Le Président Kabila salue la mémoire du Soldat du Peuple

Quinze ans déjà depuis qu’une main stipendiée a réussi certes à tuer le 16 janvier 2001 l’homme physique Laurent-Désiré Kabila, en son cabinet de travail, mais sans réussir, Dieu merci, à tuer l’homme spirituel. Celui qui survit dans le cœur des dizaines de millions de Congolais et qui fait déplacer des foules à chacune des manifestations qui lui sont consacrées. Pour cette année, la Fondation Mzee a organisé sur l’esplanade du Palais de la Nation un culte œcuménique avec séances de prières, suivies des témoignages, du recueillement et du dépôt des gerbes de fleurs en présence, bien entendu, de Son Excellence le Président de la République Joseph Kabila, des hautes personnalités civiles et militaires invitées pour la circonstance et de sa famille biologique…

 

C’est à 12h44 que le Chef de l’Etat et son épouse, Mme Marie Olive Lembe Kabila, se sont recueillis au caveau du Mausolée pour poser le geste solennel du jour, sous la musique de la fanfare de la Garde républicaine entonnant d’abord l’Hymne des Opprimés, composé par Mzee Laurent-Désiré Kabila lui-même, ensuite l’Hymne national.

Pendant une heure, le couple est resté sur place pour la séance photo avec les personnalités invitées et les particuliers ayant répété à leur tour le même geste.

En une heure et demie presque, entre l’arrivée du Président de la République et le recueillement, le programme a connu deux autres temps forts. Le premier avec la partie religieuse, la seconde la partie académique.

Annoncée par l’abbé Samuel Muzido Wandu de l’Eglise catholique qui en a assuré la modération, la partie religieuse a été introduite avec la prière du père orthodoxe Claude Mbayi. « Là où deux ou trois sont réunis en mon Nom, je suis au milieu d’eux, toi qui à la troisième heure a envoyé ton Saint Esprit de bonté sur tes apôtres », a relevé l’homme de Dieu qui a demandé et supplié l’« Esprit de paix, de consolation, d’amour et d’unité, Esprit qui gouverne chacun d’entre nous, de descendre sur ton peuple ici présent et sur toute la Nation ».

Représentant légal de la Comico, Cheik Ali Mwinyi M’Kuu, dans sa prière, a intercédé auprès au Seigneur d’accorder « à l’âme de Mzee Laurent Désiré Kabila le repos qu’elle mérite » et de la couvrir de grâce abondante, de même que de bénir sa famille, le pays, le peuple et les autorités. Il a intercédé singulièrement pour la classe politique afin que Dieu « daigne toucher les cœurs des hommes politiques pour que, tous ensemble, deviennent les artisans de la paix, de la réconciliation nationale et du développement du pays ».

Evêque général et président national de l’Union des Eglises indépendantes, Mgr Simon Nzinga Maluka et son collègue Albert Kankienza, évêque général, président et représentant légal des Eglises du Réveil au Congo, ont donné lecture des versets bibliques retenus pour la prédication, à savoir, respectivement, Hébreux 12 :14 et Matthieu 5 :1-10, versets axés sur la paix.

La prière d’introduction de la prédication ayant été faite par le colonel salutiste Lucien Lamartinière qui a remercié Dieu Tout Puissant d’avoir donné aux Congolais « au moment voulu un Président visionnaire, Leader charismatique en la personne de Mzee Laurent Désiré Kabila », l’évêque président national de l’Eglise du Christ au Congo, Mgr Pierre Marini Bodho, est monté à l’autel pour développer le thème « La Paix, source de développement pour tous ». « On ne peut pas parler de paix lorsqu’on a dans son cœur l’esprit de guerre », a-t-il stigmatisé, prenant en exemple le nombre impressionnant de résolutions prises, suivies malheureusement de peu d’actions. Il s’agit là d’une paix signée avec des « encres qui sont encore suspectes », a-t-il considéré, se désolant de voir les Congolais aimer effectivement la paix, mais c’est à eux qu’on fait constamment la guerre. Il s’est désolé aussi de voir les Congolais négativistes à tous égards. « Chez nous, on met tout à la poubelle ; ce n’est pas bien », a-t-il dit, allusion faite aux 5 Chantiers de la République dont tout le monde voit les réalisations sans cependant les apprécier à leur juste valeur. Il a exhorté la classe politique au changement des mentalités, attirant l’attention des uns et des autres sur l’impératif d’adapter la marche démocratique au rythme indiqué. C’est lorsqu’il a estimé qu’on ne change pas l’équipe qui gagne qu’il s’est offert un standing ovation. Il est convaincu que c’est par l’arme efficace de l’amour qu’on parvient à vaincre le mal.

Le Révérend Delphin Elebe Kapalay, représentant légal et 1er suppléant de l’Eglique Kimbanguiste, s’est chargé de la prière d’intercession. « Le bien le plus cher que Dieu donne à l’homme en plus de la vie, c’est la liberté » et, poursuivra-t-il, « celle-ci procure la dignité à l’être humain. La liberté a un prix : c’est le sacrifice » et « Le sang des martyrs est la semence de la liberté ».

Fanfares et chorales des confessions religieuses (Catholiques, Protestants, Salutistes et Kimbanguistes) ont animé le culte œcuménique avec le concours « Les Petits Choristes de la Décennie Mzee Laurent Désiré Kabila ».

Des images-choc, des idées fortes

Pour la partie académique, l’assistance a eu droit à deux interventions. Celle du Révérend Dr François David Ekofo de l’Ecc et d’Henri Mova, présenté comme élève politique du Mzee Laurent-Désiré Kabila. 

Avec le thème « Ne jamais trahir le Congo », le premier est d’avis que l’héritage légué et qui va traverser les générations est justement la phrase-dynamique « Ne jamais trahir le Congo ». Si le Président Laurent-Désiré Kabila avait trahi, assurément il serait encore en vie, a soutenu l’orateur. S’il est mort, c’est parce qu’il a refusé de poignarder son pays et son peuple. Avec des images-choc, le Révérend Docteur Ekofo s’est demandé comment comprendre qu’avec ses terres arables, ses milliers de cours d’eau et ses immenses espaces, la RDC en soit encore à importer des produits alimentaires ! La corruption, le tribalisme, le favoritisme, la mauvaise gouvernance sont des actes de trahison autant que le langage négativiste, la non maîtrise de l’histoire, la tendance à l’exil. « Nous avons été éduqués à ne pas aimer notre pays », a-t-il déploré, non sans exhorter les Congolais à « se sentir heureux chez lui ».

Avec le thème « Les idées fortes de Mzee, toujours d’actualité », le secrétaire général du Pprd, Henri Mova, a mis l’accent sur le concept d’auto-prise en charge. Considérant que le cadre (Mausolée) n’était pas à proprement indiqué puisque « rempli de pleurs, d’émotions et de larmes », il s’est efforcé de démontrer comment et combien Laurent-Désiré Kabila tenait à l’indépendance du peuple congolais, considérant que le développement, qui en est la finalité, ne peut s’obtenir avec des idées et des moyens venus d’ailleurs. L’essentiel devrait être fait par des Congolais, au Congo et pour les Congolais, l’apport extérieur est juste un supplétif.

Au sujet du Cpp, Mzee voulait faire conserver au peuple – de la base au sommet – l’initiative dans la détermination des besoins politiques, économiques, sociaux et culturels, quand bien même il y a des institutions.

L’orateur a exhorté l’assistance à regarder le Raïs pour comprendre Mzee.

Au nombre des personnalités présentes à la manifestation : le président du Bureau de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku ; le Premier ministre, Augustin Matata ; le président de la Cour constitutionnelle, Benoît Luamba ; le Procureur de la République, Flory Kabange, les parlementaires et les ministres, les membres du Cabinet du Président de la de la République conduits par Pr Néhémie Mwilanya Wilondja, les présidents des Institutions d’appui à la démocratie, les officiers supérieurs des Fardc et de la Pnc, les autorités provinciales et, tout naturellement, les chefs des partis et regroupements politiques accompagnés de leurs militants. L’archevêque de Kinshasa, le cardinal Laurent Monsengwo, a assisté aussi à la cérémonie.

Omer Nsongo die Lema