Sur le Dialogue, tous les protagonistes congolais ont fini de s’exprimer. Pas nécessairement avec la même tonalité. Pas forcément dans le même sens. Alors, devrions -nous entonner une ode au Dialogue ou plutôt jeter une dernière pelletée de terre sur le fœtus de ce Forum ? C’est la question qui taraude plus d’un congolais en ce 2015 crépusculaire. Dans le landerneau politique kinois, s’il est une personne-ressource capable d’appréhender la problématique du Dialogue avec autant de maîtrise que de sérénité, c’est bien le coordonnateur du Mécanisme national de suivi de l’Accord-cadre (MNS). Dégagé des contingences opportunistes liées au positionnement, François Muamba est d’avis que tout le monde veut aller au Dialogue. Et ce Dialogue sera inclusif ou ne sera pas. Dans la dernière adresse du Président de la république à la Nation via le Congrès, le coordonnateur du MNS y voit la même volonté pro dialogue. » Le Président veut aller réellement aller au Dialogue inclusif « , constate Muamba. Au demeurant, relève le coordonnateur du MNS, le Dialogue entre Congolais est déjà engagé. Toutes ces rencontres, ces consultations y compris celles initiées par l’ambassadeur Saïd Djinnit , participent justement du souci des Congolais de parvenir au plus petit dénominateur commun sur base duquel le Dialogue dans sa phase formelle peut commencer. Alors, méthode Coué de la part de François Muamba ? Ou optimisme béat ? Ni l’un, ni l’autre parce qu’au bout d’heure d’un entretien avec Willy Kalengay d’Amen TV, Robert Lusense de la RTNC et José Nawej de Forum des As, cet homme qui a l’Accord -cadre et les résolutions subséquentes chevillés au corps – fonction oblige- donne les raisons d’un optimisme…réfléchi. Morceaux choisis.
Dans son discours au Congrès, le chef de l’Etat fait encore appel au Dialogue. Est-ce un signe d’échec ou encore cette main tendue ?
Merci, nous devons donc pouvoir commencer par là. Nous avons suivi, en effet, l’état de la Nation tel que dressé par son Excellence le Président de la République et le chapitre effectivement sur lequel tout le monde l’attendait qui correspond aux enjeux essentiels du moment. Cette question d’aller vers les élections. Et troisième, notre processus de démocratisation en construction, appelé à se raffermir, à s’améliorer chaque fois davantage. Et il se trouve en effet que ce troisième exercice, après 2006 et 2011, indique qu’il y a des défis extrêmement importants qui doivent être relevés et pour lesquels nous devons trouver des solutions avant le Dialogue. Je note que lorsqu’on a ainsi posé le problème il faut être précis. Les spéciaux ont peut-être cherché toutes les solutions mais se tenaient à côté de l’exacte perception du problème. On ne sera pas avancé en avançant des thèses qui ne correspondent pas à la réalité.
Le contexte du Dialogue
De quoi parlons-nous ? D’une manière ramassée, nous sommes allés en 2006 aux élections. Le Président de la République lui-même le répète souvent, en dépit des avancées qu’on avait notées en ce moment-là après le 1+4, il faut tout de même noter que pour retrouver la stabilité au cours de ce premier mandat du Président de la République, il a fallut tout de même dégager de Kinshasa les charges assorties des protagonistes au second tour a été dégagé de la ville de Kinshasa par les armes. Ce n’est pas rien. En 2006, on se souvient, que de notre mode d’élection à deux tours de la Présidentielle, on est passé à un seul tour et que les deux premiers -le Président de la République qui a gagné cette élection et le président Tshisekedi qui en est sorti deuxième-. On est tombé toute de suite dans la contestation. Le deuxième a contesté le premier et là aussi le constat est là. Ce qu’effectivement de cette contestation est née ce qu’aujourd’hui on qualifie de crise, c’est-à-dire on est entré dans un processus de recherche de cohésion, de recherche de stabilisation.
Par ailleurs regardez l’implication de la dimension internationale -puisque nous avons eu à faire en 2012 notamment à une rébellion qui a été instrumentalisée à partir de l’extérieur- toute chose qui nous a conduits, c’est important de le dire, en effet à cet Accord-cadre pour la paix et la stabilisation chez nous mais aussi dans l’ensemble de la région. Et ce n’est pas par hasard que parmi les engagements forts qui avaient été pris à cette occasion il y a eu cette réunion extrêmement importante que nous appelions au Mécanisme » la ligne numéro 6 qui stipule la nécessité de promouvoir la réconciliation nationale, la tolérance et la démocratisation. Voici donc en termes que faire là où très exactement les protagonistes que j’ai indiqués toute à l’heure à savoir le Président de la République gagnant à l’élection de 2006 à 2011 et le deuxième qui avait contesté. Les deux ont choisi la voie du Dialogue comme étant la voie royale pour pouvoir arriver à définir les conditions dans lesquelles 2016, pour les élections qui viennent, nous ne puissions pas revivre 2006, nous ne puissions pas revivre 2011 et que nous puissions aller vers ce que tout le monde maintenant a l’habitude de qualifier d’un processus électoral apaisé. La feuille de route de l’UDPS est là pour l’indiquer et en ce y compris donc la dernière intervention du Président de la République devant la Nation est là aussi pour l’affirmer. Voilà un petit peu le contexte qui fait qu’aujourd’hui nous puissions aller au Dialogue.
Le Dialogue, pas évident pour tout le monde ?
Ce n’est pas évident pour tout le monde puisqu’au stade où on en est, que ça soit en termes de l’Accord-cadre ou des Résolutions des Nations Unies subséquentes, que ça soit du point de vue de la volonté politique interne (j’ai indiqué toute à l’heure la feuille de route de l’UDPS à titre d’exemple et des autres initiatives des autres opposants qui ont été prises entretemps) – on voit bien que ce à quoi nous devons nous employer cette fois-ci, contrairement au passé, c’est non seulement de pouvoir se parler puisqu’il y a des problèmes objectifs qui sont là, qui sont clairs et qui qui ont besoin d’être résolus avant que nous allions à cette échéance de 2016, mais d’une manière inclusive. Ils sont pleins les faits que depuis à peu après un an des initiatives ont été prises.
Nos services spéciaux ont fait un travail très intéressant de déblayer le terrain en prenant contacts avec les uns et les autres non seulement du côté de la Majorité mais également de cette opposition qui est plurielle. Si cela avait pu permettre non seulement d’amener les gens à se parler et d’une manière inclusive, nous ne serions pas là aujourd’hui entrain de discuter. Ce que ce travail demandait à être parachevé. Je note que le Président de la République lui-même est entré en scène. De ce point de vue procédant à son tour et à son niveau à des concertations qui ont effectivement concerné toutes les strates. Une fois de plus, force est de constater qu’il faut que ça soit inclusif. Il semblerait que le travail à la fois des services spéciaux et du Président de la République ait porté des résultats. Les résultats sont là. Lesquels ? Tout le monde, je répète pour que ça soit très clair, tout le monde est d’accord aujourd’hui pour aller au Dialogue.
Je note simplement qu’il y a deux catégories. La première catégorie de ceux qui disent allons au Dialogue, tous les sujets sont des sujets de discussion mettons-les sur la table, et ceux qui disent nous sommes d’accord avec le Dialogue mais à condition que, à condition que… Donc, la problématique qui se pose aujourd’hui et pour laquelle le chef de l’Etat a dû, pour la énième fois, faire appel aux uns et aux autres consiste à rencontrer ce défi d’inclusivité et dans quelle modalité pour y arriver in fine. Ce que, là aussi, et j’aimerais terminer par rapport à cette question que vous avez posez et qui est extrêmement importante, je constate que les points de vue ce sont beaucoup plus rapprochés. On Dialogue, mais en réalité ce Dialogue a commencé à distance, d’une manière différenciée. Mais en vérité, qu’on appelle ça pré-dialogue ou discussions préliminaires, cette affaire-là a permis à ce stade, en ce y compris tous les travaux qui ont été faits en amont, à rapprocher les points de vue.
De quelle manière ?
On se souvient tout de même que, et ce n’est un secret pour personne, la position du Président de la République ne considérait qu’au bout de 55 ans d’indépendance il n’est pas fondé si les Congolais doivent se parler, faire à une médiation extérieure. C’est aussi du côté de l’Opposition, pour ne reprendre que la branche principale qui constitue la colonne vertébrale c’est-à-dire l’UDPS et en particulier la position de son président Tshisekedi Wa Mulumba, c’est-à-dire il n’y aura de Dialogue que s’il y a médiation. Mais où est-ce qu’on en est aujourd’hui ? Lundi, on a suivi le Président de la République, et il a indiqué très clairement qu’on a quitté le terrain de la médiation et on est sur le terrain de plus en plus consensuel de la facilitation. Et que donc il me semble que nous devons simplement à ce stade, puisque le secrétaire général des Nations Unies a reçu les deux lettres venant de l’UDPS d’une part et surtout, portant en conséquence, cette fois-ci venant du Président de la République pour demander cette facilitation, il me semble que maintenant il faut que nous soyons simplement conséquents avec nous-mêmes. Que nous puissions exhorter au secrétaire général des Nations Unies à designer d’une manière formelle ce facilitateur d’une part et que d’autre part nous puissions laisser à cette facilitation le temps et l’opportunité de reprendre contact avec les uns et les autres et de pouvoir fournir un rapport sur base duquel il sera possible de définir le plus petit dénominateur commun qui ferait que les gens qui se parlent à distance aujourd’hui puissent se rencontrer dans une même salle pour que nous puissions aller de l’avant.
Entendement différents des uns et des autres. Est-ce qu’il y a un entendement institutionnel du Dialogue. Qu’entend François Muamba du Dialogue ?
Les éléments objectifs constitutifs de l’agenda du futur dialogue exige cela. Il s’agit de quoi ? Nous avons en perspective, nous sommes là pour faire la promotion de la démocratisation, nous n’allons pas être parmi ceux qui allons argumenter contre le processus électoral. Nous avons des élections à tenir dans notre pays. Nous constatons au jour d’aujourd’hui d’une manière objectif je ne dis pas qui est responsable, qui a fait quoi. Clairement, toute chose égale par ailleurs, refaire ce qui s’est fait en 2011 dans la ville ? Allons-nous y aller sans avoir résolu un certain nombre de problèmes quant à la responsabilité de la mise en œuvre relevait par exemple du Gouvernement ? C’est vrai, notre Gouvernement avait par exemple depuis 2011 la responsabilité de mettre de côté des fonds chaque année de manière à ce que par exemple aujourd’hui nous ne puissions pas avoir besoin de demander…… Le chef de l’Etat a parlé de 500 millions USD sur un total d’un milliard 300. Ça c’est le budget 2016, mais dans le budget 2015, 2014, 2013 en 2012… toutes ces années est-ce que nous avons été assez conséquents en sachant qu’il y a des échéances qui viennent. Aujourd’hui force est de constater avec le Président de la République s’il devait y avoir, c’est un défi que de collecter dans ce pays 500 millions USD comme en, espèces liquides et trébuchantes. Que quand bien même ce serait cela ça ne suffit pour faire ce qu’il faut faire.
» Nous sommes déjà devant un premier coup dur. Il faut que quelqu’un vienne nous aider à créer cette inclusivité »
Donc qui va alors trancher ? Oui j’attends dire qu’il y a des institutions. Très bien. Si ces institutions font partie du problème qu’est-ce qu’on fait ? La CENI est une institution, c’est son rôle. Mais lorsque nous disons qu’il y a eu cette problématique notamment qui nous vient de 2011 : les résultats électoraux catastrophiques et ça donné lieu à une contestation. Est-ce que dans sa structuration actuelle, dans son mode de fonctionnement actuel tout le monde est d’accord pour dire si demain il sortait quelque chose des urnes et que si c’est celui-là qui a publié les résultats nous allons tous dire amen. Il semble que si nous devons anticiper sur les contestations qui sont en l’air, à venir, nous devons pouvoir….. Mais qui va le faire ? Voici donc ce qui est à rajouter à certain nombre des défis qui concerne par ailleurs la question des fichiers, qui concerne la problématique la sécurisation etc. Tous ces sujets sont des sujets qui doivent pouvoir être mis sur la table et pouvoir être réglés… Un, il y avait des gens ou des institutions pour le faire, mais ça n’a pas été fait. Deux, c’est nous qui devons, entre Congolais, nous retrouver pour donner des indications à ces institutions-là. Et encadrer ça de telle manière à ce que les choses qui auraient être faites et ne l’ont pas été. Ça c’est l’agenda du futur dialogue puisqu’il faut y aller et qu’au départ chacun à un point de vue. Admettons que maintenant nous sommes d’accord pour cette facilitation, le Président de la République lui-même, dans son message précédent, a indiqué oui à la facilitation à condition que ça au coup par coup par exemple quand un coup dur. J’observe que nous sommes devant un premier coup dur. Parce qu’il y aura un dialogue inclusif ou il n’y aura pas de dialogue. Parce que si c’est pour faire quelque chose qu’on a déjà fait et qui n’a pas apporté les résultats, ce n’est pas la peine. Donc le premier coup dur est là. Il faut que quelqu’un vienne et nous aide à créer cette inclusivité.
En quoi ce Dialogue est différent du Dialogue entre Congolais de Sun-City ?
Ce n’est pas du tout la même chose. Merci de m’avoir rappelé que nous sommes passés par cet exercice-là c’est vrai. C’était la réunification de la RDC qui connaissait une partition de fait. Donc le problème majeur qu’il y avait à résoudre c’est comment recoller les morceaux et que donc l’initiative de ces pourparlers a été totalement une initiative internationale. C’était les Nations Unies, c’est l’UA et d’autres instances notamment la SADC qui avait été à la manœuvre. Ce n’est pas comparable à une situation où nous avons des instituions à la fois légales et légitimes. Je l’ai dit toute à l’heure. A partir du moment où il y a eu défaillance institutionnelle que faire ? On laisse le chaos s’installer ? On en appelle directement à l’arbitrage du peuple ou est-ce qu’on considère que ce peuple a des représentants, des structures intermédiaires qui peuvent gérer une telle situation. Il semble que l’entendement que nous avons les uns et les autres à ce stade c’est que la classe politique -en ce y compris dans sa dimension société civile- prenne ses responsabilités. On est qu’à même là pour quelque chose.
L’UDPS rejoint le camp du non, la Dynamique préfère la tripartite… est-ce que la main de Kabila restera toujours tendue ?
Vous avez parfaitement raison, mais vous êtes dans la perception. Pour les questions politiques parfois la perception a plus de pertinences que la réalité. Et la vérité c’est quoi ? La vérité est que lorsque qu’on en vient à considérer l’impérieuse nécessité d’aller à l’inclusivité, il nous faut -il faut que ça soit audible par rapport à notre propre opinion- nous puissions par ailleurs, mais si nous ne nous mettons pas d’accord nous puissions choisir un instrument de mesure. Il n’y a que ce qui est mesurable qui puisse s’imposer à l’esprit. Qu’est-ce que ce peuple congolais a fait en 2011 ? Si vous prenez le score du Président de la République en 2011 vous additionnez avec celui du président Tshisekedi de l’UDPS, vous avez là une expression en terme de suffrages exprimés par notre peuple qui dépassent les 80%. Donc, nous, coordonateur du Mécanisme que je suis, la problématique du numéro 6 : promouvoir la réconciliation nationale. J’ai comme question subsidiaire, il s’agirait de réconcilier qui avec qui. Je note que lorsqu’on parle du Président de la République, lorsqu’on parle du président Tshisekedi on est entrain de parler à plus de 80% des Congolais. L’inclusivité ne veut pas dire que le monsieur le Président de la République, que monsieur Tshisekedi. Les 20% qui restent ce sont des Congolais, ils ont un point de vue.
» Puisqu’il y a des conditions préalables que posent certains de nos compatriotes il ne faut pas renvoyer cela par le revers de la main »
Admettons tout de même, parce que je vois la question de savoir mais oui on parle tout le temps de l’UDPS tout ça etc. et du Président de la République, que vous aurez beau réunir les 20%, si vous n’avez pas réglé le problème au niveau des 80% vous n’êtes en tout cas pas prêt de la solution. Cela dit, je note également que s’agissant de qui a rejoint qui du point de vue de la posture par rapport au fait d’aller au dialogue – je lisais encore ce matin Géopolis, j’ai vu que le porte-parole de l’UDPS Bruno Tshibala en manchette » Nous sommes là pour aller au Dialogue « . Il faut le distinguo entre les discussions préliminaires au sens de dire à quelle condition nous accepterions. J’ai qualifié dès le départ du moment où j’ai pris la parole j’ai bien dit tout le monde veut y aller. Il reste simplement à régler le problème. Tout le monde veut y aller. Ceux qui ne posent pas des conditions, pas de problème. Ceux qui posent des questions comment faire pour les y amener. C’est ce que j’ai appelé le plus petit dénominateur commun. Et qui peut le faire dès lors que les services spéciaux ont fait leur travail. Le Président de la République lui-même s’est impliqué au niveau de ces consultations. Il semblerait qu’aujourd’hui, comme j’indiquais, les points de vue se rapprochent vers ce travail. Le coup dur est là. Il faut de l’inclusivité et quelqu’un qui soit de l’extérieur et qui pourrait, en allant voir, en ayant le temps, repartir chez les uns et chez les autres pour pouvoir identifier le minimum des choses si ces choses étaient faites.
Tout le monde serait là pour fixer des règles opposables à nos propres institutions. Que ça ne soit pas le fait d’une faction des Congolais ou d’une partie des Congolais. Cette représentativité est essentielle. Et à notre tour nous encourageons véritablement tout le monde à considérer que tous les points de vue sont les bienvenus, sont à considérer mais que cela ne vaut que si nous arrivons à nous parler. Puisqu’il y a des conditions préalables que posent certains de nos compatriotes il ne faut pas renvoyer cela par le revers de la main. Nous disons allons à l’écoute. La leçon de ces conditions qui sont posées, quelque chose à retenir et qui ferait que si tout le monde est écouté et si tout le monde a la volonté d’aller vers une solution en se disant l’essentiel c’est de sauver le Congo, je suis convaincu que ce Dialogue va pouvoir se tenir dans les meilleur délais.
Pourquoi tout change tout d’un coup alors que le chemin a été balisé au pré-dialogue auquel vous avez participé ?
Il faut faire attention aux commentaires en ce y compris ne pas réduire la pensée, la vision du Président de la République à une phrase ou à un chapitre comme objectivement lire de son message à la Nation. Il faut prendre, me semble-t-il modestement ce que j’indique ce que lisons et relisons l’ensemble. Le Président de la République, me semble-t-il, s’est exprimé d’une manière qui permet au moins, à ce propos, de dire trois choses.
La première c’est l’état de la Nation au sens économique et social. Il y a à boire et à manger là dedans. Je peux noter rapidement que l’année passée le Président de la République s’est fait applaudir sur le thème » 8% de croissance c’est bien, mais ce n’est pas inclusif. » Il y a eu tonnerre d’applaudissements. Un an après en 2015, s’agissant des questions économiques et sociales où en est-on du point de vue de l’inclusivité nécessaire au niveau de cette croissance dont on note par ailleurs, il l’a dit, d’une part, la croissance se rétrécit du fait de la part de problème des matières premières. Et d’autre part, des problèmes en termes économiques et sociaux en ce y compris en terme d’infrastructure se sont aggravés. Il n’y a qu’à regarder cette problématique à l’aune des questions d’électricité et des questions de fourniture en eau potable. A l’Est on a inauguré un barrage qui va pouvoir fournir d’électricité. Il y a donc des choses qui se font. Mais avant voyez-vous, ça été un premier tiers, je pense, par rapport à son intervention.
» Cette ouverture est quelque chose qui démontre l’état d’esprit réel du Président de la République «
Deuxièmement, le Président de la République a eu le temps de pouvoir s’exprimer, en dehors des questions politiques etc., sur l’état à la Nation en terme sécuritaire et en termes de la paix que nous recherchons compte tenu des problèmes que nous avons notamment avec certains de nos voisins par ailleurs. Mais lorsqu’il s’est exprimé sur la question politique au regard des défis de l’heure, j’ai noté en ce qui me concerne, que le Président de la République s’est montré totalement ouvert. Je voulais pouvoir insister sur les propos qui ont créé un émoi, le Président aurait menacé ou pas menacé. Je note que lorsqu’il dit qu’il faut aller dans un Dialogue inclusif, je ne vois pas quel est ce Congolais qui va pouvoir dire que le Président de la République a dit quelque chose de polémique. C’est une nécessité impérieuse comme je l’indiquais tout le monde le sait. Deuxièmement, lorsqu’il dit pour pouvoir y aller, il y a un Comité préparatoire en construction, ça veut dire quoi en construction ? Ça veut dire que j’ai mis les miens, j’attends les autres. En d’autres termes, l’inclusivité commence par ce comité préparatoire. Il aurait dit il y aura un comité préparatoire. J’ai pris une ordonnance maintenant dix jours après je demande à ce que tout le monde de se mettre au travail. Il l’aurait dit. Il n’est pas dans la recherche de quelque chose qui puisse le mettre d’aller vers les vraies solutions. Il vous dit c’est en construction. Ce n’est pas parce qu’il n’a pas placé les gens MP ou les gens du Gouvernement là dedans. Mais où sont les autres ? Cette ouverture est quelque chose qui démontre l’état d’esprit réel du Président de la République. Il veut réellement allé à l’inclusivité.
» Tolérance. Ayons de la patience et le Président de la République est sur cette ligne-là. «
Troisièmement, il indique clairement que nous sommes dans l’attente de la désignation du facilitateur par le secrétaire général des Nations Unies. Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que pour autant qu’il y ait des acteurs importants, majeurs qui ne sont pas contre le Dialogue, mais qui conditionnent leur participation à cet aspect là des choses, le signal est clair. Non seulement le chef de l’Etat a écrit aux Nations Unies, il a rappelé à la salle que nous attendons. Ça veut dire quoi nous attendons ? Ça veut dire que d’ici là, alors que je peux le faire, alors que je suis le Président de la RDC, alors que je suis le chef de l’Etat, je ne le fais pas. Nous attendons la désignation. Voici la lecture que nous nous faisons et qui indique très clairement qu’il n’y a pas cette dichotomie du genre gladiateur qui veut affronter les uns par rapport aux autres. Créer les éléments constructifs et qui vont dans le bon sens. L’inclusivité est une nécessité. Ceux qui demandent des préalables qu’il y ait quelqu’un, un mécanisme pour récolter etc. vont pouvoir être satisfaits et donc venir puisque c’est entrain de se faire. Je crois que ça ira dans le bon les 72 heures qui viennent. Monsieur Djinnit a été reçu par le secrétaire général des Nations Unies aujourd’hui et je pense que dans les heures qui viennent cette affaire va trouver sa conclusion. Et va donc permettre à ce diplomate, qui sera désigné, de pouvoir effectivement prendre langue avec les uns et les autres. Ne continuons pas à dire que les gens ne veulent pas. Non, tolérance. Et dans l’Accord-cadre tolérance, réconciliation, démocratisation veut dire élection. Tolérance veut dire prenons le temps même si quelqu’un dit je ne sais pas quoi. Ayons de la patience et le Président de la République est sur cette ligne-là.
Quelle est l’attente de la communauté internationale par rapport à ce Dialogue ?
L’Accord-cadre comporte d’abord les engagements nationaux. Moi je ne vois pas des contradictions entre l’Accord-cadre, instrument international et ce dont nous parlons au sujet du Dialogue. On n’y voit la réconciliation nationale, tolérance et démocratisation. C’est un engagement national. En d’autre terme, nous sommes dans une matière qui nous concerne. C’est nous qui avons dit aux autres. On comprend très les défis qui se présentent. S’agissant de la stabilisation de notre pays, nous prenons cet engagement de pouvoir créer les conditions de réconciliation, de tolérance qui puisse permettre que 2016 soit par exemple différent, de 200, toute chose restant égael par ailleurs, de 2011. C’est national. Maintenant, les résolutions subséquentes 2098, 2147… ne sont pas des injonctions. La lecture que nous en faisons lorsqu’on nous dit il faut aller à un dialogue inclusif ce sont des encouragements. Mais quelle est la cause de ses encouragements nom de Dieu ? Que de chose l’une. Vous prenez un engagement vous le faite qui va vous encourager à faire quelque chose qui importe. Mais lorsque vous ne le faites pas et que la Communauté internationale a intérêt que malgré tout ça se fasse, c’est la faute à qui ? On ne va pas, nous Congolais, commencer constamment à nous prévaloir de nos propres turpitudes. Nous avons pris nos propres engagements. Et c’est cela que nous faisons comme travail au Mécanisme. Tous ceux qui doivent poser des actes allant dans le sens de la réalisation des engagements, nous sommes là pour créer le catalyseur pour rappeler qu’il faut le faire dans notre propre intérêt. Donc ça reste national.
Troisième et dernier aspect sur cette question. Nonobstant ces engagements nationaux, nonobstant les Résolutions…pouvons-nous poser nous-mêmes sans quelqu’un d’autre. Qui a écrit au secrétaire général des Nations Unies ? Le président Tshisekedi et puis dernièrement son Excellence le Président de la République. Mais alors, qu’est-ce que nous sommes entrain de faire ? Si vous écrivez à la Communauté internationale, en cas de coup dur nous aurions besoin de quelqu’un, où est la faute à l’international ? C’est normal, ce sont nos propres actes. Et ce que nous disons aujourd’hui c’est simplement soyons conséquents. Les Résolutions nous encouragent. Nous avons écrit pour que quelqu’un nous aide à aller plus vite et d’une manière consensuelle et cette personne soit désignée le plus rapidement possible et qu’on donne la possibilité à cette personne de faire ce travail pour lequel nous avons demandé. Et il me semble que si nous allons dans ce sens, ce Dialogue va se tenir même avant la fin de l’année.
Le temps n’est plus notre allié…
Je commence par cette question qui concerne le Dialogue. Au-delà de l’agenda, vous comprendrez que le coordonateur exécutif du Mécanisme national de suivi pour entrer dans la matière et prendre position. Nous encourageons les uns et les autres. Ceux qui ne veulent pas qu’on touche à la Constitution, ceux qui ne veulent pas qu’on touche au calendrier, ceux qui pensent qu’on peut regrouper etc. par exemple, ceux qui pensent qu’on peut commencer par tel et pas l’autre, ceux qui pensent que quoi qu’il arrive il nous faudra du temps pour pouvoir aller aux élections d’un standard international… Il y a là notre propos à nous. C’est dire chers citoyennes et citoyens, chers compatriotes, mettons-nous autour d’une table et qu’il en sorte un consensus. Le seul qui puisse effectivement planifier les choses. Sur ce qui reste comme temps qui n’est plus notre allié je suis d’accord avec José Nawej sur cet aspect des choses. Tant mieux si ça doit bouger, dans quel processus ça doit bouger et pourquoi et que cela sorte d’un consensus. Je le répète parce que j’ai entendu de choses de côté-là aussi. Si la classe politique, accompagnée par la société civile, dans ce pays d’une manière inclusive c’est-à-dire d’une manière suffisamment représentative, prend des positions sur ces questions essentielles, je suis en sûr, persuadé que ça sera opposables aux instituions. Et ça sera opposable aux partenaires extérieurs qui peuvent nous dire à ce moment-là ce qui est bon pour nous et on pourra définir d’une manière consensuelle qu’est-ce qui est bon pour le Congo, ce qui est bon pour les Congolais.
» Ces engagements, nous les avons pris pour nous-mêmes. Essayons de sortir avec un consensus opposable à nos instituions et à nos partenaires »
Maintenant l’ensemble des engagements pris à la ligne 6 : la sécurité, l’installation de l’Etat sur l’ensemble de la République, décentralisation, les questions économiques et financières, la question institutionnelle… Ce que j’ai dit toute à l’heure, la nécessité de faire la promotion de la réconciliation nationale sur toutes ces formes. J’ai toujours dit la même chose et je le répète, ça sera sans doute le mot de la fin. Un, pour faire, il ne faut pas regarder ce que les autres signataires font ou ne font pas. Ces engagements nous les avons pris d’abord pour nous-mêmes. Donc nous encourageons, nous exhortons, nous accompagnons en ce sens quand il y a des difficultés que nous pouvons résoudre. De deux, le faire, par exemple lorsque notre Parlement n’a pas assez d’argent pour les réformes de l’Armée dans notre budget, le Mécanisme appelle qui de droit au niveau de la commission de l’Ecofin à l’Assemblée nationale, au Sénat pour attirer l’attention sur le fait qu’on ne peut pas vouloir tout et faire le contraire. Nous ne pouvons pas dire que nous avons besoin d’une armée solide, nationale, opérationnelle qui puisse nous permettre de résoudre le problème de nos voisins comme c’est le cas en ce qui concerne la Centrafrique et ne pas y mettre de l’argent. Voyez, ce n’est pas nous qui faisons la réforme de l’armée, mais lorsque nous identifions un problème susceptible de compromettre la mise en œuvre de ça nous le disons. Donc ça c’est le travail que nous faisons et ça nous permet de dire quoi. Il y a des avancées. Il y a des choses qui se font et nous devons empêcher ça dans les secteurs que j’ai indiqués et aujourd’hui la priorité tout de même c’est cette question de réconciliation nationale. On réconcilie qui avec qui ? Si c’est un dialogue inclusif, faisons en sorte que ce dialogue soit vraiment inclusif. Prenons le temps qu’il faut, le temps n’est plus notre allié. Le travail c’est l’Etat qui doit créer des conditions pour amener les Congolais à se parler de tout. Il n’y aura pas de sujets tabous. Essayons de sortir avec un consensus opposable à nos instituions et à nos partenaires.
Des vœux pour l’horizon 2016
C’est une année dangereuse en toute matière. S’il s’agit de l’avenir d’une Nation il faut se fixer des objectifs et il faut identifier les défis. Et je pense qu’on parle souvent dialogue en ce compris nous-mêmes. Nous pensons qu’il faut réaliser les trois » z « . Pour nous, aller aux élections le moment venu c’est avec zéro mort. Qu’il n’y ait pas un seul Congolais tué à cause des élections. Zéro exil. Ce qui signifie que ces élections qui viennent ne peuvent pas donner lieu à l’exode dans le sens des gens qui fuient leur propre pays. Nous pouvons y arriver. Nous disons aussi z comme zéro présence dans la diaspora. Quand est-ce que finalement dans ce pays nous allons créer des conditions à partir desquelles nos enfants et parfois nos parents qui sont parfois au troisième âge.