La Majorité embarquera dans le navire Tshibala. L’Opposition signataire et non signataire est aussi prête. Les autres éléments tanguant entre la société civile et l’Opposition Républicaine seront au rendez-vous. Les jeux sont, apparemment, déjà faits d’avance. Ce qui saute aux yeux, au regard de derniers développement de la situation, est que Bruno Tshibala semble bien marcher sur des brassards déjà tracés par son mandant. D’où, les formalités actuelles auxquelles il s’affaire, depuis ces deux jours de mardi à mercredi, iront si vite que Tshibangu Kalala, l’une des personnalités consultées, n’hésite pas à subodorer la publication du nouveau gouvernement, dès le début de la semaine prochaine. Bruno Tshibala mettra, certes, les siens. Mais, le gros du travail semble avoir été ficelé. Le moins que l’on puisse dire est que la Majorité pèsera et jouera le tout pour le tout, dans la composition de cette nouvelle équipe gouvernementale. L’Ordonnance présidentielle, signale-t-on, ne saurait plus attendre longtemps, comme ce fut le cas, autrefois, avec celle de son prédécesseur, Samy Badibanga, devenu, si tôt, démissionnaire.
Peau dure
Il aura tout fait mais, sans convaincre l’axe Félix-Lumbi. S’il tentait de rester jour et nuit devant leurs portes, Tshibala Bruno, même s’il était investi d’une mission divine, ne réussirait pas à ramener ce Rassemblement-là, dans les arcanes de son tout nouveau pouvoir arraché, comme tout le monde le sait, sur la seule volonté du Président Kabila. Tout au moins, dans les consultations qu’il mène, il pourrait compter sur la transhumance politique, pour récupérer d’une manière et d’une autre, des brebis scrofuleuses de l’axe de Limete, qu’il n’aura, peut-être, attrapées que miraculeusement.
Ratissage
Kamerhe était avec Tshibala hier mercredi 12 avril 2017 , à la Cité de l’Union Africaine. Il y conduisait une forte délégation de l’Opposition signataire de l’Accord du 18 octobre 2016. Etaient également à ses côtés, Jean-Lucien Bussa Togba, José Makila, Azarias Ruberwa Manywa et Steve Mbikayi.
Aubin Minaku Ndjalandjoko est, pour sa part, venu voir le tout nouveau Premier Ministre, pour s’enquérir des orientations fixées pour la formation du gouvernement.
Auparavant, Michel Bongongo, agissant toujours à l’ombre de Kengo wa Dondo, pour le compte de l’Opposition Républicaine, a conféré dans la même journée d’hier, avec Tshibala. Mardi 11 avril, dès l’ouverture solennelle de ses consultations, l’agenda du PM prévoyait d’autres échanges engageant notamment, la Dynamique de l’Opposition politique, le Rassemblement, du moins, dans l’aile de Joseph Olenghankoy. Tandis que les autres, c’est-à-dire, l’Udps et l’autre aile dure du Rassemblement ont brûlé la politesse à Bruno Tshibala, en déclinant, simplement, cette offre qu’ils considèrent, par ailleurs, comme un petit cadeau empoisonné. Ils disent en plus que Bruno Tshibala, chassé, par eux, du Rassemblement et de l’Udps, n’était mieux pas placé pour parler de l’application intégrale de l’Accord du 31 décembre 2016.
De son côté, le Front pour le Respect de la Constitution, mené par le tandem Bazaïba – Babala, ne rêvent que de la présidence du CNSA, pour jouer à l’arbitre entre la Majorité et le Rassemblement, si jamais la transition était engagée vers des élections réellement libres et démocratiques, fin décembre 2017.
Bouclage
Tour à tour, les figures emblématiques de la classe politique, parmi celles qui, généralement, ont participé, de manière active, à l’avènement de l’ère de paix sur pied de deux Accords conclus respectivement, le 18 octobre 2016 et le 31 décembre 2016, ont rencontré Bruno Tshibala Nzenzhe, nommé Premier Ministre, au terme d’une Ordonnance dont le Président Joseph Kabila avait pris soin d’annoncer pompeusement la teneur devant les Députés et Sénateurs, réunis en Congrès, au Parlement et de concrétiser, officiellement, le 7 avril 2017. Ayant bouclé la boucle des consultations, hier, en fin de la soirée, que reste-t-il encore ? Sinon que d’attendre l’annonce sur les antennes de la télévision d’Etat de la composition de ce gouvernement à la tête duquel, Bruno Tshibala veut travailler jusqu’aux élections, telles que fixées dans le chrono fixé au Centre Interdiocésain, sous la barbe des Evêques.
Une fois connue, cette équipe sera tenue de passer au Parlement, pour y défendre le programme d’action, avant de revenir, évidemment, sur les affaires du Budget. Ceci mettrait, par exemple, à ce gouvernement, s’il est investi, de mettre un terme au régime des crédits provisoires qui n’a trop duré.
La Prospérité