La levée des immunités du sénateur Augustin Matata Ponyo, ancien Premier ministre du régime Kabila, est une occasion pour lui permettre de présenter ses moyens de défense sur les accusations qui pèsent sur sa personne devant la justice, a déclaré le président du Sénat, Modeste Bahati Lukwebo, dans une interview qu’il accordée mardi à la presse, à son arrivée à Goma au Nord-Kivu.
« Le dossier du sénateur Matata vous le connaissez comme tout le monde. Nous avons juste appliqué les lois du pays et le règlement intérieur du Sénat, ce qui est prévu aux différents articles qui concernent les poursuites judiciaires et la levée des immunités. Tous ces articles ont été scrupuleusement observés », a indiqué le Pr Modeste Bahati Lukwebo.
Cette déclaration fait suite à une lettre adressée lundi au Procureur général près la Cour Constitutionnelle par le bureau du Sénat, dans laquelle la chambre Haute du Parlement a levé les immunités de Matata Ponyo, autorisant ainsi les poursuites judiciaires à son encontre.
« Il y avait un premier dossier qui concernait Bukanga Lonzo et nous avons laissé à chaque sénateur la possibilité de s’exprimer, en âme et conscience, vous avez suivi le résultat. Quelques temps après, nous avons été saisis d’un autre dossier qui concerne, cette fois-ci, l’indemnisation des anciens propriétaires des biens « zaïrianisés ». Alors la justice estime qu’il y a les bénéficiaires du paiement du trésor public qu’on n’arrive pas à retracer et donc, qu’on peut considérer comme des fictifs, et donc, il revenait au bureau du Sénat, parce que nous sommes en vacances, de pouvoir donner l’occasion au sénateur Matata d’aller présenter ses moyens de défense. Voilà pourquoi nous avons autorisé les poursuites », a souligné la président du Sénat.
Il sied de rappeler que la première demande de la justice, rejetée par le Sénat, concernait l’affaire du parc agro-industriel de Bukanga Lonzo. Dans cette affaire, l’ancien Premier ministre est mis en cause pour le détournement de fonds destinés à ce projet agro-industriel, selon un rapport de l’Inspection générale des finances (IGF) qui parle de 205 millions détournés sur les 285 millions décaissés au profit dudit projet, rappelle-t-on.
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