Les délégués au dialogue sont unanimes : La refonte totale du fichier électoral s’impose

La CENI a proposé trois options, dont la 1ère qui semble s’imposer jusque-là prévoit les provinciales et locales en premier, suivies des indirects y afférant, présidentielle et législatives nationales en second.

Au dialogue politique national et inclusif dont les travaux se poursuivent à la Cité de l’Union africaine M. Corneille Nangaa, président de la Commission électorale nationale et indépendante, CENI a dévoilé les trois options à lever par les dialoguant, et qui ont été appuyées tant par les organisations internationales qui ont diligenté des missions d’audit que par la communauté internationale dans sa globalité.

Entre-temps, dans son objectif de décrisper le climat politique, le Gouvernement de la République à travers le ministre de la Justice et droits humains, Alexis Thambwe Mwamba a, par un arrêté rendu public vendredi dernier, libéré cent dix (110) prisonniers détenus pour des faits insurrectionnels et des faits de guerre.

Cet arrêté ministériel qui vise la décrispation politique en Rdc, est consécutif à l’exécution de la loi n° 14/06 du 14 février 2014 portant amnistie pour faits insurrectionnels et faits de guerre, rappelle-t-on.

La CENI a d’abord présenté trois options à examiner par les dialoguants, même si l’une d’entre elles s’impose au regard de ses nombreux avantages. La première consiste à utiliser les listes électorales existantes (sans mise à jour), avec pour inconvénients de présenter des listes électorales avec de sérieuses lacunes, priverait environ 17 millions de citoyens ayant atteint l’âge requis pour voter, sans oublier des personnes déplacées dans le pays et des membres de la diaspora du droit de vote.

En plus de fausses cartes piratées par des pays frontaliers. Et ce, après vol de Kits électoraux. Point n’est besoin de rappeler à l’opinion tant nationale qu’internationale qu’en République démocratique du Congo, chaque jour qui passe est précieux, et les jeunes gens qui atteignent la majorité se comptent aux heures qui passent.

Plus l’on discute sur les options, plus le nombre de nouveaux majeurs s’ajoute. De 14 millions voilà une année le nombre est estimé aujourd’hui à 17 millions. D’ici décembre, peut-être qu’il va atteindre les 20 millions…

La 2ème option n’est autre que la mise à jour partielle des listes existantes, afin de permettre aux nouveaux électeurs de participer. Mais elle pourrait permettre de résoudre certains des problèmes relatifs à la crédibilité des listes électorales actuelles et de donner aux électeurs non-inscrits la possibilité de participer aux élections futures.

En plus, elle nécessiterait des moyens logistiques comparables à ceux requis pour une révision complète, et serait donc presque aussi chronophage qu’une révision complète. Soulignons que toute amélioration de l’intégrité des élections résultant d’une mise à jour partielle dépendrait également de la transparence du processus et de la capacité de la CENI à adresser le manque de crédibilité auquel elle fait face.

La 3ème option qui, visiblement est soutenu par tous les participants au dialogue, conseille la révision complète des listes électorales. Et ce, pour offrir la possibilité de tenir des élections futures, en utilisant des listes électorales impartiales, inclusives et transparentes.

Commencer par les législatives locales et provinciales

C’est le moment de réfléchir sur le choix des scrutins prochains, d’autant plus que les directs précèdent les scrutins indirects et chaque scrutin a ses spécificités par rapport aux délais légaux techniques et opérationnels.

Raison pour laquelle, une fois de plus, la CENI a proposé trois options, dont la 1ère qui semble s’imposer jusque-là prévoit les provinciales et locales en premier, suivies des indirects y afférant, présidentielle et législatives nationales en second (séquence du dernier calendrier publié par la CENI le 12 février2015).

Cette première hypothèse a beaucoup de chance d’être retenue, parce que les Congolais vont construire leur démocratie de la base au sommet. Ainsi, l’occasion sera donnée à tous ceux qui avaient payé pour leur candidature de prendre part à ces élections attendues de tout le monde.

Grâce à ces scrutins, ce sont les populations elles-mêmes à la base qui auront la possibilité d’impulser leur propre développement, dans un pays continent où certains avantages ne parviennent pas directement à la population. L’on ne s’image pas, lorsqu’un village est privé de son chef de secteur qui suit au quotidien les activités de son espace, plutôt que de lui imposer un Président de la République qui vit à 2000 Km de son territoire. Ceci étant, les élections ne sont pas faites pour Kinshasa particulièrement; elles le sont pour l’ensemble de la République.

Du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest et même au Centre, Kinshasa n’a pas le monopole des élections. D’ailleurs, à cause des politiciens véreux qui ont appelé la population en 2006 à ne pas s’enrôler, ils ont en conséquence privé la ville de Kinshasa d’obtenir les sièges conséquents à la provinciale.

Pour une Ville estimée à environ 12 millions d’habitants, elle ne dispose que de 48 sièges. Ces jeunes ont le droit d’agréer la troisième option qui, au fait leur donne la possibilité de sanctionner ceux des politiciens véreux qui les avaient privés de leur droit de vote en 2006.

La 2ème hypothèse aligne la présidentielle et législatives nationales en premier lieu; les législatives provinciales et locales en second, suivies des indirects y afférant (séquences expérimentées en 2006 et 2011 qui ont’ conduit à des arriérés de certains scrutins).

Et la dernière met tous les scrutins directs le même jour, suivis dès indirects y afférant (séquences techniquement contraignantes: cas de la Zambie: 752,618 km2 et le Kenya: 581,309 km2 qui l’ont essayé et en garde un souvenir amère).

Laisser les Congolais discuter seuls

Toujours de la Cité de l’Union africaine, les dialoguant reconnaissent l’appui et l’insistance de la communauté internationale dans la convocation du dialogue. Lequel constitue la voie par excellence de baliser le chemin le meilleur pour l’organisation des élections apaisées, contre la voie de l’insurrection qui expose le peuple à la mort.

Et le moment est venu pour permettre à tout le monde de jouer son rôle. Aussi pensent-ils que la communauté internationale devrait s’investir dans le soutien au processus électoral, même si cela revient à définir des référentiels pour la CENI qui détermineraient l’aide financière supplémentaire à fournir.

De même, la communauté internationale devrait prévoir la mise à disposition de fonds pour investir dans le processus, si ses exigences étaient satisfaites. Dans le même sens, l’équipe d’évaluation encourage les acteurs internationaux à mettre en place des mécanismes rapides de décaissement des fonds, si la situation évolue favorablement.

Sans oublier le fait que la communauté internationale devrait envisager de soutenir les capacités institutionnelles à long terme de la CENI, en tant qu’institution de gouvernance responsable de l’organisation des élections en Rdc.

Un tel soutien, à en croire la source, devrait englober des formations, campagnes de sensibilisation pour toutes les composantes (juridique, opérationnelle et technique) de la CENI, afin de couvrir les questions d’inclusion. Ceci étant, les Congolais seuls, sont capables de surmonter les obstacles jetés sur leur chemin.

Cette thèse se confirme de plus en plus au dialogue où toutes les composantes, majorité, opposition, société civile et personnalité ont convenu de la nécessité de refondre tout le fichier électoral, pour offrir à la République démocratique du Congo des institutions qui aillent de la base au sommet.

L’Avenir