Le ras-le bol de la communauté Nande : un mémo adressé à Aubin Minaku !

Dans le mémorandum, les ressortissants de Beni, Butembo, Lubero… exigent la paix et la sécurité sans condition. La Communauté Nande dit « non au génocide planifié contre elle dans le Nord-Kivu », elle s’oppose à « l’entrée massive, clandestine et protégée des réfugiés non identifiés qui perpétue le genocide au Nord-Kivu ».

Encore une alerte qu’il faut bien prendre au sérieux. La Communauté Nande a déposé, vendredi 18 mars 2016 aux deux chambres du Parlement, un mémorandum afin que la question des tueries du territoire de Beni soit inscrite au calendrier de la session parlementaire de mars. Tous, de noir vêtus, des fils et filles Nande ont bravé le soleil accablant du vendredi 18 mars, pour exprimer leur ras-le-bol par rapport à ce qu’ils qualifient de « massacres » dans leur terroir.

« A l’Est on ne travaille plus, on ne part plus au champ par crainte de kidnapping », a alerté le vice-président de la Communauté nande de Kinshasa, Gérôme Paluku devant des députés élus du Nord-Kivu qui accompagnaient leurs élus, en majorité des femmes, pour cette action.

« Nous sommes venus dénoncer haut et fort le massacre de nos populations à Beni, Butembo, Lubero et récemment à Miriki non loin de la Monusco et du camp des FARDC », a déclaré M. Paluku. Et d’ajouter « Nous voulons dire aux parlementaires que cette question doit être prise en charge par toute la nation; ce n’est pas seulement une affaire de l’Est ».

Trop, c’est trop

Dans le mémorandum, les ressortissants de Beni, Butembo, Lubero… exigent la paix et la sécurité sans condition. La Communauté Nande dit « non au génocide planifié contre elle dans le Nord-Kivu », elle s’oppose à « l’entrée massive, clandestine et protégée des réfugiés non identifiés qui perpétue le génocide au Nord-Kivu ». « C’est un problème national qui devrait interpeller tous les Congolais. Au lieu de faire des bruits ici sur le dialogue et le glissement, nous devons nous tourner vers ce qui se passe à l’Est sinon le pays va partir », a martelé l’élue de Lubero, Jeannette Kavira.

« Plus de 6 millions de morts, c’est plus que le génocide rwandais ; pourquoi continue-t-on à se taire à Kinshasa », s’est-elle étonné. « Trop, c’est trop; nous sommes fatigués de pleurer et d’enterrer les morts. Nous exigeons une solution durable », a renchéri une dame qui a requis l’anonymat. « Pourquoi a-t-on délocalisé le génocide rwandais chez nous? », s’interroge une autre femme toute en larmes, tenant la photo d’un enfant tué à coup de machette. « Nous demandons à nos frères Hutu congolais de se désolidariser avec des FDLR », a-t-elle poursuivi.

Le peuple NANDE réclame avec vigueur une enquête internationale sur les massacres et violations des droits de l’homme qui ont été commis récemment par les FDLR, dans les villes de Beni et de Butembo ainsi que dans toute la région d’autant plus que ces faits se poursuivent jusqu’’aujourd’hui dans l’indifférence de la communauté internationale et l’impunité totale des criminels.

 

Rich Ngapi/Le Potentiel