déplaise à ceux qui veulent plonger le pays dans le chaos, l’Udps ira au dialogue parce que telle est la décision de son président, une position partagée par toute la communauté internationale », a affirmé Bruno Mavungu. Une manière de s’attaquer tacitement aux autres forces de l’opposition qui rejettent le dialogue et appellent la population à dire non au glissement. Pour lui, le dialogue reste la voie royale pour sortir le pays de la crise et le lancer sur la voie de la paix, de la démocratie et du développement.

Ceci pour dire que M. Edem Kodjo demeure le facilitateur qui a été envoyé par l’Union africaine, pour conduire à bon port le dialogue en République démocratique du Congo. Et ce, parce que M. Ban ki-Moon, Secrétaire général de l’ONU, n’a pu répondre à la demande du Chef de l’Etat, parce qu’il y a eu trop de pressions, soutient une source. Et c’est ainsi qu’il s’est tourné vers l’UA.

Au sujet d’Edem Kodjo, disons que celui-ci a commencé ses contacts en Rd Congo et à l’étranger, qui doivent aboutir à une conclusion de constat de consensus. C’est à l’issue de cette conclusion qu’il va être mis en place un comité préparatoire du dialogue, qui aura entre autres missions de définir le format et la durée du dialogue. Dorénavant, la MP se prépare et réfléchit déjà sur la mise en œuvre des résolutions qui résulteront du dialogue.

L’opposition échoue dans sa démarche !

Dans une déclaration rendue publique hier à Kinshasa, la Dynamique de l’opposition, le G7 et le Front Anti Dialogue, organisations de la Société civile, ont lancé un appel à tout le monde pour manifester leur attachement à la constitution du pays, en observant une journée ville morte le 16 février courant. Une position qui rejoint en quelque sorte celle de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), qui avait initialement appelé les chrétiens catholiques à marcher pour commémorer cet événement, avant de l’annuler.

En effet, il y a 24 ans, le 16 février 1992, plus de 2 millions de femmes et d’hommes ont pris le courage de se lever, avec détermination, pour réclamer la réouverture de la Conférence nationale souveraine (CNS), espoir pour l’instauration de la démocratie et d’un Etat de droit en République démocratique du Congo. « Ils ont eu gain de cause », indique la déclaration qui a été lue par Charles Mwando Nsimba, avant d’ajouter que l’interdiction de la Conférence a été levée et ses travaux se sont poursuivis.

« Il y a 10 ans, le 18 février la constitution actuelle, qui consacre une démocratie pluraliste était promulguée. Cette constitution adoptées par plus de 85% de la population a mis fin à la longue crise politique qu’a connue notre pays pendant plusieurs années », explique le texte, qui souligne qu’aujourd’hui, la démocratie est de nouveau menacée (…).

C’est dans cet objectif qu’une journée ville morte est envisagée pour notamment honorer la mémoire des concitoyens, victimes de la barbarie du 16 février 1992 ; dire non au glissement, dire non à la violation de la constitution, dire oui à l’organisation de l’élection présidentielle dans les délais constitutionnels, dire oui à l’alternance politique, etc. Pour ce faire, ils appellent ceux qui croient encore à leur message à rester à la maison, à ne pas aller au travail et à ne pas envoyer les enfants à l’école.

Si l’opposition qui avait initialement annoncé une marche entrevoit une journée ville morte, c’est une preuve à suffisance d’une opposition aux abois, sans alternative crédible. C’est aussi une preuve d’échec, d’autant plus qu’on ne voit pas quel est ce parent-là qui prendrait le risque de garder son enfant à la maison, pendant que ses collègues étudient. Quel est ce fonctionnaire qui resterait à la maison, pendant que d’autres travaillent. Un mot d’ordre qui aura du mal à se réaliser, car les Congolais sont conscients que c’est par leur labeur quotidien qu’ils peuvent relever la conjoncture.

(JMNK)