L’Onu satisfaite du processus électoral en Rdc : La Chine et la Russie pour un soutien tous azimuts aux élections de décembre 2018

Une réunion spéciale s’est tenue lundi au Conseil de sécurité des Nations Unies sur le processus électoral en République démocratique du Congo, à l’initiative des Etats-Unis d’Amérique et présidée par le Royaume-Unis. Nikki Halley, la représentante des Etats-Unis d’Amérique au Conseil de sécurité a, d’entrée de jeu, fixé le cadre qui consistait à appeler les différentes délégations à réfléchir sur comment s’assurer que l’alternance démocratique aura bel et bien lieu en Rdc d’ici la fin de l’année.

A l’occasion,  Nikki Halley a suggéré que la CENI doit, dans ce sens, accentuer la sensibilisation de la population à l’utilisation de la machine à voter. Elle reconnait que beaucoup de choses ont été faites, en application de l’Accord de la Saint-Sylvestre, mais elle pense qu’il faut encore plus d’actes pour décrisper le climat politique.

C’est effectivement dans ce sens que le CNSA a initié des rencontres avec les partis politiques dédoublés, pour permettre au Gouvernement, d’ici quelques mois, de transmettre une liste officielle des partis politiques reconnus à la CENI. Aussi, c’est dans le cadre de cette décrispation que des prisonniers politiques et d’opinion venaient d’être dernièrement libérés.

C’est depuis janvier 2018 que la CENI sensibilise à propos de la machine à voter, dans l’objectif de permettre à la population de bien prendre part aux élections qui pointent à l’horizon. Retenons que la procédure de vote par cette machine ne change en rien le fonctionnement traditionnel d’un bureau de vote composé généralement de cinq membres. La principale différence est le remplacement du bulletin de vote traditionnel pré-imprimé par un bulletin de vote spécifique vierge que l’électeur obtient du Président du Bureau de vote et sur lequel il imprimera son choix via la machine de vote.

Pour le chef des Opérations de maintien de la paix de l’ONU, Jean-Pierre La Croix, qui a pris la parole ensuite, il est important de travailler en partenariat avec l’Union Africaine et les pays de la région “qui ont un rôle essentiel” et de conserver ce consensus au sein de la communauté internationale.

Pour lui, les conditions essentielles du succès du processus électoral en Rdc, c’est la transparence et la confiance dans le processus électoral, le respect du droit de manifester, retrouver le consensus qui a prévalu lors de la signature de l’Accord du 31 décembre 2016.

C’est à quoi a réagi la Russie, qui note l’adoption de la loi électorale, du budget et la fin de l’enrôlement sur toute l’étendue du territoire national. Pour Moscou, ça prouve la bonne foi du gouvernement et sa détermination à aller vers les élections. Raison pour laquelle la Russie appelle l’opposition à participer au processus électoral, et ne doit pas croire à l’imposition de “solutions toutes faites”.

Au parfum de l’actualité politique en République démocratique du Congo, l’ambassadeur de la Fédération de Russie, Alexey Sentebov, seulement trois mois à Kinshasa, a expliqué aux journalistes que son pays ne cherche pas à imposer un quelconque choix aux Congolais. Une différente nette par rapport à d’autres pays qui pensent qu’ils peuvent s’immiscer facilement dans les affaires internes de la Rdc.

Au sujet de la Monusco, il souligne qu’elle joue un rôle primordial, surtout pour couvrir les besoins logistiques du processus électoral en cours. Revenant sur la question de la souveraineté, il a insisté sur le fait que pour tout problème, c’est aux Congolais eux-mêmes de choisir les moyens pour les résoudre. Et le rôle des organismes ou des partenaires est d’accompagner les Congolais dans leur choix. Il a prévenu que la Monusco ne doit pas être une partie prenante de ce qui se passe en Rdc, d’où la nécessité de trouver l’équilibre entre la souveraineté et la participation de la Monusco à l’accomplissement de sa tâche.

De son côté, la Chine estime que la RDC fait face à de multiples défis, et la communauté internationale doit plutôt l’aider. La Chine revient sur la nécessité pour la Monusco de respecter la souveraineté du gouvernement, premier responsable de la sécurité du pays. Pour Pékin, il faut respecter l’Accord de la Saint-Sylvestre. La délégation chinoise estime que les acteurs de la sous-région et de la région doivent jouer un rôle important dans l’accompagnement de la Rdc pour lui permettre de réussir les élections à venir. Enfin, la Chine s’est dite prête à aider financièrement la Rdc à tenir ses élections.

Pour la Suède, l’essentiel est qu’il y ait une alternance pacifique en Rd et cela tenant compte du calendrier publié par la CENI et sur lequel les Nations Unies doivent être vigilantes. La Guinée Equatoriale insiste sur le soutien qu’il faut apporter au gouvernement congolais pour tenir les élections. Pour la Côte d’Ivoire, la réussite du processus électoral en Rdc implique que tous les Congolais s’en approprient.

Le représentant angolais (SADC) a soulevé la question  des “groupes terroristes” en RDC, qui représentent un obstacle non négligeable. “Le président Joao Lourenço s’engage à promouvoir la paix et la stabilité dans la région avant, pendant et après les élections en RDC”, fait savoir le représentant angolais pour la SADC

La Rdc rejettera toute aide conditionnée 

Leonard She Okitundu, Vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères et intégration régionale a remercié tous les pays organisateurs de la réunion du jour. “Ça reste une des préoccupations de notre gouvernement cette année”, parlant de l’organisation des élections le 23 décembre 2018. “La phase d’application de l’Accord de la Saint-Sylvestre a atteint une vitesse de croisière”, insiste-t-il.

Pour She, la nomination de Bruno Tshibala, comme Premier ministre du gouvernement d’union nationale, la mise en place du Conseil national pour le suivi de l’Accord de la Saint-Sylvestre et du processus électoral (CNSA), sont là les preuves éloquentes de l’application de l’Accord de la Saint-Sylvestre. Pour lui, les élections doivent être financées par le seul gouvernement. A l’en  croire, le financement du PASEC stagne à 6% depuis 2 ans”.

Voilà pourquoi il affirme qu’aucun financement extérieur des élections ne sera accepté par les Congolais s’il est “conditionné”. Ici, le VPM est contre ceux qui pensent qu’à cause du besoin pressent de financer les élections, certains partenaires peuvent facilement donner des conditionnalités à la Rdc. Une théorie très révolue et à laquelle la Rdc n’est pas prête à cautionner. Il a terminé par appeler aux respects des mesures de décrispations = “réflexes pavloviens” des partenaires sans lien avec la réalité.

JMNK/L’Avenir