Joseph Kabila impulse le projet de la décentralisation laissé en jachère sous la 2ème République

Le projet de la décentralisation date de l’ère Mobutu. Relancé sous la 3ème République, il est resté en veilleuse

durant la première législature.

 

 

La RD-Congo va compter 26 provinces dans six mois au plus tard. Résultat de l’adoption par la chambre basse de deux importantes lois portatif programmation de l’installation des provinces en instance d’être promulguées par le Chef de l’Etat. Une avancée rendue possible grâce au leadership du Président Kabila, la détermination du speaker Aubin Minaku et la perspicacité de la Commission PAJ de l’Assemblée nationale.

Grâce à une collaboration harmonieuse avec la Commission Aménagement du territoire chapeautée par l’UNC Baudouin Mayo Mambeke, la Commission PAJ conduite par le PPRD Adrien Bokona est entrée dans l’histoire en réalisant le travail à l’origine de l’adoption, vendredi 9 janvier 2015, des lois sur le passage de la RD-Congo à 26 provinces. Le pays vient de très loin. Le projet date de l’ère Mobutu. Relancé sous la 3ème République, il est resté en veilleuse durant la première législature.

 Depuis la semaine dernière, la chambre basse a adopté la loi sur la mise en œuvre de 26 provinces. Avant d’en arriver-là, le projet a dû passer par les fourches caudines, dans un contexte de suspicion et de méfiance. Si le Président Kabila, déterminé à faire aboutir le processus, a donné l’impulsion, la Commission PAJ a dû s’appliquer à fond. Butée à quatre ou cinq principaux défis, elle a pu gagner son pan. Son premier défi était celui de départager les pros et les antis découpage immédiat des provinces. Bokona et ses collègues ont su trouver une voie de sortie sans heurter le camp des réfractaires. 

A peine cet obstacle franchi, le débat sur le sort du District urbano-rural de Kolwezi a pris de l’ampleur. Trois tendances diamétralement opposées ont vu le jour. La première, favorable au rattachement de Kolwezi à la province de Lualaba, tient à l’emporter sur la deuxième, qui se bat pour le Haut-Katanga, et la troisième, qui prêche pour la chapelle Haut-Lomami. Une quatrième tendance, soutenue par des fractions plus importantes, suggère le saucissonnage de Kolwezi entre les trois provinces. Mais l’option qui a prévalu, défendue par la Commission mixte, aura été Lualaba. Dans les coulisses, des sources confient que ce choix est dicté par la gestion et le contrôle de l’épicentre minier du Katanga, notamment Tenke Fungurume et Lubudi.

Un autre enjeu a mis aux prises les ressortissants du Nord et du Sud-Kivu. En cause des frontières entre les deux provinces en considérant que, selon les limites actuelles, tout le lac Kivu appartient au Sud-Kivu. Une pilule amère pour le Nord, qui réclame aussi l’accès aux eaux du lac, mais veut surtout avoir droit à la gestion du gaz méthane. Alors que les Nordistes en ont fait une question de vie ou de mort, l’affaire a été provisoirement tranchée en attendant que la recommandation de l’Assemblée nationale soit suivie d’effet après le réexamen par le gouvernement de la limite entre les deux provinces.

Au Kasaï et au Sankuru, où les camps étaient également sur le point de s’entretuer, l’aspect cosmopolite de Tshikapa et Lusambo a fait mettre en minorité les défenseurs de Luebo et Lodja, défavorisées par leur occupation par deux ethnies principales.

Si certains analystes y voient une manière de tempérer les ardeurs de certains locaux, d’autres, plus optimistes, estiment qu’une mise en œuvre responsable et citoyenne de cette loi va favoriser la gestion objective de nouvelles entités, susciter l’esprit de Compétitivité entre les provinces et le rapprochement entre les dirigeants et les administrés. Reste à faire un bon casting, chercher des managers susceptibles de mettre ces nouvelles provinces sur orbite.

AKM/AfricaNews