Crise au sein du bureau politique de la MP: L’épée de Damoclès suspendue sur l’Assemblée nationale

Pris d’impatience et se versant dans le procès d’intention, le Groupe de 7 chefs des partis politiques a saisi par une lettre ouverte le président de la République. Cet acte aux graves conséquences politiques exige aux concernés de quitter les postes qu’ils occupent dans les bureaux de deux chambres parlementaires (Assemblée nationale et Sénat). Puisque deux des chefs de partis politiques signataires ont été révoqués du Gouvernement et du cabinet du chef de l’Etat,  il y aura-t-il le désaveu des députés à leurs chefs des partis politiques ?

C’est depuis hier mercredi 16 septembre 2015 dans la matinée que le bureau politique de la Majorité Parlementaire ( MP) a constaté l’auto exclusion  de sept chefs des partis politiques, notamment Olivier Kamitatu (ARC), Charles Mwando Simba (UNADEC), Antoine-Gabriel Kyunguwa Kumwanza (UNADEF), Pierre Lumbi (MSR), Banza Maloba (ACO), José Endundo (PDC) et Christoph Lutundula  (MSDD). Ces chefs des partis politiques membres de la Majorité parlementaire, dans une lettre ouverte adressée au chef de l’Etat, ils ont non seulement exprimé certaines revendications, mais la manière d’exposer sur la place publique les frustrations qui devraient être résolues au sein de la famille, n’a pas été apprécié par leur famille politique.

Cette crise créée au sein de la famille politique a entrainé non seulement les conséquences de droit, mais aussi politiques. Réuni hier dans une réunion extraordinaire, le bureau politique de la Majorité présidentielle  a constaté cette auto exclusion qui, du reste aura des conséquences politiques.

La première conséquence politique, contrairement aux réseaux politiques qui annonçaient la démission du ministre du Plan Olivier Kamitatu de l’équipe gouvernementale, c’est par une ordonnance présidentielle lue sur les antennes de la Radiotélévision Nationale Congolaise (RTNC) que ce dernier a été révoqué de son poste. Il a été suivi par Pierre Lumbi de son poste de Conseiller du chef de l’Etat en matière de sécurité.

Ces deux anciens membres du Gouvernement et de la Présidence de la République ont péché par l’irrationalité dans le procès d’intention distillé par l’Opposition contre le chef de l’Etat de vouloir s’accrocher au pouvoir ; le refus d’organiser les élections locales, municipales et urbaines pourtant socle de la démocratie, et aussi le refus d’accepter la volonté exprimée par le Constituant, qu’au redimensionnement des novelles provinces. Cette attitude qui expose l’Autorité morale de la Majorité présidentielle a été mal digérée par le Bureau politique de la MP.

Qu’adviendrait-il aux bureaux de deux chambres ?

Après cette double révocation, il reste que le Parlement puisse se prononcer quant à d’autres membres des partis politiques frondeurs, mais qui siègent aux bureaux de l’Assemblée nationale et du Sénat, respectivement Charles Mwando Simba(UNADEC), Elysée Munembwe (ARC), Ezadri Eguma (MSR) pour le compte de l’Assemblée nationale ; Modeste Mutinga (MSR) au Sénat. De toute évidence, puisque le pacte social signé par ces partis politiques est la résultante même de leur élévation à ces deux chambres, lorsqu’il est rompu, il est aussi évident que le choix politique soit opéré pour quitter le perchoir. Ceci doit aussi être le cas avec le leader de l’UNADEF, Antoine-Gabriel Kyungu wa Kumwanza, président de l’Assemblée provinciale de l’ancien Katanga, aujourd’hui  Haut Katanga. Ces postes se trouvent être le quota de la Majorité présidentielle. Dès lors on quitte la famille politique pour laquelle l’on occupait son poste, la logique politique voudrait que ce poste revienne à qui de droit.

Cependant, dans le cas de Modeste Mutinga, Elysée Munembwe  et Ezadri Eguma qui ne sont pas des chefs de familles politiques du MSR et ARC, par absurde, s’il s’avère que ces deux personnalités se désolidarisent de l’action menée par leurs chefs des partis politiques, ils peuvent sauver leurs postes dans les chambres parlementaires. Le contraire, c’est de laisser le perchoir pour une éventuelle élection des membres du bureau aux chambres parlementaires.

Quid de l’article 148 de la Constitution ?

La peur, la crainte de la dissolution du Parlement est envisageable au cas où, le président de la République perd sa majorité parlementaire, à travers l’action de ces frondeurs dont le bureau politique de la Majorité parlementaire a constaté leur auto exclusion, puis la révocation d’entre eux du Gouvernement et du cabinet du chef de l’Etat. Au cas où les chefs des partis politiques ne sont pas suivis dans leur action irrationnelle par leurs députés qui siègent au Parlement, la Majorité n’aura pas de conséquence néfaste pour se reconstituer. Mais lorsqu’ils sont suivis par leurs députés, soit au total 125, automatiquement la majorité perd sa majorité parlementaire en faveur de la famille politique du chef de l’Etat.

La première possibilité, c’est de reconstituer une autre majorité par les nouvelles alliances parlementaires. Et si cette tentative échouait, l’option de dissoudre le Parlement n’est pas à négliger. Si dissolution il y a aura, le chef de l’Etat, par les prérogatives qui sont les siennes, notamment l’article 148 de la Constitution, le corps électoral sera convoqué dans un délai de 60 jours pour un nouveau scrutin.

A l’analyse de certains observateurs politiques, si scrutin il y a aura, la famille politique du chef de l’Etat est en même de reconquérir une autre majorité, puisque ayant tous les atouts en sa faveur pour gagner les élections en ce moment.

La logique voudrait que la République Démocratique du Congo vive dans la paix sociale, que les politiques fassent taire leurs querelles qui ne profitent pas à la population.

D’après nos sources bien crédibles, les frondeurs ont derrière eux la main noire de l’Occident qui voudrait à tout prix déstabiliser la RD Congo, créer le chaos, s’emparer de nos richesses en utilisant toujours les Congolais épris de petits esprits de discernement. Depuis les nuits de temps, l’Occident instrumentalise toujours certains fils maison pour arriver à ses fins, en inoculant dans leur cerveau qu’il y a intention manifeste de ne pas respecter la Constitution.

La question que l’on se pose est celle de savoir : A qui appartient cette constitution, à l’occident ou aux Congolais ? Si elle est des Congolais, de quel droit l’Occident peut-elle dicter sa logique lorsqu’on sait qu’aucun africain ne peut s’immiscer dans les affaires internes d’un pays occidental.

C’est cette politique du fouet que les patriotes et nationalistes congolais ne voudraient jamais entendre ni laisser la moindre influence extérieure. Ça, les frondeurs n’ont pas compris que leur chère mère patrie est sous menace occidentale, il suffit seulement d’une moindre distraction pour que l’occident saute sur l’occasion pour déstabiliser le Congo, le pays de Patrice-Emery Lumumba, de M’Zée Laurent-Désiré Kabila pour lesquels le sang a coulé pour l’indépendance totale du Congolais. De la même manière l’Occident avait créé une opposition contre Patrice-Emery Lumumba en l’opposant à Kasavubu, puis à Mobutu, de la même manière l’Occident avait créé l’opposition au Maréchal Mobutu avec la création de l’UDPS, puis une rébellion créée de toute pièce en impliquant les pays voisins contre la Révolution pardon de M’Zée Laurent-Désiré Kabila en lui opposant le RCD, le CNDP puis le M23. La même source affirme que ces frondeurs ont la protection de l’Occident pour faire couler le sang des Congolais par la crise politique. Heureusement pour le Congo, il ne s’agit pas d’une crise institutionnelle, mais une opinion qui s’est rebellée du pacte social.

(Pius Romain Rolland)