Certains hommes de Kiwanja dans le Rutshuru participent aux taches ménagères grâce aux sensibilisations de Comen

Le Révérend Philémon Biangula, pasteur de l’Eglise Mission de Réveil à la Trompette Finale de Kiwanja surprends bon nombre de personnes qui le côtoient surtout les chrétiens de son église. Cet homme de Dieu épate ceux qui le connaissent.

Une équipe de l’Union congolaise des femmes des medias (Ucofem) en mission dans cette partie du territoire de Rutshuru a trouvé ce père entrain de faire la vaisselle pendant que sa femme s’attelait à d’autres taches ménagères.
La fille ainée joyeuse, fière de son père explique que chez elle, et les filles et les garçons sont égaux et leur papa leur apprend l’entraide.
« J’étais comme les autres hommes. Avant, je pensais que j’étais supérieure à la femme et que je ne pouvais pas aider ma femme à la maison même quand j’étais libre  et quelle était très occupée », se souvient ce père de famille, la quarantaine révolue.  

Le pasteur de cette église de réveil nous relate que, au fond de lui, il n’était pas toujours d’accord avec la manière dont son église d’avant traitait les femmes. 

« L’Eglise traditionnelle dans laquelle j’étais avant considérait la femme comme un sous être. Elle n’avait pas le droit de prendre la parole en public ni de prêcher. Je n’étais pas d’accord avec cette façon de voir les choses. J’ai du même quitter l’Eglise sans avoir des arguments solides sur le sujet», relate le pasteur de  la trompette finale.
Quelques temps après, il a suivi des sensibilisations de l’équipe de Congo men’s network (Comen), une association d’hommes qui milite pour le droit des femmes qui cible l’homme et le garçon. 

« Nous avons été sensibilisé sur la paternité positive. Nous avons compris le rôle de chacun dans le ménage, et dans mon église, il y a des pasteurs homme et femme selon que Dieu le choisit. Je prêche plus par mon exemple de bon père de famille et bon mari que par la parole en ce qui concerne les couples ou la vie de famille ».

Mme Carine Masisi, épouse au Pasteur  dit fière du travail réalisé  par Comen qui permet à son mari pasteur de son état de lui venir en aide.
Avant cela, il n’était pas possible vu le regard de la société. Elle soutient qu’actuellement, son mari l’assiste  avec beaucoup d’amour et lorsque  les autres hommes tentent de l’en dissuader, il se met à les sensibiliser pour le bien être du foyer  et de la communauté.

Elle poursuit en indiquant qu’en  tant épouse au pasteur, elle avait du mal à organiser les activités et de l’Eglise et de la maison. 

« Depuis que mon mari m’aide à la maison, nous sommes toujours à l’heure pour nos rendez-vous à l’Eglise et partout ailleurs ».
Pour Mama Pasteur, comme l’appellent affectueusement les chrétiens de l’Eglise de la Trompette, les sensibilisations  de Comen ont amené un vent nouveau dans cette cité patriarcale et conservatrice.

En effet, le Pasteur Philémon, pour ceux qui le connaissent, considère que l’homme est le chef de la famille instituée par Dieu qui est effectivement à la tête du foyer, mais cette position ne lui confère pas le droit de maltraiter ceux qui sont sous son égide.
Pour lui, le Chef ou la tête du foyer, devrait être sensibilisé  pour lui  permettre de jouer pleinement son rôle en tant que père, modèle pour l’épanouissement  du ménage. 

Certains chrétiens de son église témoignent que les sensibilisations  du pasteur et autres membres de Comen ont permis aux familles de voir leurs conditions de vie s’améliorer.

« Avant ces séances, les hommes vivaient dans l’ignorance. Nos femmes étaient frustrées. Il n’y avait presque pas de communication même pendant l’acte sexuel », regrette un chrétien de l’Eglise du Pasteur Philémon. Il affirme qu’après avoir suivi les séances de Comen et grâce aux  connaissances acquises, ils savent désormais distinguer les différentes formes  de violences et font de leur mieux pour ne plus les commettre. 

« Mon foyer va mieux depuis. Je suis devenu le meilleur ami à ma femme que j’ai l’impression de découvrir l’âge qu’elle a de jour le jour. Elle me conseille et nous gérons ensemble l’argent du foyer. Jai l’impression que mon salaire a augmenté or ce n’est pas le cas. C’est juste puisqu’il est mieux gérer maintenant », se réjouit-il.

De son coté Mabele Ebongo, un habitant de Kiwanja, également sensibilisé par Comen, a affirmé avoir appris de ses parents à participer aux travaux ménages. Mais il affirme cependant que les sensibilisations de Comen lui ont permis de continuer dans cet élan pour contribuer à l’épanouissement du  foyer  sans se laisser intimider par le regard des autres qui vivent encore dans l’ignorance.

Notons que la population de  Kiwanja a bénéficié de plusieurs séances de sensibilisation organisées par l’organisation non gouvernementale Comen. Les hommes et les femmes témoignent des changements apportés par les différentes séances auxquelles ils ont pris part. Pour eux, des aspects de la coutume rétrograde à l’égard de la femme empêchaient beaucoup d’hommes à assister leurs épouses dans l’accomplissement des travaux domestiques. Les séances de sensibilisation ont permis aux hommes  de cette contrée d’exécuter les taches sans complaisance aucune.

L’ONGD Comen mène ces sensibilisations dans la cité de Kiwanja dans le cadre du projet conjoint de prévention et réponses coordonnées de lutte contre les violences sexuelles en République démocratique du Congo avec l’appui de ONU Femmes avec le financement du Royaume de Belgique.

ACP /Luyelo/kms