Financement des élections en Rd Congo : La Belgique prête à mettre la main à la poche

La Belgique s’engage à mettre la main à la poche pour soutenir l’organisation des élections en Rdc, depuis les locales jusqu’aux présidentielles. Au cours d’un entretien hier mercredi avec le Président de l’Assemblée nationale, Didier Reynders a indiqué que le calendrier global publié par la CENI est très ambitieux et nécessite l’implication de tous les acteurs : bailleurs de fonds, classe politique, presse et autres pour son application sans écueils

 

Le Vice-Premier ministre belge a salué la détermination de Aubin Minaku, Président de l’Assemblée nationale, à donner à la CENI la logistique juridique voulue et à préserver le consensus et la cohésion nationale que crée déjà la loi électorale et le calendrier de la CENI, pour un atterrissage en douceur du processus électoral

A Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo depuis dimanche 22 février 2015, c’est hier que la délégation que conduisait Didier Reynders, Vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères a bouclé son séjour par une conférence de presse à la résidence de l’ambassadeur de Belgique en Rd Congo. Avant cette étape, la délégation a été reçue dans pratiquement toutes les institutions du pays, avant de se déplacer vers Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu. 

Avant de prendre l’avion devant le conduire en Belgique, Didier Reynders a été reçu par Aubin Minaku, Président de l’Assemblée nationale, avec lequel il a échangé sur un certain nombre de thèmes que les deux parties cherchent à savoir comment progresser. D’abord au sujet du processus électoral, il a noté le fait qu’il y a eu un débat important à l’Assemblée nationale et il a constaté qu’un calendrier est en place proposé par la CENI. Il a insisté sur la nécessité d’aller aux élections depuis les locales jusqu’aux législative et présidentielle en novembre 2016. Une démarche que son pays va tenter d’appuyer, afin de voir sous quelle forme les partenaires internationaux dont la Belgique peuvent l’appuyer. 

Le deuxième thème de leur échange, parce qu’il venait de Goma, c’est le progrès que le pays a réalisé depuis plusieurs années à l’Est quand on voit que le M23 a pu être battu sur terrain, mais que d’autres opérations se sont développées. Il a encouragé la volonté claire du Président de la République d’aller vers des opérations concernant les FDLR. 

Il a déclaré à la presse avoir aussi parlé d’un certain nombre de dossiers qu’il souhaite voir avancer à l’Assemblée nationale. Il y a des sujets qui seraient très intéressants pour nos relations bilatérales. Il a regretté souvent la façon dont les déclarations, les commentaires peuvent provoquer des incidents, parce que dit-il, la presse a tendance à gonfler certaines informations. Au-delà de ces incidents, on doit mener une coopération de plus en plus engagée avec l’Assemblée, par exemple, voir avancer la ratification d’une convention sur la protection des investissements réciproques que des Congolais font en Belgique et des Belges au Congo. C’est aussi voir comment vont évoluer les dossiers très sensibles, comme celui de l’adoption des Congolais. 

« Nous avons eu une discussion qui permet de démontrer la volonté de constater le progrès réalisé et d’essayer de travailler ensemble pour aller plus loin quels que soient les incidents qui peuvent émailler les contacts entre nos responsables politiques et la presse », dit-il. 

La Belgique apporte 5 millions de dollars Us pour les élections

Réagissant par rapport au calendrier global des élections en Rd Congo, Didier Reynders a indiqué qu’il est très ambitieux. « C’est maintenant aux Congolais de voir comment le mettre en œuvre, parce que c’est un calendrier proposé par la CENI. Là il y a un dialogue qui a lieu entre les responsables politiques congolais. Ce que nous souhaitons, qu’on puisse effectivement, comme c’est prévu, avancer dans le respect de la constitution vers les différentes élections, surtout celles qui sont prévues avec un échéancier constitutionnel, l’élection présidentielle jumelée aux législatives », explique-t-il, tout en avouant qu’en rencontrant tous les représentants de l’opposition, il a constaté la volonté de s’inscrire dans le calendrier qui mène aux élections législatives et présidentielle à la fin du parcours le 27 novembre 2016. 

Pour lui, s’il y a un dialogue à organiser, le Parlement est le lieu indiqué pour le faire entre la Majorité et l’Opposition sur la méthode qui va être suivie. Il faut en tout cas qu’il n’y ait pas d’opposition majeure de la façon dont les choses se déroulent. Le consensus, on ne l’atteint jamais nulle part par tous de manière complète. 

Et au sujet de la contribution de son pays dans l’organisation des élections en Rd Congo, le chef de la coopération belge répond qu’il y a déjà un budget prévu pour des élections locales. « Je crois qu’il y avait 5 millions d’Euros qui étaient encore à débloquer. Nous allons regarder le calendrier de manière détaillée, voir quels sont les coûts exacts, peut-être ceux avec la communauté internationale, avec la Monusco qui est présente, qui a une capacité logistique aussi, des coûts que l’on peut réduire. Quand nous aurons défini l’appréciation du budget global, nous verrons comment la communauté internationale et la Belgique, nous pouvons venir en appui », précise-t-il.

L’Avenir