La république démocratique du Congo vit une contradiction effarante ; juste au moment où tous ces partenaires entreprennent tout ce qui est en leur pouvoir pour l’aider à conjurer le mauvais sort, de mauvaises sirènes vouent le pays aux gémonies. C’est à croire qu’un complot noir le talonne sans répit.
Face à la dégradation et aux contradictions de la situation politique générale et sécuritaire à l’Est de la Rdc, l’on n’exagérait pas si l’on conclut, face à la succession de ces faits et de bien d’autres, que, dans le fond, la République Démocratique du Congo fait face à un complot qui ne dit pas son nom. En effet, il est impossible, voire paradoxal, qu’un pays qui relève la tête sur tous les plans et qui en reçoit la reconnaissance objective des partenaires, se trouve entravé dans ses efforts par ces mêmes partenaires.
C’est ici que l’on se souvient du témoignage de Kengo Wa Dondo, ancien Premier Ministre, qui, en 2001, avait déclaré et démontré combien la communauté internationale, l’ONU en tête, avait entravé les initiatives pour le retour des réfugiés hutus rwandais dans leur pays. Cela se répète jusqu’à aujourd’hui.
L’on n’exagérerait pas non plus, de trouver la base des contradictions politiques de l’opposition dans des officines stratégiques de l’Occident. Tout indique que le pays est aujourd’hui victime d’une stratégie de pourrissement, comme si quelqu’un cherchait quelque part et de force à éditer un printemps sous les tropiques congolaises.
Tout ceci se joue autour du contrôle du pouvoir qui a pour prolongement les richesses de la RDC sur lesquelles L’on cherche à faire main basse. A ce sujet, on peut dire, sans crainte d’être contredit, que ce pays avait rompu avec la paix le jour où, les conditionnalités de l’Occident pour le financement du développement, il s’était tourné vers l’Orient pour de nouveaux partenariats sous le format gagnant-gagnant.
Pour tout ceci et pour le salut de la Nation aujourd’hui à nouveau menacée dans ses fondements, il revient aux Congolais, et aux Congolais seuls, d’ouvrir l’œil et le bon.
La République Démocratique du Congo traverse actuellement une période trouble, confuse et chargée d’incertitudes quant au lendemain. Trouble et confuse en raison du croisement d’événements et d’initiatives qui rendent perplexes les observateurs les plus objectifs. La situation dure, d’ailleurs, depuis au moins huit mois et coïncide avec certains incidents dont la situation présente semble être la conséquence. Et cette situation revêt une double implication ou origine, à savoir les Congolais eux-mêmes et des partenaires (ou officines, c’est selon) extérieurs.
De quoi voulons-nous parler ?
1. Du volet politique
S’il faut remonter à la genèse de la situation sociopolitique interne, l’on partirait du sortir même des élections de 2011. C’est depuis lors, et suite aux différentes réactions sur les résultats des élections et la qualité de celles-ci, que l’on a à faire avec les comportements actuels d’une frange de l’opposition et de la société civile, soutenue en cela, par des axes extérieurs du mal. C’est depuis lors aussi que le pays fait face à des agressions récurrentes déguisées en rebellions internes qui, cependant, opèrent avec force renforts de l’extérieur dans une indignation hypocrite d’une communauté internationale plutôt encline à des négociations stériles qu’à l’application des dispositions pertinentes de la Charte des Nations Unies au sujet des agressions interétatiques.
Aux origines de la crise électorale
Au sortir des élections de 2011, le pays fait face à une vague de contestation des résultats aussi bien de l’intérieur que de l’extérieur. L’opposition y va de sa fougue, la société civile de même. Mais le tsunami vient de Mgr Monsengwo qui, sans considération des données techniques et statistiques de la Commission justice et paix de l’Eglise catholique qui reconnait n’avoir couvert que 25% de la cartographie électorale d’alors, Monsengwo donc qui décrète, sans aucune démonstration technique, que les résultats de la présidentielle ne sont conformes ni à la justice, ni à la vérité. Pendant ce temps, la communauté internationale parle de nombreuses irrégularités qui ont émaillé les élections. Cependant, la Fondation Carter, la seule à avoir couvert la plus large part de la cartographie électorale, et le groupe des partenaires électoraux de l’Union Européenne tiennent le même discours des irrégularités, mais ajoutent qu’elles n’ont pas affecté l’ordre d’arrivée des résultats.
Connexions et implications sur le présent
On en restera là jusqu’à ce jour, à l’orée de la fin de la mandature de 2011 où l’on assiste à une agitation qui ne dit plus son nom. En effet, si le discours dominant est à l’opposition contre un troisième mandat pour l’actuel Chef de l’Etat, contre le glissement du calendrier électoral, contre le calendrier électoral lui-même, mais à la fois contre tout ce qui précède et un dialogue inclusif préalable, l’on ne comprend plus les rebuffades qu’affichent l’opposition radicale et une frange de la société civile.
Le cas le plus troublant est la volteface de l’aile radicale du MLC qui, il y a une dizaine de jours, a transmis, avec l’UDPS et l’UNC, un memo au Chef de l’Etat demandant un dialogue inclusif, mais qui, hier mardi 12 mai 2015, se rétracte pour préférer les élections au dialogue.
Avant cela, l’aile radicale de l’opposition s’est laissé aller aux chants des sirènes qui leur ont fait miroiter la libération par un « écourtement » du mandat présidentiel actuel par des actions prétendument citoyennes, mais qui s’avèrent avoir été des initiatives insurrectionnelles. C’est alors que l’on voit venir en RDC des membres des mouvements dits pro-démocratie du Burkina Faso et du Sénégal, présentés comme modèle d’initiation à la participation à la gouvernance.
On en connait la suite, mais personne ne semble faire attention à la suite de ces mouvements dans leurs pays d’origine. Au Burkina Faso, Blaise Compaoré s’en est allé, bien entendu, mais la transition instaurée reste contrôlée, dans une large part, par les caciques de son régime. Pire encore, la loi électorale adoptée exclut de l’éligibilité les anciens membres du régime Compaoré, comme s’ils n’étaient plus des Burkinabés, mais la communauté internationale – la France en tête- qui avait soutenu et salué l’insurrection burkinabée, demeure aussi muette qu’aveugle sur cette dérive et ce déni de démocratie qui se déploie sous nos yeux comme un éléphant sur le nez d’une mouche.
Au Sénégal, Abdoulaye Wade avait, certes, tenté de réaménager la Constitution pour se taper l’opportunité de se représenter pour une troisième mandature. Le soulèvement populaire avait enrayé sa tentative, mais il s’était quand même présenté aux élections et avait été battu par Macky Sal au second tour, ce qui, sociologiquement, démontre que Wade jouissait du soutien d’une bonne part de l’électorat sénégalais.
La légitimité à un socle sociologique avant d’être cimentée par la légalité… Par la suite, pour son mandat actuel, Sal avait fait tine promesse électorale de faire réviser la constitution afin de modifier la durée du mandat présidentiel. Il fut élu, entre autres, pour cette promesse qu’avant lui, Abdou Diouf et Abdoulaye Wade avaient faites également. Cependant, au soir, pratiquement, de son mandat actuel, Macky Sal exhume cette promesse et veut réviser la durée du mandat présidentiel.
Les constitutionnalistes les plus avisés savent qu’en retouchant ce point d’une constitution, qui est l’un des principaux piliers d’une République, toutes les dispositions et compteurs antérieures tombent à l’eau pour donner au Président en place la possibilité de se relancer sur le nouveau décompte des mandatures. Sur ça aussi, notre chère communauté internationale demeure muette, sourde et aveugle…
Le Vif du Congo