Dialogue politique national et inclusif: Cette fois-ci c’est parti

*L’étape de ce jour est particulièrement importante car, elle  consacre l’aboutissement du rêve du Président Joseph Kabila Kabange de convoquer le dialogue politique inclusif au cours duquel, dans leur sagesse habituelle, les acteurs de la classe politique et de la société civile  pourront trouver des solutions consensuelles dont le pays a grandement besoin 

*Edem Kodjo a souligné qu’il n’est pas venu embrasser la cause de x ou y. Il est là pour servir le Congo et pour servir l’Afrique. C’est la raison pour laquelle dès qu’il a été nommé, il s’est lancé dans le travail et c’est dans cet esprit de dévouement, de désintéressement qu’il a décidé de rencontrer toutes les forces vives de cette nation, pour se retrouver ensemble autour d’une table, afin de construire l’avenir

C’est la Cité de l’Union africaine de Ngaliema qui a été choisie comme lieu de rencontre entre acteurs politiques de la Majorité présidentielle,  l’opposition et de la société civile et des personnalités choisies par la facilitation.  A cela s’ajoute la délégation des femmes et jeunes à ces assises. En ce 1er septembre 2016, date du démarrage des assises du Dialogue national politique et inclusif de la République démocratique du Congo, sous la facilitation de l’Union africaine assisté d’un panel de partenaires internationaux  de la Rdc (Sadc, UA, Monusco, Union européenne, Nations Unies, Cirgl, etc.).

Quatre discours ont ponctué la cérémonie officielle du Dialogue politique inclusif, à savoir celui du Gouverneur de la ville province de Kinshasa, André Kimbuta ; l’intervention du Commissaire Paix et sécurité de la Commission de l’UA, Smaïl Chergui ; du Représentant  spécial du SG des Nations Unies en RDC et Chef de la Monusco, Maman Sidikou et le discours du Facilitateur Edem Kodjo. Un autre discours s’est improvisé, à savoir celui du co-modérateur Vital Kamhere.

Dans son speech, le Gouverneur de la Ville de Kinshasa a salué les assises qui se tiennent dans sa juridiction, en ce que les délégués aux assises veulent examiner et relever ensemble le défi qui s’impose à la Nation congolaise et qui concerne le processus électoral. Le Gouverneur se réjouit du fait que Kinshasa soit choisi pour abriter les assises. Il a salué le sens patriotique des délégués et leur bonne disposition à participer au dialogue.

Du moins, il reconnait que depuis la nuit des temps, les sociétés africaines traditionnelles ont inventé et expérimenté la pratique de l’arbre à palabre pour débattre et régler des conflits au sein d’un groupe et discuter des questions importantes à prendre, pour l’avenir d’une communauté. «  L’arbre à palabre constitue donc un mécanisme de maintien de la paix, de l’ordre et de la cohésion sociale », a dit le Gouverneur qui a salué la convocation de ces assises par le Chef de l’Etat Joseph Kabila, artisan de la paix, a-t-il mentionné.

En vertu de cette pratique traditionnelle séculaire de résolution de différends entre la classe politique, la classe sociale a consenti à se retrouver au sein du dialogue, et ensuite au regard du bénéficie à tirer pour la Rdc que les partenaires au Congo se sont mobilisés pour la réussite dudit dialogue et l’intérêt supérieur du Congo.  C’est à juste titre que le Gouverneur a lancé un appel pathétique à ceux qui hésitent encore, à rejoindre le train en route, à l’effet de l’enrichir non seulement de leur présence mais aussi et surtout de leur savoir.

«  Quand on sait là où l’on va, il devient plus facile de préciser le chemin qui y conduit » a-t-il  déclaré. Pour lui, les Kinoises et Kinois qu’ils représentent rêvent d’un jour où la guerre, les émeutes, les pillages, les appels à la ville morte et toute autre perturbation de la paix et de l’ordre public  seront rendus impossibles par la classe politique responsable, conscient du retard du développent que le Congo  ne cesse d’accumuler et la nécessité de donner priorité et urgence au chantier du redressement économique et social.

Il a souhaité à ces assises que les délégués incarnent l’esprit de paix, de l’unité et la cohésion de la fraternité du peuple congolais aux termes de ces assises que les forces et les efforts de la nation se coalisent pour l’émergence sociale et économique du Congo. « En présence d’une telle pensée, il ne peut y avoir place que pour l’effort de tous pour la recherche du bien-être commun en se reconnaissant comme fils et filles d’un même sang, conscient que les compétitions politiques doivent demeurer fraternelle si nous voulons que notre pays atteigne  les autres signes de la performance démocratique », a-t-il dit, tout en formulant les vœux qu’aux termes de ces assisses, ils sortent comme frères et sœurs unis par le sort, déterminés à bâtir un pays plus beau qu’avant par le labeur et par la paix. Il a invité les délégués au dialogue à  sourire puisqu’ils sont à Kinshasa, a-t-il conclu.

La Commission de l’UA se félicite

La symbolique de ce lieu est importante du fait que ces assises sont d’une grande portée, a dit l’Ambassadeur Smaïl Chergui. Pour le représentant personnel de Mme Kosazana Dlamini Zuma, la rencontre de ce jeudi 1erseptembre, qui se tient à la Cité de l’Union africaine est la symbolique de la hauteur de la plus belle capitale Kinshasa. Il a salué la classe politique congolaise et ses autorités pour avoir eu confiance en l’Union africaine en lui confiant la facilitation du Dialogue politique. « L’étape de ce jour est particulièrement importante car, elle  consacre l’aboutissement de Joseph Kabila de convoquer le dialogue politique inclusif au cours duquel dans leur sagesse habituelle, les acteurs de la classe politique et de la société civile  pourront trouver des solutions consensuelles dont le pays a grandement besoin », a-t-il souligné. Et d’ajouter que ces assises ont été souhaitées par l’ensemble de la communauté internationale à travers la Résolution 2277 dans le respect de la Constitution. « L’étape de ce jour couronne les efforts opiniâtres depuis la nomination d’Edem Kodjofacilitateur du dialogue désigné par l’UA…dans la conduite de ce processus à un moment a été  certes, difficile », a-t-il mentionnéIl a encouragé tous les délégués que  l’adoption de la feuille de route va permettre les discussions au sein du Dialogue.

Le souhait de l’UA est de voir dans cette salle de l’Union africaine toutes les sensibilités politiques congolaises représentées. Il déplore l’absence d’autres sensibilités, en invitant tous ceux qui n’ont pas encore rejoint le processus du dialogue quand bien même ils estimeraient que toutes les conditions préalables ne sont pas remplies, à venir rejoindre la table du dialogue, pour donner toute la chance à une solution politique consensuelle susceptible de sauvegarder les acquis démocratiques, la paix, la stabilité, la prospérité en RDC. C’est au tour de la table de négociation que toutes les questions se discutent sans tabou. Et d’affirmer que  le défi de l’UA et la Communauté internationale est celui de l’organisation des élections dans un climat de paix, de stabilité conformément aux instruments juridiques de la RDC et ceux de l’UA.

La Monusco salue le travail des FARDC

Le chef de la Monusco déplore la situation préoccupante au Nord-Kivu où 10 personnes ont été sauvagement massacrées dans le territoire de Rwangoma. Il présente ses condoléances aux familles éplorées. Il félicite également les FARDC qui abattent un travail remarquable.

Toutefois, il devrait être en Ouganda, pour discuter et mettre fin à ces tueries. Vu l’importance du dialogue, il estime nécessaire d’y être, il croit en la capacité des Congolais à  résoudre leurs différends, car pour les Nations unies, le dialogue est la seule voie pour régler les différends. La violence ne résout rien car, ce sont les innocents qui meurent aux dépens des acteurs politiques. La cérémonie d’aujourd’hui demeure une étape importante et salue les mesures prises par le Gouvernement de la République pour décrisper le climat politique.

Kodjo, l’église au milieu du village

Cette rencontre a été attendue non pas comme renouvellement rituel d’un acte routinier, mais en tant que signe avant-coureur d’une œuvre nouvelle pour le Congo. « Réunir ici cet impressionnant aréopage d’hommes et de femmes parmi les plus réputés et les plus chevronnés du pays venus de tous  les horizons politiques et de la société civile de la Rdc, nous offre l’avantage incomparable de toucher du doigt les enjeux de ce processus et les défis attendus », a souligné le facilitateur Edem Kodjo. Il a rappelé à l’assistance le passage historique de Patrice Emery Lumumba, lorsqu’il écrivit : « Ce que nous voudrions pour ce pays, c’est son droit d’une bonne vie honorable, à une dignité sans tache, à une indépendance sans restriction. Mort ou vivant, ce n’est pas ma personne qui compte, c’est le Congo ; c’est notre pauvre peuple dont on a transformé l’indépendance en une cage, d’où l’on nous regarde du dehors tantôt avec cette compassion bénévole, tantôt avec joie et plaisir, mais ma foi restera inébranlable. Je sais et je sens au fond de moi-même que tôt ou tard, mon peuple se débarrassera de tous ses ennemis intérieurs et extérieurs ; qu’il se lèvera comme un seul homme, pour dire non au capitalisme dégradant et honteux, et pour reprendre sa dignité », parole de Patrice Emery Lumumba.

Partant, Edem Kodjo qui rappelle l’héritage du défunt premier Premier ministre indépendant du Congo, laissé à sa progéniture, en fait sien et l’assume à ces assises du 1er septembre 2016, pour lesquelles les Congolais peuvent et doivent prouver à la face du monde qu’ils sont à même de se mettre ensemble et en mesure de poser de nouvelles fondations auxquelles la Rdc aspire profondément et  pour le meilleur à tous les niveaux ( politique, socioéconomique, technologique et scientifique) pour faire bouger et émerger le cœur plein de désir ardent de tous les Africains, à savoir la Rdc.

« Qu’il me plaise à cette occasion,  de saluer M. le Président de la République, Joseph Kabila Kabange et son gouvernement pour tous les efforts qui ont été faits jusqu’ici pour accompagner et soutenir cette tâche que nous entreprenons, en prenant des mesures qui ont contribués à détendre l’atmosphère, à permettre aux Congolais détenus de recouvrer quelques jours, pour quelques semaines d’autres la chaleur familiale. Nous lui sommes infiniment reconnaissants et lui demandons de poursuivre inlassablement ce qu’il a bien commencé », a mentionné le Facilitateur.

Cependant, la présence de l’ancien Premier ministre togolais à ces assises se justifie par le simple fait qu’il est au milieu du village entre les sensibilités politiques congolaises. « Pour remettre les choses dans son contexte, je ne suis donc  pas venu ici pour embrasser en particulier la cause de x ou d’y. Je ne suis pas venu ici pour me mettre à la disposition des causes partisanes. Je suis venu ici pour servir le Congo et pour servir l’Afrique. C’est la raison pour laquelle aussitôt après ma nomination, je me suis lancé dans le travail sans retenue du travail du facilitateur. C’est dans cet esprit de dévouement, de désintéressement que j’ai décidé de rencontrer toutes les forces vives de cette nation, de manière qu’on se retrouve ensemble autour d’une table pour construire l’avenir et bâtir le futur », a-t-il précisé.

C’est le lieu de l’indiquer, que le train de la constatation et de préalables a quitté depuis le 23 du mois passé la gare de l’Hôtel Béatrice, pour se diriger vers la cité de l’OUA, où toutes les sensibilités sont  cordialement invitées à sauver la Rdc. « Mieux vaut dialoguer avant le chaos, que de le faire après avoir comptabilisé les morts innocentes », a dit Vital Kamerhe, Co-modérateur au dialogue.

(Pius Romain Rolland )