Après l’attaque contre un détachement des casques bleus qui a causé la mort de deux soldats tanzaniens, de deux civils et dans laquelle treize militaires ont été blessés, la MONUSCO annonce l’envoi des renforts dans la région de Beni dans la province du Nord-Kivu.
Une unité de réaction rapide doit se déployer dans l’Est du pays pour aider les forces onusiennes à combattre le groupe rebelle ougandais ADF/NALU accusé d’être auteur de cette attaque. Les faits se sont déroulés mardi vers 19 heures (heure locale), lorsqu’un convoi du contingent tanzanien de la brigade offensive de l’ONU a été pris pour cible à Kisiki, une localité située à une cinquantaine de kilomètres de la ville de Beni.
Le général Santoz Cruz, chef militaire de la MONUSCO promet des « actions robustes » contre les rebelles ougandais des Forces démocratiques alliées (ADF-Nalu), soupçonnés d’être derrière cette attaque. Depuis près de 20 ans, ces rebelles islamistes d’origine ougandaise sont implantés dans l’Est de la RDC. L’année dernière, ils ont été accusés d’avoir commis une série de massacres, dans lesquels plus de 300 personnes ont trouvé la mort.
Et si cette dernière attaque est particulièrement meurtrière, l’ONU veut croire que le groupe est en réalité fragilisé après la mort d’un des ses principaux chefs, Kasada Karume, tué dans l’Est de la RDC le 25 avril par l’armée congolaise. Mais, aussi par l’arrestation du numéro un en Tanzanie, Jamine Mukulu. L’Ouganda a demandé son extradition. Un quotidien ougandais avait annoncé le 30 avril l’arrestation en Tanzanie de Jamil Mukulu, mais Kampala attendait d’avoir la confirmation de son identité de la part d’Interpol.
L’organisation internationale de coopération policière, qui avait émis à son encontre un mandat d’arrêt à la demande de l’Ouganda, a dit qu’ « il n’y a pas de doute » sur son identité, a indiqué mercredi à l’AFP le porte-parole de la police ougandaise, Fred Enanga. « Après avoir reçu la confirmation, nous avons envoyé en Tanzanie des officiers pour obtenir son extradition », a-t-il poursuivi, ajoutant que l’Ouganda espérait réceptionner le chef rebelle la semaine prochaine.
Jamil Mukulu, qui serait âgé de 51 ans, est recherché par l’Ouganda pour une série de crimes incluant des actes « terroristes » et des meurtres.
Cette nouvelle attaque des ADF pose donc, à nouveau, la question de la nécessité ou non pour les casques bleus et l’armée congolaise de coopérer car depuis mars, les FARDC ont suspendu les patrouilles dénommées « opérations conjointes » avec les militaires onusiens. La MONUSCO a, de nouveau, tendu la main mercredi 06 mai 2015 à l’armée congolaise. Un appel à coopérer relayé par la communauté internationale comme la Belgique, la France mais aussi l’Union Européenne. Reste enfin la question de complicités locales ; les assaillants étaient vêtus d’uniformes des FARDC achetées, volées mais, à qui ? Là aussi l’ONU a lancé un énième appel pour que la population collabore avec les casques bleus dans leur lutte contre ce groupe armé.
MMC