Le Go est solennellement donné ce mercredi dans les bureaux de la CENI pour le lancement des opérations de dépôt des candidatures pour les élections provinciales, événements qui va sûrement éclipsé certainement les rumeurs de la fausse commune de Maluku ayant fortement occupé l’opinion nationale
Si la découverte d’une fosse commune à Maluku a dominé l’actualité en RDC pendant plus d’une semaine, le lancement de l’opération de dépôt des, candidatures aux élections provinciales par la CENI, ce mercredi 15 avril 2015, devrait permettre aux autorités du pays – de respirer, le temps que l’enquête requise livre ses conclusions. Dans les différents sièges des partis politiques, aucun engouement particulier n’est encore observé pris les opérateurs politiques à contre-pied.
En effet, beaucoup de politiciens congolais ne s’attendaient vraiment pas que la CENI tienne parole. On est obligé de l’admettre, par la force des choses. La Centrale électorale est sur le point de réussir un premier pari. Même si la plupart des candidats – Députes provinciaux trouvent le temps imparti pour le dépôt des candidatures (20 jours) très court. Le pays est immense pratiquement sans infrastructures appropriées. Difficile dans ces conditions d’arriver à temps dans les Bureaux de Réception et Traitement des Candidatures (BRTC). Sauf si l’on peut mettre à profit la période consacrée à des ajouts, retraits et substitutions des candidatures, c’est-à-dire, du 6 au 10 mai 2015. Il est aussi possible que les candidats retardataires exploitent le délai accordé aux recours après la publication, le 25 mai 2015, des listes provisoires.
Çà sent de l’impréparation
Il y a quelques semaines, une association spécialisée dans les élections, la CASE, a publié une enquête sur le niveau d’implantation des partis politiques. Il en ressortait que quatre partis seulement étaient implantés sur toute l’étendue du territoire national. On citait le PPRD, l’UDPS, l’UNC et le MLC. Au milieu de la liste, se trouvent le PALU, le MSR et l’ARC. Dans un pays où plus de 477 partis et une trentaine de regroupements politiques sont enregistrés au ministère de l’Intérieur, il y a lieu d’affirmer que des centaines de partis politiques n’ont d’existence que leurs statuts, s’ils ne fonctionnent pas dans les mallettes de leurs initiateurs. Comment ne pas parler des partis alimentaires ou satellites créés dans le but de désorienter l’opinion en vue d’une victoire par la ruse?
La stratégie a bien fonctionné lors des élections de 2011. La création des petits partis, très souvent nourris aux mamelles du pouvoir, était encouragée. Une telle stratégie a eu pour conséquence, de disperser les voix des électeurs. Nombreux ont été déçus après la formation des Groupes parlementaires. Des candidats qui passaient, pendant la campagne électorale, pour des opposants avaient fini par rallier la Majorité. Dans une proportion congrue, le mouvement inverse a également été signalé. La transhumance politique a donc élu domicile dans l’hémicycle. C’est ainsi que plusieurs Députés nationaux n’ont plus jamais remis le pied aux sièges de leurs partis. Pareil scenario ne fait pas grandir qualitativement la jeune démocratie congolaise.
Des difficultés financières
Par ailleurs, si le faible taux d’implantation des partis politiques, du reste, inconnus des masses, ne fait l’ombre d’aucun doute, il n’est pas exagéré d’affirmer qu’il sera difficile, en deux semaines, de recruter des candidats à présenter dans toutes les circonscriptions électorales. Qui plus, l’augmentation de la caution financière produit un effet dissuasif sur d’éventuels candidats. C’est exactement ce qu’avait voulu l’auteur de la nouvelle loi électorale de surcroit très controversée. C’est pour échapper à des contraintes financières que certains acteurs politiques réclament encore la formation d’un Gouvernement d’union nationale à l’issue d’un dialogue politique inclusif. Une hypothèse qui s’éloigne jour après jour.
La Prospérité