Ecartée des opérations militaires des FARDC visant notamment à désarmer de force les rebelles rwandais des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda(FDLR), la Mission des Nations-Unies pour la stabilisation de la RD Congo(Monusco) a réitéré, hier mercredi 1er juillet 2015 au cours d’une conférence de presse à son quartier général à Kinshasa/Gombe, son appel à une collaboration avec les forces congolaises pour un meilleur succès de cette opération. Répondant à une question de la presse, le commandant adjoint de cette Force onusienne, le général Jean Baillaud, a expliqué l’insistance à participer dans ces opérations, alors que les FARDC évoluent positivement sur terrain, par le fait qu’ « ils ont un mandat à respecter ».
A l’en croire en effet, la Monusco n’a pas d’autres intérêts, sinon de répondre au mandat du Conseil de sécurité qui lui enjoint de neutraliser les groupes armés négatifs qui écument toute la partie Est de la RDC. Les FDLR sont notamment à la tête de cette lugubre liste. « Le mandat parle surtout de la protection de la population civile. D’où notre préoccupation, car à deux (FARDC et Casques bleus) on peut aller vite et les résultats seront plus probants… », a appuyé l’officier onusien.
Dans le même registre, son collègue militaire Jean-Marie Joseph Goncalves, porte-parole militaire ad intérim, a rapporté quelques activités liées au banditisme et aux violations des droits de l’homme, perpétrées par des rebelles réfractaires des FDLR, durant la semaine dernière jusqu’à ce mercredi. A titre exemplatif, il a cité le cas d’une fille mineure qui a été ainsi violée par des présumés éléments des FDLR sur l’axe Bwalanda-Mutanda, à 24 km au Nord-Est.
Il convient de noter que ce vœu de reprendre le plus vite la collaboration avec les FARDC a été plusieurs fois exprimé par le patron de la Monusco, Martin Köbler, qui a toujours rappelé que son mandat ne consiste pas seulement à combattre les rebelles, mais aussi à faire respecter les droits de l’homme. Il a cependant toujours regretté que les casques bleus ne puissent pas participer à ces opérations longtemps concoctées ensemble avec les FARDC, alors que la Monusco est bien prête à leur apporter un soutien tant tactique que logistique.
Pour rappel, les FDLR sont installées dans l’Est de la RDC depuis la chute du régime du président Habyarimana en 1994. Ces rebelles rwandais sont accusés de diverses exactions sur les populations civiles dans les territoires qu’ils ont occupés notamment au Nord et au Sud-Kivu. La Conférence internationale pour la région des Grands Lacs (CIRGL) et la Communauté des États de l’Afrique australe leur avaient donné un ultimatum de six mois pour un désarmement volontaire qui a pris fin le 2 janvier dernier. Peu après depuis cette date, les forces congolaises ont lancé des attaques de traque contre les FDLR dont une bonne frange a résolu de quitter le sol congolais pacifiquement et avec leurs dépendants.
Tshieke Bukasa