Le Président Kabila inaugure l’hôtel du Gouvernement

Premier palais national construit en 55 ans d’Indépendance du Congo, l’hôtel du Gouvernement l’est aussi bien par rapport à l’Institution Président de la République qu’aux Institutions Assemblée nationale et Sénat. Qu’on ne se gêne pas de le constater et de l’admettre : la RDC n’a ni palais présidentiel, ni palais du parlement qui soient dignes d’un grand Etat, d’une grande nation, d’un grand peuple. Le Palais de la Nation – qui sert de cabinet du Président de la République – avait au départ une autre vocation. De même que le Palais du Peuple qui abrite les corps législatifs. Ils ne sont pas adaptés aux besoins. De même que l’hôtel du Conseil d’ailleurs (cabinet du Premier ministre). Alors, il va bien falloir que l’histoire retienne pour la postérité qu’un certain 20 juillet 2015, l’honneur a échu, exactement à 10h23, au Président Joseph Kabila de doter son pays d’un somptueux hôtel du Gouvernement sur le bien nommé Boulevard du 30 Juin (symbole de l’Indépendance), précisément sur la Place « Le Royal » qui garde dans sa mémoire une bonne partie de l’histoire du Congo-belge et, depuis 55 ans, de la RDC. Pour mémoire, l’immeuble « Le Royal » avait servi de siège à l’Onuc, « ancêtre » de la Monuc devenue Monusco…

Quoi de plus normal que la série d’inaugurations, par le Chef de l’Etat en personne, ait commencé par le dévoilement du Monument de l’Unité National et de sa plaque commémorative, avant les installations proprement dites du nouvel immeuble situé juste en face.

Premier à prendre la parole, le vice-gouverneur de la ville de Kinshasa Clément Mafiba a rappelé la cérémonie de pose de la première pierre de cet immeuble le 2 août 2013, voici 22 mois. Dans son mot de circonstance du 20 juillet 2015, il a exprimé toute la joie de la population et des autorités kinoises de voir la ville s’enrichir avec le bâtiment d’une architecture futuriste.

« Par ce pas supplémentaire dans l’irrésistible marche de leur ville vers le concert des mégapoles moderne du monde, la population kinoise et son Gouverneur, non seulement expriment leur profonde gratitude à l’endroit de ’homme de parole’ qu’ils se permettent, par ailleurs, d’appeler chaleureusement ’Force tranquille’, mais aussi, rassurent leur Président d’un soutien total, indispensable au parachèvement de l’oeuvre salvatrice de la reconstruction du Grand Congo, en passe vers son émergence », a-t-il déclaré en croyant « qu’avec l’inauguration de cet ouvrage, d’un design original, la proximité ainsi rendue possible entre différents services ministériels permettra effectivement d’une part, améliorer la collaboration entre ces derniers et, d’autre part, de rendre plus aisé le contact entre les administrés et l’Exécutif national ».

Va le succéder le directeur général de la Szct, société de droit congolais, a-t-il tenu à préciser. Plaçant l’immeuble dans le cadre des réalisations de la Révolution de la Modernité, il a remercié les autorités congolaises pour les facilités accordées à son entreprise pour achever les travaux dans les délais impartis.

Fruit conjugué des efforts du Gouvernement, des 500 ouvriers congolais et de 200 collègues chinois, l’hôtel inauguré, a-t-il relevé, témoigne de l’hospitalité légendaire du peuple congolais. Il a profité de l’occasion pour rappeler les actions soit réalisées, soit en cours de l’être. Au nombre des premières : la modernisation des cliniques et du campus de l’université de Kisangani, la réhabilitation du Palais du peuple à Kinshasa, la voirie urbaine dans la capitale et l’aménagement de la cité Oasis dans l’ex-pépinière de Bandalungwa. Au nombre des secondes : la réhabilitation de la voirie de Kindu au Maniema, l’aménagement du tronçon Kisangani-Niania en Province Orientale et le réaménagement de l’hôtel Palace à Kisangani. Il a marqué la disponibilité de son entreprise à participer davantage à l’émergence du Congo.

Homme de foi et de conviction

Ministre de la Culture et des Arts, Baudouin Banza Mukalayi a prononcé le discours le plus poétique de la cérémonie. « L’histoire retiendra de vous, entre autres – n’ayons pas peur des mots, surtout si ceux-ci renferment des réalités vérifiables par chacun de nous – vous êtes non seulement un bâtisseur, un pacificateur mais aussi un unificateur ; vous êtes un homme discret, voire secret, dans son sens noble, homme de foi et de conviction, de dialogue, de consensus et un homme de synthèse », « , a-t-il martelé en rappelant Sun City, 1+4, Amani Leo, les Concertations nationales, bref des rendez-vous qui n’ont « jamais été autre chose que des espaces de quête de synthèse, de dialogue, de consensus et, par dessus tout, quête permanente de concorde et d’unité nationale ».
Il y a trouvé la preuve éloquente des convictions du Chef de l’Etat dans la cohésion nationale. D’où les 3 personnages tenant le mat du drapeau national : un homme, une femme et un soldat, « symbolisant ainsi l’unité nationale ».
« L’art permet la compréhension du destin de l’homme »,
a-t-il poursuivi en mettant l’accent sur le concept de la Révolution de la Modernité fondé, tout naturellement, sur la Culture. Celle qui « sait atteindre l’âme et l’esprit » et qui « modèle, bâtit et construit l’homme, l’homme qui est facteur et le but de tout développement ».

A la fois moderne, fonctionnel, sûr, beau…

Prenant la parole au nom de son collègue Fridolin Kasweshi empêché, le ministre des Transports et Voies de communication Justin Kalumba a considéré dans l’érection de l’hôtel du Gouvernement la preuve de la volonté et de la capacité du peuple congolais et de son leadership, sous la houlette du Président Joseph Kabila, de se prendre réellement en charge, désormais.

S’il faut consacrer Patrice-Emery Lumumba et Laurent-Désiré Kabila pères de l’indépendance politique du Congo, il est d’avis qu’il faut consacrer Joseph Kabila père de l’indépendance économique et financière, tant il est vrai que bon nombre d’infrastructures en aménagement au pays dans le cadre des 5 Chantiers sont le fruit de la bonne gouvernance. « Comme tout processus de maturité, notre pays n’en est pas arrivé là par hasard ou du fait d’une ’génération spontanée’, c’est plutôt le fruit d’un effort continu de la bonne gouvernance et de la gestion orthodoxe des finances publiques », a-t-il fait observer, précisant au passage l’immeuble réceptionné comme tous ceux qui vont suivre « s’inscrivent (…) dans cette logique de réappropriation de notre destin en tant que nation ».

La cérémonie d’inauguration a revêtu pour le ministre des Tvc deux sens. Le premier est le symbole de la reprise en mains du destin national. La RDC est de nouveau debout, a-t-il rappelé. Le second est le fait de mettre l’homme au centre des préoccupations des autorités d’autant plus, a-t-il relevé, que l’on ne peut pas entreprendre la réforme de l’Administration publique sans améliorer au préalable les conditions de travail des fonctionnaires.

Avant de présenter l’hôtel du Gouvernement dans sa partie technique (lire encadré), l’ a qualifié de  » vitrine pour la République et pour la ville de Kinshasa » exigeant une maintenance de haute qualité.

« Ne détruisons pas ce bien que nous offre la République », a-t-il conseillé aux Kinois certes, mais surtout aux compatriotes qui vont le fréquenter pour une raison ou pour une autre. Cet immeuble, a révélé l’orateur,  » est à la fois moderne, fonctionnel, sûr, beau, magnifique, splendide, sublime et intelligent ».

Omer Nsongo die Lema

Fiche technique de l’hôtel du Gouvernement
 
La surface totale de l’hôtel du Gouvernement est de 23.354,4 m². Financé sur fonds propres du Gouvernement, avec pour maître d’ouvrage le ministère des Infrastructures et Travaux publics, pour maître d’ouvrage délégué le Bceco et pour maître d’œuvre le Groupement Creste-Ccm, l’immeuble construit par Sctc comprend 11 niveaux doté d’un sous-sol, d’un rez-de-chaussée, d’une mezzanine et de 9 étages.

Le sous-sol est bâti sur 2.456,3 m². Il abrite les services techniques (équipements de climatisation, local des onduleurs et batteries, système de lutte contre l’incendie, système d’adduction d’eau, salle de surveillance, salle d’outils de maintenance, salle d’archives et data center.
 
Le rez-de-chaussée est bâti sur 2.451,8 m². Il abrite les services d’accueil, la salle de formation, le grand hall d’accueil, la succursale d’une banque commerciale, un restaurant moderne, une salle de surveillance et un hall d’ascenseurs.
 
La mezzanine est bâtie sur 2.520,5m². Elle est constitué d’un hall d’accueil, d’une salle de conférence ultramoderne, d’une salle de formation ou de séminaire et de deux vidéothèques.
 
Du 1er au 8ème étages  : espaces exclusivement réservés aux ministres avec 36 bureaux et 70 postes de travail dont ceux des ministres, des vice-ministres, des directeurs de cabinet, des conseillers et des antichambres, en plus de deux salles de réunions équipées et des salles d’attente. Chaque niveau a 1.700m².
9ème étage  : avec ses 1.698,71m², il dispose d’une salle des banquets de haut standing, d’une salle des conseils des ministres, de deux bureaux et deux antichambres respectivement pour le Chef de l’Etat et le Premier ministre.
 
(Source : Bceco)