Le président Joseph Kabila va voir défiler devant lui à partir de ce jeudi 12 mars les personnalités de tous les horizons politiques du pays

Une série de consultations politiques à un très haut niveau politique va être entamés à partir de ce jeudi 12 mars par le Raïs Joseph Kabila certainement dans la perspective d’un remodelage de l’espace politique spécialement au sein de la majorité présidentielle, ce qui fait croire à d’aucuns que l’heure de la disgrâce semble sonner avec le secrétaire de la majorité Aubin Minaku

Signe avant-coureur d’une grande initiative politique ? Possible. Joseph Kabila ouvre grandes ses portes à partir de ce jeudi. Le Chef de l’Etat va recevoir sans désemparer les leaders de forces politiques et sociales significatives. Des consultations ? Pas vraiment, confie un habitué du Palais.

Il sera question pour le Président d’écouter chacun de ses interlocuteurs sur les enjeux politiques de l’heure.

En termes clairs, le marathon électoral et tout ce que ce long processus charrie. En particulier, la délicate question de la présidentielle de 2016. La mère de batailles. L’enjeu majeur du moment. Sujet ultra sensible s’il en est. La question à laquelle tout le monde ou presque – en Kabylie – pense matin, midi et soir, mais sans en parler publiquement.

Le Raïs n’ignore pas que dans son propre camp des manœuvres de coulisses fourmillent en ce moment. Les couteaux sont presque tirés. Pour un combat à la loyale? Pas nécessairement.

Un faux procès contre le secrétaire général de la MP

A en juger par le lynchage médiatico- politique dont fait les frais le secrétaire général de la Majorité présidentielle et, par ailleurs, speaker de la Chambre il y a fort à parier qu’une guérilla avec armes… non conventionnelles est aux portes de la kabilie. Guerre de mandarins ? Course à la succession supposée ? Un peu de tout cela.

Sauf que la cible, à savoir Aubin Minaku, pour ceux qui ont dégainé les premiers est mal choisie. Sauf que les griefs articulés pour couler le Secrétaire général de la MP et Président de l’Assemblée nationale sont pour le moins ubuesques pour qui connait Minaku et surtout pour qui sait comment « fonctionne » le Raïs. Certes, il est loisible à tout sociétaire ou groupe de chefs de partis de la MP de saisir l’Autorité morale, unique patron de la famille politique. Mais, en réaction, le Raïs peut instruire le Secrétaire général de donner suite à cette démarche. Pour le coup, l’Autorité morale est dans son rôle et le « SG » dans le sien.

Tout le mérite de Minaku est de savoir lire le Chef et de se comporter en conséquence, lâche un analyste qu’on ne saurait soupçonner de sympathie particulière pour Aubin Minaku. « S’il n’est pas un saint, le speaker de la Chambre a pour lui des qualités pour à la fois être au service de l’Autorité morale de la MP et président de l’Assemblée nationale », renchérit cet analyste.

Il y a bien un pilote dans l’hémicycle et un steward à la MP

Discret, modéré, tempéré et ouvert Minaku prouve, chaque jour, au perchoir qu’il n’est pas celui par qui le feu peut consumer l’Hémicycle. Plus d’une fois, son tact, son sens de l’Etat et sa disposition à écouter les différents sons de cloche ont évité à la Chambre et donc au pays bien de mauvaises passes. Et Dieu sait si par ces temps de fortes turbulences il faille un pilote pondéré aux commandes. Paraphrasant Jean Cocteau suivant lequel « l’amour n’existe pas, il n’y a que des preuves d’amour », on peut affirmer que mutatis mutandis, la même chose pour le fameux charisme.

Si Aubin Minaku parvient à tenir le gouvernail Assemblée nationale, il n’y a pas meilleure indication sur son charisme. Celui-ci, ô tempora, ô mores, ne se déclinant plus forcément à l’ancienne avec un brig de fétichisme. Le reste d’éléments mis à charge du coordonnateur de la MP et speaker de la Chambre relève du tréfonds de la nature humaine. Tout ce que l’homme a de plus enfoui et qui rejaillit comme pour confirmer la part d’insatisfaction. Un phénomène que le psychanalyste Sigmund Freud a décortiqué comme nul autre auparavant.

Minaku ne serait pas affable ? Il ne recevrait pas comme il se devait?” Peut-être que c’est parce qu’il passe le gros de son temps à recevoir que la qualité de ces audiences en prend un sacré coup, observe un abonné aux couloirs du Palais du peuple. « Le Président reçoit dès les premières heures en sa résidence officielle, il poursuit l’exercice au Palais du peuple et continue sur cette lancée à son retour à la maison ». Puisse le ballet politique ouvert parle Raïs ce jeudi mettre un terme à ce début de guérilla fratricide dont personne ne sortira vainqueur. Si quand même: l’opposition.

La guerre des chefs a commencé au sein de la Majorité

Elle était prévisible à l’approche des élections. Et elle ne fait que commencer. Elle, c’est cette guerre des chefs des partis de la Majorité présidentielle (MP) où des coups bas sont bien orchestrés. Le président de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku, qui est aussi le secrétaire général de la MP, n’est pas épargné. Pire, il est même au centre des tirs croisés depuis quelques temps. En envoyant leurs missiles, un petit groupe des chefs des partis de la plate-forme dont le Président de la République est l’Autorité morale accuse leur secrétaire général de manquer de charisme. Ce comportement qualifié de ridicule divise déjà au sein de la MP. Nombreux responsables des formations politiques, membres de cette structure ne partagent pas la démarche de leurs camarades.

S’attaquer au secrétaire général de la MP qui est aussi président d’une grande institution qu’est l’Assemblée nationale passe pour des incidents graves qui présagent une division dans notre famille politique sensée privilégier la cohésion nationale. Au lieu de penser aux stratégies devant répondre aux défis de la Nation, voila qu’un groupe des prédateurs se livrent à des invectives, à la calomnie et à la distraction. Non. Nous ne pouvons pas permettre de telles situations qui font le bon lit de l’Opposition  ont soutenu quelques personnalités politiques de la Majorité.

De quel charisme parlent ces chefs des partis ? Ne cessent de s’interroger les mêmes personnalités qui reconnaissent le travail abattu par Aubin Minaku au niveau de l’Assemblée nationale. « Le charisme d’un chef se remarque par sa capacité à diriger une institution ou un groupe. C’est aussi l’attraction qu’un chef exerce sur le groupe auquel il fait partie dans l’accomplissement des objectifs du même groupe ou de la même institution. Or, Aubin Minaku est toujours charismatique au point qu’il pousse les députés à travailler pour doter la République des lois attendues pour son développement. Aubin Minaku a coprésidé les Concertations nationales avec succès. Qui peut dire mieux. Ne pas reconnaître au président de l’Assemblée nationale cette qualité, relève simplement de la mauvaise foi en cette période où l’on s’approche des élections », ont expliqué les mêmes personnalités politiques qui appellent leurs camarades à mettre fin à leur aventure.

En s’attaquant à l’un de leurs, souligne-t-on, ce noyau d’acteurs politiques de la Majorité ne se rend pas compte qu’il contribue énormément à la diabolisation de leur propre plate-forme politique. Même ceux qui sont derrière les initiateurs de ces cabales ne comprennent pas que le moment est mal choisi pour s’en prendre au secrétaire général de la MP et président de l’Assemblée nationale ont martelé les mêmes vertébrés de la classe politique.

Dorian Kisimba/Forum des As