Le prévenu Muhindo Kababo Jackson a révélé qu’il avait été recruté dans le quartier Paida à Beni Ville avant de suivre une formation sur le maniement des armes dans un camp d’entrainement des Forces démocratiques alliées (ADF).
Au deuxième jour de l’ouverture du procès des présumés ADF accusés d’avoir perpétré les massacres des civils dans le territoire de Beni, les choses semblent s’accélérer et les
masques commencent déjà à tomber.
L’un des prévenus est passé aux aveux lundi 22 août. Au cours de sa déposition devant la cour militaire opérationnelle du Nord Kivu, le prévenu Muhindo Kababo Jackson a avoué avoir combattu dans les rangs des ADF depuis une année.
Le prévenu Muhindo Kababo Jackson a révélé qu’il avait été recruté dans le quartier Paida à Beni Ville avant de suivre une formation sur le maniement des armes dans un camp d’entrainement des Forces démocratiques alliées (ADF) situé non loin des localités de Ndalia et Otomabere
dans la province du Nord-Kivu.
Le prévenu a précisé que ce camp des rebelles ougandais des ADF serait dirigé par Kasereka Vihuko… Muhindo Kababo Jackson qui a avoué avoir participé à l’attaque de la commune rurale d’Oicha le 30 juillet dernier, a ajouté que les rebelles ont bénéficié de dons en armes et en munitions de la part de l’Ouganda.
Selon Muhindo Kababo, cette attaque était menée par une centaine de combattants ADF des nationalités ougandaise, somalienne et congolaise. C’est le samedi 20 août que s’est ouvert le procès des présumés rebelles des ADF accusés d’être auteurs de l’insécurité et des massacres des civils.
Il s’est poursuivi, lundi 22 août, à la tribune du 8 mars de la mairie de Beni. Dans la nuit du 12 au 13 août courant, une cinquantaine de civils de Beni, selon la société civile de cette ville, ont été massacrés à la hache et à la machette par des présumés rebelles ougandais des ADF ce massacre, le énième perpétré dans cette zone a, provoqué l’indignation et la consternation de la communauté congolaise.
En raison de cette tuerie, les autorités congolaises ont décrété un deuil de trois jours et le chef de l’Etat Joseph Kabila avait dépêché sur place le Premier ministre Augustin Matata Ponyo pour s’enquérir de la situation et compatir aux malheurs de cette population constamment endeuillée par des massacres à répétition, plus meurtriers les uns que les autres.
Depuis octobre 2014, plus de 600 civils ont été victimes de nombreux massacres attribués aux rebelles ougandais des Forces démocratiques alliées (ADF pour Allied Democratic Forces).
Face à cette insécurité qui ne tombe pas dans le territoire de Beni, le président congolais Joseph Kabila s’est déplacé en début d’août en Ouganda pour rencontrer son homologue ougandais Yoweri Museveni. Celui-ci a assuré son homologue congolais de son engagement de pouvoir mettre hors d’état de nuire ces rebelles.
Deux jours après l’ouverture du procès, il est très tôt de pouvoir accuser le voisin ougandais d’armer ses rebelles qui avaient décidé de massacrer les populations civiles de la RDC après avoir été chassés du territoire ougandais.
A supposer que cela se révèle vrai, pour quels dividendes Kampala se donne la liberté suicidaire de fournir armes et munitions à ses rebelles pour qu’ils massacrent les populations congolaises ?
Le fait-il pour aider des complicités à déstabiliser la RDC ou pour ses propres intérêts à lui ? Telles sont quelques questions parmi celles que le Congolais est en droit de se poser sur ces massacres à répétition. Sans doute que ce procès, au fur et à mesure de son déroulement, nous aidera à y répondre.
Kleber Kungu/L’Observateur