La semaine décisive
*La semaine qui commence est très décisive pour plusieurs raisons. En effet, les 15 ambassadeurs des pays membres du conseil de sécurité de l’ONU sont arrivés hier jeudi à Bujumbura (Burundi) pour une visite de 48 heures, avant l’étape d’Addis-Abeba au sommet de l’UA. Et ce, pour une réunion de consultations entre l’ONU et l’UA sur la situation en RD Congo (dialogue, processus électoral et renouvèlement du mandat de la MONUSCO)
*A l’issue de cette réunion, nous osons croire que l’ONU et l’UA qui ont dépêché leurs Envoyés spéciaux en Rd Congo, ne vont qu’encourager le dialogue politique national inclusif pour trouver un consensus afin de préserver les acquis obtenus par la RDC non seulement en matière de stabilité, de sécurité et de développement, mais aussi dans l’objectif de consolider le processus démocratique en cours
La semaine qui commence est très décisive pour la République Démocratique du Congo pour plus d’un titre. En effet, les 15 ambassadeurs des pays membres du conseil de sécurité des Nations Unies sont arrivés le jeudi 21 janvier 2016 dans la capitale Burundaise pour une visite de 48 heures. Etape qui amènera ces 15 diplomates internationaux à Addis-Abeba, capitale Ethiopienne à la réunion consacrée exclusivement à la situation qui prévaut en République démocratique du Congo. Le dialogue politique national inclusif, le processus électoral et le renouvèlement du mandat de la Monusco seront au menu de la rencontre entre les représentants du Conseil de sécurité des Nations Unies et ceux de l’Union Africaine.
La République Démocratique du Congo, membre des Nations Unies aussi bien de l’Union Africaine, attend de ces deux grandes organisations de réponses techniques à la situation de l’heure. D’autant plus que l’ONU et l’UA ont dépêché leurs Envoyés spéciaux en Rd Congo qui ont échangé tant avec la Majorité au pouvoir, qu’avec l’opposition.
Il est évident qu’en convoquant cette réunion consacrée à la situation en RDC, la communauté internationale s’est rendue compte que le blocage en ce qui concerne le processus électoral, n’est pas dû forcément à la volonté politique, plutôt un problème purement technique, notamment les difficultés techniques relevées par l’audit de l’Organisation internationale de la Francophonie. Celle-ci avait fait état notamment d’un fichier électoral obsolète. Il y a aussi la nécessité de l’amendement de la loi électorale pour l’enrôlement des nouveaux majeurs estimés à plus de 8 millions, l’incorporation de la diaspora et le financement du processus électoral. D’où la nécessité du dialogue convoqué par le Chef de l’Etat Joseph Kabila Kabange.
Des contraintes sérieuses subsistent
A la Majorité présidentielle, à l’opposition ou au niveau de la société civile, personne ne peut affirmer aujourd’hui que dans huit mois, la Commission Electorale Nationale Indépendante est en même d’organiser les élections présidentielle, législatives nationales et provinciales avec un fichier électoral corrompu, tel que démontré ci-dessus par les partenaires internationaux. Cette situation technique est consécutive aux contraintes relevées par l’organe technique d’appui à la démocratie, au lendemain de la publication du calendrier électoral partiel contesté, puis global récusé.
Partant de ces contraintes techniques et soucieux d’organiser les élections apaisées, les acteurs politiques sont en même de se mettre autour d’une table, réfléchir, discuter et trouver les voies et moyens susceptibles de répondre aux contraintes dégagées.
De ce dialogue, l’Union Africaine dans la démarche africaine a répondu à l’appel de Ban Ki-moon qui encourageait que les problèmes que connaissent les pays africains soient résolus avant tout au sein de leur sous-région. C’est dans ce contexte que l’ancien Premier ministre, Edem Kodjo a été envoyé par la Présidente de la Commission de l’UA, Dlamin Kosazana Zuma à la facilitation du dialogue entre parties prenantes au processus électoral en République Démocratique du Congo.
Le togolais qui avait été en réunion avec la centrale électorale a palpé du doigt les réalités congolaises relatives à la difficulté d’organiser les scrutins électoraux. De part et d’autre, il a conféré avec les différents responsables de partis politiques de l’opposition, et de sources crédibles nous apprenons qu’après avoir reçu la délégation de l’Union pour la Démocratie et les Progrès Social (UDPS) conduite par Bruno Mavungu, Edem Kodjo a pris le vol à destination de Bruxelles pour rencontrer le lider maximo. Même si la tâche de ce diplomate n’est pas aisée, il va tenter de dissuade ce grand parti de l’opposition de mettre un peu l’eau dans son vin et regarder dans la direction du réalisme politique face aux contraintes liées à l’organisation des élections apaisées en RDC.
La réduction du mandat de la Monusco, une nécessité
La volonté du Gouvernement de la RDC est que le processus de la réduction des effectifs de la Monusco en République Démocratique du Congo soit une réalité, en ce que, les FARDC sont en même de défendre le territoire national. Cette mission, la plus couteuse, la plus grande jamais déployée au monde, a été sujet à controverse au sein de la population face aux incursions rwandaises, ougandaises à l’Est de son territoire.
Compte tenu des moyens prévus et des gains d’efficacité que devrait apporter la transformation de la Force, notamment par la mise en place de bataillons à déploiement rapide, l’amélioration de la mobilité et le renforcement de la capacité de collecte d’informations, une nouvelle réduction du personnel militaire de la MONUSCO pourrait être envisagée sans compromettre la capacité de la Mission de s’acquitter de son mandat de protection des civils, notamment par la neutralisation des groupes armés. C’est pourquoi Ban Ki-moon recommande une nouvelle réduction de 1 700 membres du personnel militaire de la MONUSCO, outre la réduction de 2 000 soldats approuvée par la résolution 2211 (2015), pour examen par le Conseil de sécurité lorsqu’il se penchera sur le mandat de la MONUSCO, compte tenu des progrès accomplis dans l’élaboration d’une stratégie conjointe de sortie et en réduisant la menace que constituent les groupes armés. Dans le même temps, étant donné qu’il est de plus en plus difficile d’assurer le maintien de l’ordre dans le contexte du processus électoral, la MONUSCO va également revoir sa structure, en particulier pour ce qui est de la composante de police, afin de disposer des capacités nécessaires pour s’acquitter de son mandat de protection des civils. C’est autour de tous ces défis que les 15 membres du conseil de sécurité vont se pencher lors de leur réunion à Addis-Abeba (Ethiopie).
(JMNK et Pius Romain Rolland)