Le cardinal Fridolin Ambongo fustige la réduction « des humains par d’autres humains à l’état de sous-humanité ».

Le cardinal Fridolin Ambongo qui séjourne en visite pastorale de compassion à Beni, a présidé ce samedi 28 décembre, une célébration eucharistique à l’esplanade de la Paroisse catholique Sainte Thérèse d’Avila de Beni-Cité devant une foule hétérogène des fidèles, plusieurs personnalités parmi elles le Gouverneur de la province du Nord-Kivu, Carly Nzanzu Kasivita ainsi que l’Evêque du Diocèse de Butembo-Beni.

Dans son homélie centrée sur la solennité des Saints Innocents, l’Homme de Dieu a eu une pensée pieuse pour toutes les personnes innocentes dont la vie a été brutalement fauchée sans oublier toutes ces personnes qui ont été contraintes d’abandonner leurs maisons, villages et propriétés pour trouver asile loin de leurs milieux naturels de vie.

« Ma pensée va à tous ces prêtres, à nos frères et sœurs qui on été brutalement arrachés et conduits dans la brousse et dont depuis lors nous n’avons plus d’information », a imploré le Cardinal Fridolin Ambongo avant d’indiquer que toutes ces victimes et globalement toute la population de Beni, font partie de cette cohorte d’êtres humains que la méchanceté d’autres êtres humains ont réduit à l’état de sous-humanité ».

L’Evêque métropolitain de Kinshasa a fustigé les tueries ignobles attribuées aux ADF dont le bilan s’élève, pour deux récents mois seulement, à deux cent-treize civils tués dans des conditions plus qu’atroces.

Méditant sur l’expérience des Saints innocents à l’époque d’Hérode quand naissait l’Enfant Jésus, cette autorité ecclésiastique a insisté sur « la nécessité d’arrêter la banalisation de la vie des pauvres et des plus petits » avant d’estimer que les auteurs des tueries misent soit sur des calculs politiques ou encore économiques.

Partant du travail abattu par les Fardc, le Cardinal Ambongo a mis en garde contre la tentation de généralisation rappelant que les militaires et les policiers déployés dans la région ont pour mission de sécuriser la population. Il a émis la même exhortation pour la Monusco  appelée également à faire un examen de conscience vis-à-vis de sa mission de protéger la population.

« La Monusco, c’est toute la communauté internationale qui est ici représentée. Nous ne pouvons pas mettre dehors la communauté internationale. Ca détruira notre image en tant que pays », a conseillé le Prince de l’Eglise catholique qui a appelé la population à éviter tout amalgame.

De son coté,  le gouverneur de la province du Nord-Kivu, Carly Nzanzu Kasivita, a dans son allocution, émis le vœu de le Cardinal Fridolin Ambongo intercéder pour les institutions provinciales ainsi que pour les croyants de sa juridiction afin qu’ils hument la paix à partir des efforts à conjuguer par tous. « Votre présence constitue une marque de réconfort spirituel pour surmonter cette barbarie contre des civils innocents », a assuré le Chef de l’Exécutif provincial au Nord-Kivu qui en a appelé à  l’appui de toutes les confessions religieuses et de tous ses administrés au travail de titan abattu par les militaires loyalistes engagés au front contre toutes les forces du mal.

A noter que sur sa route de retour de Mayi-Moya où il est allé se rendre personnellement compte de la situation vécue par  les quelques courageux le Cardinal était porteur d’un message d’espoir et de paix car, rassurait-il, Dieu va finir par confondre l’ennemi à l’instar d’Hérode cité dans les Saintes Ecritures. ACP/Symphorien Kambale/kms