Fusillade meurtrière de Goma: le gouverneur militaire rappelé à Kinshasa pour consultation

(ACP).- Le Gouverneur militaire du Nord-Kivu est rappelé à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, pour consultation, au 5ème jour d’une fusillade meurtrière ayant tué 43 adeptes d’un groupe mystico-religieux hostile aux Nation-Unies, a appris l’ACP lundi des sources officielles.
Après avoir consulté les chefs religieux, l’évêque catholique de Goma, les mouvements citoyens, les organisations féminines, la commission gouvernementale qui séjourne à Goma, dans l’Est de la RDC, a pris cette mesure, au deuxième jour des travaux, au chef-lieu de la province du Nord-Kivu.
« Le Gouverneur militaire du Nord-Kivu, le général Constant Ndima, est rappelé à Kinshasa pour consultation », a déclaré à la presse à Goma, le Vice-Premier ministre de l’Intérieur Peter Kazadi qui rendait compte des travaux.

Suspension de deux officiers de la police
Il y a aussi « la suspension de deux officiers de la police » nationale congolaise, rappelés eux aussi à Kinshasa pour consultation, a ajouté le VPM Kazadi. Il s’agit du chef des renseignements, le Commissaire supérieur Martin Luna Kimanga (P2) et du chef des opérations de la police, le Commissaire supérieur principal Codofort Boongo (P3), a précisé la source.
La commission gouvernementale a également annoncé « l’organisation des obsèques dignes » du policier tué par lynchage le 30 août par les adeptes de ce groupe mystico-religieux.
Le Vice-Premier ministre Kazadi a aussi annoncé « la prise en charge des obsèques par le gouvernement central de toutes les victimes décédées, alors que le Gouverneur a été instruit de prendre en charge les blessés ». Mercredi, 43 adeptes d’un groupe mystico-religieux ont été tués, lorsque les forces de défense et de sécurité tentaient d’étouffer une manifestation contre la mission des Nations-Unies en RDC, des organisations humanitaires, des Occidentaux et la force régionale est-africaine. Un policier avait été lapidé à mort le même jour par ces adeptes qui avaient ensuite récupéré son arme.

Consternation et mauvais précédents
Vendredi dernier, le Chef de l’Etat s’était déclaré « consterné » et en « colère », après que les forces de sécurité ont tiré pour disperser les adeptes de ce groupe mystico-religieux dénommé «La Foi Naturelle Judaïque Messianique vers les Nations (FNJMN)/Agano La Uwezo Wa Neno/Wazalendo». Les «Wazalendo», (Patriotes en français), se définissent comme un groupe de résistants opposés à l’agresseur rwandais ainsi qu’aux groupes qui lui sont soumis, notamment le M23. Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, est toujours sous la menace des terroristes du M23 soutenus par l’armée régulière rwandaise. Ils occupent plusieurs localités du Nord-Kivu, notamment la cité douanière de Bunagana à la frontière du Rwanda et de l’Ouganda.
Les précédentes manifestations contre les Nations Unies, en juillet 2022, accompagnées de destructions et pillages avaient eu lieu dans plusieurs villes de la RDC, notamment à Goma, Butembo, Beni et d’autres localités, pour réclamer, entre autres, le départ de la MONUSCO du pays. Selon les autorités, 30 civils et 4 casques bleus, avaient été tuées.

ACP/