Lancé le 1er septembre dans un chapiteau de la cité de l’ Union Africaine pris d’ assaut par tous ceux qui ont souscrit pour un atterrissage en douceur du processus électoral congolais, le dialogue politique voulu inclusif avait aussitôt été suspendu pour 48 heures, le temps que les différentes composantes représentées harmonisent les listes de leurs délégués. La trêve demandée et obtenue auprès de la facilitation par le co-modérateur de l’ opposition, Vital Kamerhe devrait aussi servir à tenter de convaincre ceux qui trainent encore à la cité.
>> Lire aussi : Dialogue, cette fois-ci, c’ est parti
A la reprise lundi, 05 septembre, un autre besoin se fait sentir, la révision de la feuille de route afin d’ accroitre le quota des participants. Les délégués se mettent d’ accord pour revoir à la hausse le nombre de dialoguants. De 68 délégués par composante de la liste initiale, les listes ont été allongées de 25 autres délégués. Une fois l’ option levée, la feuille de route a été adoptée à l’ unanimité par la plénière.
Retweeted Edem Kodjo (@EdemKodjoRDC):
Dialogue national en #RDC, les parties prenantes adoptent la feuille de… fb.me/4V6D1nOFR
>> Lire aussi: Dialogue: La plénière revoit le quota des participants à la hausse
Formalités administratives ainsi closes, les choses sérieuses pouvaient enfin commencer. Les travaux doivent durent au maximum deux semaines et la facilitation n’ a pas du temps à perdre. La finalité des assises de la cité de l’ OUA, c’ est de traiter principalement de la problématique spécifique de l’organisation d’élections apaisées, crédibles et transparentes. Et quand on parle élections, il n’ y a pas mieux que Corneille Nangaapour éclairer la lanterne des dialoguants. C’ est ainsi que la facilitation fera appel au président de la centrale électorale. Dans un exposé magistral, le successeur de feu, Apollinaire Malu Malu va donner l’information nécessaire aux participants pour leur permettre de se décider en connaisseurs de la matière électorale. Ainsi, sa feuille de route aligne sept points principaux. Il s’agit de l’évaluation du processus électoral (problématique du système électoral), le fichier électoral, la séquence des élections, le calendrier électoral, les mesures d’équité et de transparence, la sécurisation du processus électoral, le budget et le financement des élections.
>> Lire aussi: La Ceni met les délégués au dialogue devant trois options
*Actrice principale de ce dialogue, la CENI à travers son président Corneille Nangaa a développé trois options pour permettre aux dialoguants de discuter en connaissance de cause. La première, c’est celle qui prévoit les législatives provinciales et locales en premier, suivies des indirects y afférant, présidentielle et législatives nationales en second (séquence du dernier calendrier publié par la CENI le 12 Février 2015). La deuxième aligne la Présidentielle et les législatives nationales en premier, législatives provinciales et locales en second, suivies des indirects y afférant (séquences expérimentées en 2006 et 2011 qui ont conduit à des arriérés de certains scrutins) et la troisième consiste dans l’organisation de tous les scrutins directs le même jour, suivis des indirects y afférant (séquences techniquement contraignantes: cas de la Zambie : 752,618 km2 et le Kenya : 581,309 km2 qui l’ont essayé et en gardent un souvenir amer).
>> Lire aussi: Dialogue politique: Chaudes empoignades sur le choix des trois options
Des questions ainsi posées, les ingrédients étaient réunis pour des chaudes empoignades. Nangaa a proposé trois options mais avec une préférence pour la tenue des élections après la refonte totale du fichier électoral. D’ après lui, cette opération de révision dudit fichier prendre au total 16 mois et un jour. A en croire le délégué de la Majorité présidentielle Léonard She Okitundu, la meilleure solution est celle adoptée par la CENI, puisqu’il ne sert à rien de s’entêter au respect du délai constitutionnel, du fait que le corps électoral ne soit pas déterminé.
> Lire aussi: Options Nangaa: La MP d’ accord pour la refonte totale du fichier électoral
La première s’occupera des élections, la deuxième de la sécurité et la troisième de la confiance et de l’équité. Les membres de ces commissions ont deux jours de travaux à savoir samedi et lundi pour proposer notamment les principaux éléments du “fameux accord politique”. Les restitutions se feront à partir de mardi 13 septembre 2016. Théoriquement, les travaux du dialogue doivent se clôturer dans quatre jours, difficile de pronostiquer sur une fin dans le délai. Toutefois, la facilitation se réserve le pouvoir de les proroger en cas de nécessité.
« Ce n’est pas l’heure du jugement, mais des solutions »
A la lumière de tout ce qui a été dit, l’évidence est que le processus électoral en Rd Congo a connu un retard dans sa mise en œuvre et il est important de s’assumer en toute responsabilité, et sauver la démocratie en décidant de la manière la plus responsable et cohérente de relancer le processus électoral. De même, les défis légaux, logistiques, financiers et sécuritaires requièrent encore sans doute des efforts supplémentaires de toutes les parties prenantes. Et ce, même si la CENI est confiante quant à la possibilité qu’offrent les présentes assises nationales afin de lever des options solides devant aider à préserver les acquis de notre démocratie.
>> Lire aussi:Quelle que soit l’ option à lever, le dialogue s’ imposait!