Le Président Kabila a signé l’Acte d’adhésion de la RDC à COP 21

L’Histoire retiendra qu’il l’a fait à 11h12, heure locale

Le programme ayant prévu deux séances pour l’événement du jour, la première, consacrée aux allocutions de circonstance, s’est déroulée en la salle des plénières de l’Assemblée générale de l’Onu tandis que la seconde, consacrée à la signature proprement dite de la Convention-cadre de Paris sur les changements climatiques, a eu lieu dans celle du Conseil économique et social, ce en présence des témoins privilégiés représentant 170 des 195 pays à avoir fait le déplacement de New York. Au nombre desquels 55 pays ayant déposé les instruments de ratification…

 

. Troisième Chef de l’Etat à monter à la tribune des Nations Unies, le Président Joseph Kabila est intervenu d’abord en qualité de porte-parole des 148 PMA qui se sont engagés dans l’Accord de Paris. D’où la partie anglaise de son intervention. Ensuite en qualité de Président de la République Démocratique du Congo. D’où la partie française.

  • Commençant, par rapport à la RDC, par transmettre au secrétaire général de l’Onu les salutations des Congolais, il a mis en exergue les espoirs placés par son peuple dans cet accord dont son pays « s’engage à accélérer la ratification et, partant, l’entrée en vigueur ».
  • La République Démocratique du Congo, a-t-il poursuivi, « est consciente de la nécessité d’un effort mondial pour inverser les tendances du réchauffement de la planète ». A preuve, a-t-il relevé, « les engagements ambitieux contenus dans sa Contribution Prévue Déterminée au niveau National de réduire ses émissions de gaz à effet serre de 17 % entre 2020 et 2030 par rapport au maintien du statu quo ».
  • Pour le Chef de l’Etat, ces engagements représentent « un effort considérable » dès lors que son pays – cela est de notoriété publique – « œuvre résolument pour sa reconstruction et son émergence », avant d’indiquer que « Par cet effort exceptionnel qui, dans un partenariat renforcé, mobilise le Gouvernement, la Société civile et le Secteur privé, la République Démocratique du Congo entend démontrer sa volonté de soutenir l’effort mondial nécessaire pour maintenir le niveau de la hausse de température globale en dessous de 1,5 degré Celsius d’ici la fin du siècle, et garantir ainsi une vie meilleure aux générations futures.
  • Aussi, entend-il voir le transfert de technologie, le renforcement des capacités, le financement, la résilience face aux changements climatiques ainsi que le développement de sources d’énergie renouvelables devenir les « principales priorités » de la RDC, étant entendu que les ressources nationales, importantes et variées, « en font un membre déterminant du partenariat mondial contre le réchauffement climatique ».
  • Le Président Joseph Kabila a rappelé le potentiel hydroélectrique dont dispose le pays. Estimé à plus de 100.000 Mégawatts et susceptible de subvenir aux besoins de la RDC pour son développement, ce potentiel, a-t-il fait observer, est aussi en mesure de couvrir les besoins des voisins, voire au-delà, de façon à induire « la dé-carbonisation du mix-énergétique de la région ». Ce n’est pas tout. Il a fait en plus état d’immenses étendues forestières, tout aussi disponibles, évaluées à plus de 150 millions d’hectares. Il y a là, a-t-il déclaré, « une excellente opportunité pour la séquestration du carbone dans le cadre de la réduction des émissions résultant de la déforestation et de la dégradation des forêts ».
  • Pour une gestion durable de cet autre potentiel, le Chef de l’Etat s’est prononcé pour « un cadre d’aménagement visant en priorité les forêts de production, et avec pour objectif, de garantir l’équité sociale et économique, ainsi que la satisfaction des besoins légitimes des communautés de base, qui demeurent les gardiens naturels desdites forêts ».
  • En raison des pressions supplémentaires qui s’exercent sur le système agricole dont il a déploré la fragilité, pressions qui génèrent d’ailleurs l’insécurité alimentaire et accroissent le stress hydrique, il en a appelé au devoir collectif « surmonter l’égoïsme et de privilégier une coopération agissante mutuellement avantageuse ».
  • Aussi, il a considéré qu’« Ensemble, et sans plus attendre, faisons preuve de responsabilité ; respectons et mettons en œuvre l’Accord de Paris sur les Changements Climatiques » d’autant plus, va-t-il déclarer en conclusion, qu’« Il en va de l’avenir de la progéniture de chacun de nous. Il en va de l’avenir même de l’humanité ».
  • Au nom 148 PMA dont il a été le porte-parole attitré, il a salué le caractère contraignant de l’Accord de Paris. Par sa voix, les pays concernés ont enjoint les partenaires de se mettre d’accord sur un calendrier favorisant l’effectivité de la mise en œuvre de cet instrument qui doit être à la fois, a-t-il dit, « synonyme de défis et de débouchés ».

Course contre la montre

A l’ouverture, le secrétaire général Ban ki-Moon a qualifié la date du 22 avril 2016 d’une « journée historique ». Il a introduit son intervention par la prestation de Gertrude Clement, jeune fille d’origine tanzanienne âgée de 16 ans, désignée pour adresser le message de la jeunesse mondiale à la communauté internationale.

Gertrude a mis l’accent sur les espoirs, les préoccupations des générations montantes. Elle a exhorté les dirigeants à « écouter les jeunes ». Victimes, généralement, des phénomènes, comme des inondations, des tremblements de terre etc., qui les empêchent d’aller à l’école. « Rentrez dire à vos populations que l’avenir nous appartient », a-t-elle lancé à la cantonade aux participants.

Le secrétaire général de l’Onu a reconnu que jamais, mais alors jamais dans l’histoire de son institution, cérémonie n’a réuni autant de signatures que de solennité. Il s’est félicité du record battu, mais non sans alerter l’opinion sur la course à la montre à laquelle toute la communauté doit s’engager pour préserver l’Humanité des dangers qui la guettent en raison des changements climatiques.

Après Paris, la ville marocaine de Marrakech est désignée pour accueillir le prochain sommet. Ce sera en novembre.

De New York,

Omer Nsongo die Lema