Election partielle du Bureau : la MP confirme qu’il dispose encore d’une majorité confortable à l’Assemblée nationale

Plus qu’une simple victoire, l’élection de Floribert Luhonge et de Nono Berocan est un succès personnel pour l’Autorité morale de la MP dont le leadership était en jeu au cours de ce vote.

Joseph Kabila peut boire du petit lait. Il dispose encore de la majorité à la Chambre. C’est le principal enseignement de l’élection partielle du Bureau intervenu le samedi 17 octobre.

Quoique sevrés d’une bonne partie des élus G7, les députés de la Majorité présidentielle (MP) et leurs alliés ont respecté le mot d’ordre Mission accomplie.

Rarement élection à la Chambre n’a autant débordé le cadre strictement parlementaire comme le vote de samedi dernier. Au-delà de l’élection du 1er Vice-président et du Rapporteur, l’enjeu du scrutin était l’identification de la majorité à l’Assemblée nationale. Après l’hémorragie consécutive à l’exclusion du G7 de la MP, il devenait vital pour le Pouvoir de s’assurer – et de se rassurer – qu’il détient encore la majorité dans l’Hémicycle.

La réponse est oui. Autrement, le ticket Luhonge-Berocan aurait été recalé. Plus qu’une simple victoire, l’élection de Floribert Luhonge et de Nono Berocan est un succès personnel pour l’Autorité morale de la MP. Le leadership du Raïs était en jeu. Un vote négatif aurait été catastrophique et lourd de conséquences. Cela aurait voulu dire que le Pouvoir ne dispose plus de majorité à l’Assemblée nationale.

Dans le contexte pré-électoral qui est le nôtre, cette bérézina aurait eu valeur de désaveu. L’on comprend des lors que les principaux éléphants de la Majorité parlementaire n’aient pas boudé leur plaisir. Secrétaire général de la MP et, donc, gardien du temple, Aubin Minaku a de quoi savourer la success story. Comme président de l’Assemblée nationale, il a su tenir le gouvernail par mauvais temps. S’il est estampillé MP, Aubin Minaku a joué son rôle de speaker Constitution et Règlement intérieur en bandoulière.

Comme « chef d’Etat major » des troupes kabilistes, l’élu d’Idiofa a été au four et au moulin. Il est des moments où en politique seul le résultat compte. C’est le cas pour la bataille du bureau.

Un combat gagné à la régulière par la MP. Samedi 17 octobre dans et hors la salle des Congrès, dimanche dans un palace du centre ville, il a flotté un sentiment de mission accomplie.

Luhonge et Berocan placés au perchoir

Les députés nationaux ont élu leurs collègues Floribert Luhonge Kabinda Ngoy et Nono Berocan Keraure respectivement aux postes de premier Vice-président et Rapporteur de l’Assemblée nationale, samedi 17 octobre. Ce, en remplacement de Mwando Nsimba et Norbert Ezadry, démissionnaires.

Floribert Luhonge Kabinda Ngoy a été élu premier vice-président de la chambre basse du Parlement à l’issue du scrutin organisé, samedi dernier 17 octobre, au Palais du peuple.

Après dépouillement, Floribert Luhonge a obtenu 271 voix contre 169 pour son challenger, Henri-Thomas Lokondo, sur 442 suffrages exprimés dont deux bulletins nuls.

Député de la Majorité, Floribert Luhonge remplace à ce poste Charles Mwando Nsimba qui a démissionné, en septembre dernier, à la suite de l’exclusion de son parti, l’Union nationale des démocrates fédéralistes (Unadef), de la Majorité présidentielle (MP).

Le nouveau premier vice-président de l’Assemblée nationale a remercié tous ceux qui lui ont fait confiance et a promis de travailler pour l’intérêt de tous les députés.

« Nous allons travailler ensemble pour tout le monde et nous mettre tous en programme pour que la démocratie puisse évoluer », s’est-il exprimé.

Il a également dit toute sa reconnaissance au chef de l’Etat, Joseph Kabila, pour tous les efforts qu’il ne cesse de déployer pour la paix sans laquelle il est impossible de travailler sereinement.

Bon perdant, le challenger de Luhonge, Henri-Thomas Lokondo, a félicité le nouveau 1er Vice-président de l’Assemblée nationale.

Pour l’élu de Mbandaka, cette élection est une preuve de démocratie au sein de la Majorité présidentielle (MP).

Le poste de rapporteur de l’Assemblée nationale est remporté par Nono Berocan avec 335 voix contre 94 voix pour Espérance Musafiri sur 442 votants. L’élu de l’Ituri remplace à ce poste Norbert Ezadry qui avait démissionné, en septembre dernier, après l’exclusion de son parti, le Mouvement social pour le renouveau (MSR) de la MP.

Le nouveau rapporteur de la chambre basse du Parlement affirme être à la disposition de ses collègues. En remerciant d’abord son Dieu : « Je remercie mon Dieu pour ce qu’il fait de moi aujourd’hui. Lui seul connait d’où je viens ».

Il a, lui aussi, remercié ses collègues députés pour avoir voté pour lui et leur a demandé de l’accompagner dans son travail de Rapporteur.

« J’ai besoin de vos conseils, de vos suggestions et je serai toujours flexible et réceptif. Je remercie également le président de l’Assemblée nationale pour son soutien moral. Je voudrais aussi dire aux autres membres du Bureau que je viens travailler dans un esprit de cohésion, d’humilité et d’efficacité pour leur prouver que je suis compétent ».

A l’issue de ce scrutin, le bureau de la chambre basse du Parlement affiche complet, après le vide laissé par la démission des membres du G7. Aubin Minaku a invité peu après leur élection, les deux élus à prendre place au perchoir de l’Assemblée nationale pour être salué par l’auditoire.

Le président de l’Assemblée nationale s’est réjoui de la tenue de ces élections, qu’il a jugées « transparentes et crédibles ». Aubin Minaku a indiqué que « ce n’est pas la victoire de Luhonge sur Lokondo, ni celle de Berocan sur Musafiri, mais bien « la victoire de la démocratie, le triomphe de la vérité, du courage sur toute autre considération ».

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