Tous les regards des bonzes de la majorité présidentielles sont maintenant rivés sur le message que le président Joseph Kabila va leur livrer à leur rendez-vous avec lui attendu à Kingakati ce week-end.
Une rencontre de la Majorité présidentielle est prévue pour ce dimanche 12 avril à la ferme présidentielle de Kingakati, située à 87 Km du centre-ville de Kinshasa. C’est ce qu’ont renseigné hier, des sources généralement bien informées de cette plate-forme politique contactées par Forum des As.
A en croire nos sources, cette réunion sera présidée par le Président Joseph Kabila lui-même, en sa qualité d’Autorité morale de cette plate-forme politique qui le soutient depuis les deux premières élections présidentielles de 2006 et de 2011. Selon les mêmes sources, la rencontre de ce dimanche, au cas où elle ne serait pas reportée à une date ultérieure, se veut une réunion de tous les enjeux. Sa particularité, par rapport à la dernière grand’messe de Kingakati, est que cette fois-ci, tous les regards des membres de la Majorité présidentielle restent juchés sur le Chef de l’Etat. Non sans raison.
Si la dernière rencontre du mois de mars a été l’occasion, pour les membres de la Majorité présidentielle d’échanger entre eux et en toute liberté et indépendance d’esprit, le face-à-face de ce dimanche annonce les couleurs d’un round décisif. Une rencontre de réconciliation ? L’hypothèse n’est pas à exclure entièrement, compte tenu des pics que certains membres de la MP se sont lancés. Une ultime rencontre ? Possible aussi. Car, un simple coup d’œil sur le calendrier « Ponce-Pilate » de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), renseigne que le temps ne joue plus en faveur de la classe politique du pays. Particulièrement ceux des acteurs ambitionnant de postuler à quelque niveau de futurs scrutins.
Lever l’option
Les rencontres en série, de la Majorité présidentielle à Kingakati ou supposées ailleurs, s’assimilent à un débat ouvert. De ce point de vue, la réunion de ce dimanche a le mérite d’être une « plénière » de clôture dudit débat. Cela suppose que le Raïs devra lever l’option par rapport aux échéances électorales en cours. C’est donc là, le hic du problème. Et, tous les projecteurs de la Majorité présidentielle restent braqués sur le Président Joseph Kabila, constitutionnellement fin mandat.
Au stade actuel des choses, la question qui se pose est celle de savoir si, par rapport au Calendrier de la Ceni, la MP a gardé la ligne. La famille politique du président Joseph Kabila est-elle prête à aller aux élections dans les délais prévus ? Envisage-t-elle des modifications à apporter audit calendrier ? Qui représentera la MP à la présidentielle de 2016 ? A l’hypothèse que ce soit un candidat autre que le Raïs, qui donc alors, portera l’étendard MP à la présidentielle ? Voilà, un questionnement qui, bien que n’étant pas exhaustif, a le mérite de résumer les préoccupations de l’opinion. L’heure a donc sonné pour que les dignitaires de la Majorité présidentielle y réfléchissent pour donner plus de chance à une sérénité à l’interne.
En ce qui concerne le calendrier électoral, personne n’oublie le débat très nourri à ce propos. Certains acteurs politiques estiment qu’il faille aller droit à l’essentiel. C’est-à-dire organiser d’abord l’élection présidentielle et les législatives en 2016. Ainsi, les autres scrutins jugés « secondaires », pourraient avoir lieu l’année suivante. Sont ainsi concernées, les élections locales, municipales, urbaines, provinciales et sénatoriales. Dans l’opinion, cette approche est loin, et même très loin de faire l’unanimité.
Le temps désormais derrière nous
En politique, tout comme dans tout autre domaine de la vie, le temps est un facteur important. En politique particulièrement, analystes et observateurs conviennent que toute action entreprise sans tenir compte du temps, on finit par payer cash. Moralité, il faut faire avec le temps. Et, par rapport aux prévisions de la Ceni, le temps ne semble plus jouer en la faveur de la classe politique congolaise. En tout cas pas pour les candidats potentiels. La preuve, le dépôt de candidatures, sauf avis contraire, commence dès mercredi le 15 avril en cours. Cette étape est un témoignage du caractère irréversible du processus électoral actuel.
Quelle que soit l’option à lever sur le candidat MP à la prochaine présidentielle, il s’avère impérieux de le faire le plus tôt possible. Car, à l’hypothèse que ce soit un prétendant qui ne soit pas Joseph Kabila, il aura inévitablement besoin d’abord, d’une campagne de notoriété pour se faire connaitre avant d’envisager une véritable campagne électorale proprement dite. La rencontre de Kingakati de ce dimanche devra donc en tenir compte. N’importe comment, tout dépend de l’Autorité morale.
Laurel Kankole/Forum des As